Louis Bertignac
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Qu'est-ce qui t'as poussé à faire la tournée des petites salles ?

- C'est une forte envie de tourner. Il y a 3-4 ans, je me suis dit " j'arrête de jouer sur scène tant que je n'ai pas de chansons qui m'éclatent. Donc je me suis forcé à arrêter de tourner, à rester dans mon studio, à faire des chansons. Finalement aujourd'hui j'ai des chansons qui m'éclatent et j'ai eu envie de tourner il y a 6 mois à peu près. Depuis je n'ai plus envie de m'arrêter parce que cela se passe bien ! Les salles sont pleines - c'est d'ailleurs pour cela que je préfère les petites salles parce qu'au moins on est sûr qu'elles sont pleines ! C'est vraiment un autre plaisir et c'est vrai aussi que d'avoir les gens tout prêt de soi, de voir les tronches, les sourires, c'est plus ça que j'aime.

Est-ce que le public de tes concerts a déjà adopté ton dernier album ?

- Ca commence à venir. Au début de la tournée, c'est à dire il y a 4 mois (enfin on a fait deux tournées, une il y a 4 mois et puis celle-là qu'on a commencé il y a un mois) beaucoup plus maintenant qu'avant. Mais pas encore beaucoup. C'est à dire qu'ils connaissent mieux le dernier album que celui-là. Ils connaissent mieux " Vas-y guitare ", " Oubliez-moi " que " '96 " ou " Pas cassé ". Mais bon, c'est justement pour cela que je tourne, pour leur faire connaître ce disque. Avec du retard, parce qu'à l'époque, je ne pouvais pas tourner à cause d'une tendinite au doigt. J'avait fait le con avec une Play Station, ça m'avais niqué le pouce et je ne pouvais plus jouer. Donc maintenant, je me rattrape.

Tu privilégie le contact avec le public par exemple sur ton site Internet, est-ce que cela correspond à un besoin pour toi ?

- Bon, enfin, cela m'amuse. Le site Internet et tous ces trucs, c'est que parfois j'ai des petites folies, je me dis : " Ah, ça serais marrant que les mecs puissent m'écrire personnellement, qu'on soit pas obligé de passer par la maison de disques, qui me donne le courrier deux mois après pour que j'y répondes six mois après... " Là, je reçois des trucs sur mon site, je réponds à la minute où je les reçois. Quand j'ai pas le temps, je ne dis rien ... Mais on me dit des trucs marrants qui viennent d'Europe : " Je suis content que tu joues telle chanson parce que c'est une de mes favorites " Alors que c'est une reprise, une vieille chanson que personne ne connaît ! Mais en fait il y a des gens qui la connaissaient et qui étaient contents de l'entendre en plein concert ! En Suisse, par exemple ...

Est-ce que tu te sens plus à l'aise au sein d'une formation simplifiée ?

- C'est la même formule que pour Téléphone : deux guitares, basse, batterie. C'est ce que je préfère, c'est plus facile à gérer pour moi. De temps en temps il y a des nappes de synthé, c'est le roadie qui joue. Gérer deux guitares, basse, batterie, c'est ce que je sais faire depuis que je suis tout petit et j'y revient parce qu'au moins, je sais faire ça !

Après Téléphone, le fait de chanter a-t-il changé quelque chose pour toi ?

- Ca fait un petit changement. Ca devient un peu plus intéressant parce que la voix, c'est passionnant. Jusqu'ici j'ai beaucoup souffert avec la voix. J'ai toujours voulu avoir une voix que je n'avais pas. Maintenant, je commence à accepter celle que j'ai et je la fait évoluer à partir de là où elle est et c'est très intéressant. Bon, maintenant, depuis que je me suis mis à la voix, la guitare, je fais ça pour m'amuser ! Alors qu'avant, c'était un peu mon boulot ! Donc depuis que je suis chanteur, je m'éclate plus à la guitare et je commence doucement à m'éclater à la voix. C'est un plaisir en plus. C'est vrai que quand t'es chanteur, l'air de rien, t'es leader du truc : tu veux faire un break, tu veux dire 15 conneries au milieu d'une chanson, tu peux dire ce que tu veux. Et ça m'amuse, parce que ça me manquais quand j'étais petit !

 

 
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le 27 mars 1997 au Noumatrouff de Mulhouse
En exclusivité !

Propos recueilis par Jean-Luc et Eric Muller

 

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