Little Mouse & The Hungry Cats
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda : Mêlant subtilement une solide expérience à une énergie propre à la soif de découvertes (elle-même inhérente à la jeunesse), le groupe Little Mouse & The Hungry Cats ne se contente pas de lait tiède puisqu’il croque la vie à pleines dents. Pour preuve, le quintet carnivore (formé par la chanteuse Claire Ramos Muñoz, le guitariste Jean-Christophe Sutter, l’harmoniciste David Paquet, le batteur Denis Cusumano et le bassiste Eric Courier) se voit, à peine né, propulsé parmi l’élite des groupes de blues de l’hexagone. Jonglant avec la grâce et le talent, la formation auvergnate glane rapidement ses galons et s’apprête à déployer toute l’étendue de ses richesses lors du prochain Challenge Blues Français. Chose qui lui permettra, nous l’espérons, de briller également à l’échelle internationale par la suite. Dans cette attente (et juste avant un concert suisse dans le cadre du prestigieux Blues Festival Basel), le combo est venu me rendre une petite visite à domicile afin de déguster un thé et surtout de se présenter à travers l’entretien qui suit.

Le nom de votre groupe, Little Mouse & The Hungry Cats, semble tout droit sorti d’un cartoon des années 1950. Comment l’avez-vous trouvé ?66
Claire : Il est venu à nous tout naturellement, du fait de ma petite taille. Auparavant, les garçons jouaient déjà ensemble sous le nom des Night Cats. De ce fait, cette association de termes s’est rapidement imposée à nous.

Pouvez-vous, justement, revenir sur cette expérience des Night Cats, en amont de votre rencontre avec la « Petite Souris » ?
Eric : A la base, nous étions un trio nommé les Night Cats…qui a évolué pour diverses raisons. Nous donnions des concerts et organisions des jams à Clermont-Ferrand et, un jour, nous avons invité Claire que j’avais rencontrée quelques temps plus tôt. A ce moment-là, elle était complètement novice en termes de blues. Elle ne possédait, en effet, qu’une idée générale de cette musique. Je lui ai proposé de lui envoyer des morceaux afin qu’elle se familiarise avec ce registre. Ouverte d’esprit, elle s’est plongée dans cette découverte et a accepté de nous rejoindre lors d’une jam. Cette soirée s’est très bien déroulée et, de ce fait, nous avons décidé de poursuivre l’aventure en sa compagnie. Nous ne nous attendions pas à obtenir une reconnaissance nationale et envisagions de nous contenter de concerts au sein de notre région. Finalement, notre concept a rapidement pris de l’ampleur et nous avons été projetés sur les routes en moins d’un an. Actuellement, nous nous produisons dans toute la France et en Suisse. Nous allons, aussi, prochainement donner des concerts en Belgique et, je l’espère, ailleurs !

La scène blues auvergnate foisonne de talents. Pouvez-vous revenir sur cette dernière ?
Eric : Il existe pas mal de groupes de blues dans notre région. Je peux citer Aurélien Morro & The Checkers (dont je suis l’un des musiciens) qui représentait la France lors de l’International Blues Challenge de Memphis il y a deux ans, Tia qui tourne bien, Jeff Toto Blues, Jérôme Pietri etc.

En ce qui te concerne Claire, puisque tu n’étais pas forcément familiarisée avec le blues en amont de ta rencontre avec les Night Cats, peux-tu évoquer les découvertes essentielles que tu as pu faire dans ce registre depuis ton intégration au groupe ?
Claire : C’est vraiment cette fameuse jam session qui m’a ouverte au blues. Les garçons m’ont aidée à découvrir plein de « petites perles » et j’avoue que c’est dans le blues moderne (et féminin) que je me retrouve le plus. Ainsi, des artistes telles que Samantha Fish ou Beth Hart m’intéressent particulièrement. J’étais déjà fan de cette dernière avant mais j’avoue que je n’avais jamais fait le lien avec le blues…alors qu’il est évident ! Avec le recul, je me rends compte que, sans le savoir, j’aimais déjà le blues avant de devenir membre du groupe…

Te produisais-tu déjà au sein d’un groupe avant de rencontrer Eric ?
Claire : Oui, je chantais des reprises de classiques du rock…un registre que j’ai délaissé à la faveur du blues (rires) !

Quant à vous les Hungry Cats, quels sont vos parcours musicaux respectifs ?
Eric : J’ai tourné assez longtemps et j’ai passé pas mal de temps sur Paris à une époque. J’ai monté plusieurs projets, mais c’est en revenant dans la région clermontoise que j’ai intégré les ensembles qui ont été les plus déterminants pour moi.
Denis : Pour ma part, dans les années 1990, j’ai joué avec Mo Al Jaz. J’étais l’un des membres fondateurs de Mo and The Reapers et, durant quelques années, j’ai fait beaucoup de country rock…un genre qui me plaisait bien. Je suis revenu au blues avec Eric et les Night Cats, une histoire qui nous amène ici aujourd’hui….
David : En ce qui me concerne, j’ai débuté l’harmonica avec Sophie Malbec puisque nous avons beaucoup joué ensemble. J’ai aussi accompagné Tia et j’ai enchaîné par un duo avec Renaud Villet (Mellow Blues Duo) et avec Jeff Toto (que je continue à fréquenter via le spectacle pour enfants Toupie Blues). Après une pause de 4 ans, j’ai repris mes harmonicas afin d’intégrer les Night Cats. Le fait de me retrouver, actuellement, partie prenante dans le projet Little Mouse et incontestablement l’un des moments les plus forts de mon parcours musical. C’est vraiment cool !
Jean-Christophe : Quand j’habitais en Alsace, à proximité de la frontière suisse, j’étais très impliqué dans un registre qui lorgnait du côté de la musique progressive des années 1970. Je m’intéressais beaucoup au jazz et j’ai intégré la fameuse Jazz-Schule de Bâle. Par la suite, j’ai basculé vers le funk et la soul music avant de m’imprégner, de manière toute naturelle, du blues. Dans cette musique, ce qui m’attire le plus sont les histoires simples qui y sont exprimées. C’est incontestablement dans cette musique que je m’épanouis le plus. J’y ai trouvé mon « petit truc à moi » et cela me va bien !

Vos influences semblent bien éclectiques. Puisez-vous votre inspiration dans plusieurs styles de blues ?
Claire : Je pense que nous sommes, principalement, sur du blues moderne. Nous appelons notre musique du « blues pétillant », un peu tricheur (rires) ! C’est le blues moderne qui nous correspond le mieux…et c’est celui que je préfère. Cependant, de par leur expérience, les garçons apportent à l’ensemble les bases du vieux blues…qu’ils connaissent à merveille !

Le groupe est né en 2018 et, pourtant, votre parcours est déjà particulièrement riche. Comment expliquez-vous ce démarrage sur les « chapeaux de roues », avez-vous entrepris des actions particulières afin d’obtenir un résultat si rapide ?
Eric : En fait, nous avons monté le répertoire assez rapidement. Nous nous sommes basés sur quelque chose qui pourrait bien correspondre à Claire et nous ne nous sommes pas trompés ! Toute l’originalité du groupe vient de Claire et de son côté pétillant sur scène. Il faut vraiment nous voir, nous et Claire, devant un public. A partir de là, tout le monde comprendra pourquoi le groupe connait une telle ascension…

Etes-vous tous partie prenante dans l’élaboration de vos morceaux ?
Claire : Oui, bien sûr ! Nous avons commencé en interprétant des reprises, avant de passer à des compositions personnelles. Nous ajoutons tous notre « petit grain » à nos morceaux…

Outre la personnalité de Claire, je trouve remarquable que le groupe soit constitué de générations, d’expériences et de personnalités différentes. Ces faits se ressentent-ils au cœur des thèmes que vous pouvez aborder ?
Jean-Christophe : En effet, dans nos compositions nous abordons aussi bien les thèmes classiques du blues que des sujets d’actualité. Par exemple, dans l’une de nos dernières chansons, nous évoquons l’addiction aux écrans. Une chose qui a tendance à « polluer » la société actuelle… Nous profitons de cet échelonnement de générations afin d’exprimer des sujets qui résultent de nos parcours individuels.

Vous avez édité un premier EP. Pouvez-vous revenir sur sa conception ?
Eric : Il s’agit d’un « petit » album de démos que nous avons conçu très rapidement. Cela faisait à peine 2 mois que nous jouions ensemble lorsque nous avons décidé de l’enregistrer. Nous souhaitions avoir un CD afin de démarcher la scène régionale. Les sessions se sont étirées sur à peine un jour et demi. Nous l’avons envoyé sans imaginer un seul instant qu’il nous permettrait de mettre le groupe sur orbite aussi rapidement. Aujourd’hui, nous tenons à réaliser un nouvel album et nous prendrons tout le temps possible afin de l’élaborer. C’est un projet qui va beaucoup nous occuper fin 2019, début 2020.

Avez-vous déjà eu l’occasion de roder sur scènes quelques titres qui constitueront ce prochain album ?
Claire : Oui, nous jouons ces nouvelles compositions depuis quelques mois. D’ailleurs, nous nous rendons compte que ça marche pas mal (rires) ! Nous sommes, pour notre part, de plus en plus à l’aise avec elles. Le fait de pouvoir présenter nos propres morceaux fait vraiment du bien !
Eric : Je tiens à préciser que Jean-Christophe est aussi chanteur. Sa voix est remarquable et se marie bien avec celle de Claire. De ce fait, j’estime que quelques excellents duos figurent parmi nos morceaux. De même, nous bénéficions d’un superbe harmoniciste qui est très dynamique sur scène. C’est cet ensemble de personnalités qui mène, probablement, à notre succès d’aujourd’hui.

Justement, depuis sa création, quels sont les évènements marquants qui ont jalonné l’existence du groupe ?
Jean-Christophe : Cela a commencé en mars 2018 lorsque, par l’entremise d’Avern’ Blues (association dédiée au blues à Clermont-Ferrand, nda), nous avons eu la possibilité de partager un plateau avec Eddie Cotton Jr. Puis, notre EP nous a permis de nous rendre aux Rendez-Vous de l’Erdre à Nantes et d’y remporter le premier prix. Ce succès nous a ouvert la porte de plusieurs programmations et nous envoie en finale du Challenge Blues Français en juin 2019. Dernièrement, nous avons partagé deux dates avec Kenny Neal et nous avons eu la possibilité de le rejoindre sur scène le temps d’un morceau. Puis, nous avons participé à divers festivals et joué au Billy Bob’s à Disneyland Paris. Cela donne envie d’y regoûter très rapidement ! Après une seule année d’existence, c’est plutôt cool !

Outre le succès et le fait de beaucoup tourner. Quels sont les souhaits que vous portez en l’avenir. Touchent-ils davantage à la création et à de nouveaux domaines que vous souhaiteriez développer ?
Jean-Christophe : Oui, puisque nous aimerions encore travailler le côté esthétique du groupe. Comme le disait Eric, il faut voir Claire évoluer sur les planches. Elle possède une réelle fraicheur. Je crois que l’une de nos forces réside incontestablement dans notre charte esthétique, liées aux personnalités qui composent le groupe. Développer cet aspect, en plus de créer de nouvelles compositions, est notre principal objectif pour les mois qui viennent.
Eric : Je pense aussi que, l’originalité du groupe, réside en la personnalité de Claire. Je ne connais bien la scène française et je ne vois pas d’autres groupes qui apportent cette touche novatrice. Nous possédons, peut-être, quelque chose de nouveau. A ce jour, cela a toujours fonctionné auprès du public. Je le répète, il ne faut pas hésiter à venir nous voir sur scène !

Auriez-vous quelque chose à ajouter à cet entretien ?
Jean-Christophe : (longue hésitation puis éclats de rires) C’est la question piège David, c’est ça ? Je voyais venir le micro vers moi, pas de chance (rires) ! En fait, j’espère pouvoir revivre des moments tels que ceux que j’évoquais auparavant. Jouer devant 3000 personnes, se produire en Suisse, à Disneyland, partager la scène avec de grands noms du blues etc. C’est magique et, lorsqu’on est musicien, c’est pour des moments tels que ceux-ci qu’on ne regrette pas d’avoir choisi cette activité. Pourvu que ça dure et que ce type d’aventures se renouvèle le plus régulièrement possible !
Denis : C’est une vraie aventure de groupe ! Celle de 5 personnes qui se sont retrouvées de manière imprévue. Il en découle un plaisir qui nous est commun et nous aimons le fait de jouer ensemble. Nous sommes conscients du fait que nous avons encore besoin d’avancer et c’est notre objectif. Ce dernier s’est formalisé au fil du temps et nous savons dans quel sens nous devons aller…tous ensemble !
Eric : Nous sommes dans le circuit blues, mais je pense que nous pouvons en déborder avec ce groupe. Nous pouvons, par exemple, prétendre au circuit des Scènes de Musiques Actuelles. Le fait d’aller voir ce qu’il s’y passe est aussi une espérance.

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Interview réalisée
Chez David - Turckheim
le 8 avril 2019

Propos recueillis par

David BAERST

En exclusivité !


 

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