Manu Galvin
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST
Manu, peux tu nous parler de ton parcours pré-professionnel, quand as-tu commencé à jouer de la guitare ?
J'ai débuté extrêmement tard, puisque j'avais 17 ans lorsque j'ai commencé la guitare. Je passais mon bac à l'époque, c'était donc en 1976. J'étais autodidacte, me servant de quelques accords que l'on m'avait montrés à droite à gauche.
Quelques années plus tard j'ai eu l'opportunité de rencontrer un harmoniciste qui s'appelait Sugar Blue. Il était de passage en France et avec lui, j'ai fait quelques concerts dans l'hexagone mais aussi à l'étranger.

Puis j'ai rencontré Jean-Jacques Milteau qui a été pour moi une rencontre déterminante. J'ai collaboré avec lui tout de suite. Nous avons fait de nombreuses tournées et de nombreux concerts à l'étranger.
Par Jean-Jacques, j'ai pu rencontrer de nombreux artistes de variété qui ont fait appel à moi par la suite pour leurs concerts ou leurs enregistrements.

Quelles sont tes influences musicales au départ ?
Je vais te dire ça en vrac….
J'adore le blues avec BB King, Muddy Waters.
Plus près de nous j'aime beaucoup les guitaristes "fusion" comme Larry Carlton ou Robben Ford.
Dans le jazz j'apprécie des gens comme Kenny Burrell ou Pat Metheny. C'est des choses que j'adore écouter, des gens que j'aime bien.
Sinon je suis un " mordu " des Beatles, des Rolling Stones et de James Taylor.

Dans les disques " Autour du blues " tu fais des apparitions remarquées en tant que leader, pouvons nous espérer une suite à ces essais en solo dans un futur proche ?
J'aimerai bien continuer dans cette voie là. C'est toujours un projet, on en parle avec Jean-Jacques entre autres.
J'ai le souhait, dans un futur que j'espère proche, de réaliser un album dans lequel je me risquerai à chanter un petit peu bien que je sois guitariste avant tout.

Le problème avec moi est que je suis extrêmement fainéant. si Sje ne suis pas poussé dans ce sens, j'aurai du mal à faire cela par moi même. C'est vraiment de l'aide extérieure qu'il me faut, mais ça va venir….

Il y a un grand nombre de guitariste en France mais de moins en moins de clubs, qu'en penses tu ?
Je crois effectivement qu'il y a de plus en plus de monde qui joue et de plus en plus de bons musiciens.
J'ai la chance de pouvoir jouer régulièrement, quand je suis sur Paris, dans deux clubs. A savoir l'Utopia, près de la gare Montparnasse, ainsi que le Petit Journal Montparnasse, non loin de là. C'est un parcours qu'il faut absolument faire, un passage obligatoire.

On ne peut pas arriver et d'emblée jouer sur de grande scène et accompagner des artistes. Il y a ce passage dans les clubs, jouer en groupe. Il faut absolument fréquenter ce genre d'endroits pour qu'ils fleurissent à nouveau. Cependant, comme tu le dis, j'ai bien peur que beaucoup d'entre eux ferment. Ce qui est dommage, car c'est la source et le berceau de nombreux groupes et artistes.

Depuis combien de temps, joues-tu avec Jean-Jacques et comment s'est passée la rencontre ?
Cela fait une quinzaine d'années que nous jouons ensemble.
La rencontre a eu lieu au milieu des années 80, je jouais dans un club à Paris qui s'appelait " La Pinte ". Jean Jacques était déjà très connu et respecté chez les musiciens. Il est passé et m'a dit qu'il aimait bien ma façon de jouer. Il a pris mes coordonnées.

A l'époque il jouait avec un groupe constitué de " requins de studio " ; Mauro Serri, Jean Yves d'Angelo, Christophe Deschamps etc….
Quelques mois plus tard, il a fait appel à moi. Depuis la collaboration continue.
Et c'est tant mieux ! Pour moi en tout cas (rires).

Tu figures au générique de l'album " Memphis " de Jean-Jacques, as-tu pris part au périple ou as-tu enregistré en France ?
Je suis juste sur les enregistrements réalisés en France.
Par un concours de circonstances je n'ai pas pu faire le voyage à Memphis. Je regrette….

Avec qui aimerais-tu encore jouer ?
Je rêve de pouvoir faire le " bœuf " avec BB King un jour…
Ce serait quelque chose de fantastique pour moi.
Plus proche de nous sur la scène " variétés ", j'aimerai beaucoup accompagner des gens comme Cabrel ou Goldman par exemple.
Ces gens là, je les ai croisé sur différents projets comme le concert " Autour du blues " où il y avait d'autres guitaristes comme Claude Engel, Patrick Verbeke, Chris Lancry etc…
Il y avait aussi Paul Personne avec qui j'ai fait un duo sur cet album, ces rencontres étaient très sympathiques.

Comment vois-tu l'avenir du blues en France ?
C'est une musique qui est périodiquement à la mode.
Il y a quelques temps encore c'était prétexte à n'importe quelle pub télé. Ça fait bizarre car on a toujours l'impression d'être un marginal et d'aller à contre-courant.

J'espère que si cette musique redevient à la mode, les clubs vont rouvrir mais il faut se battre qu'elle tienne.
Quelle soit à la mode ou pas n'a finalement pas d'importance mais il faut qu'elle vive et je pense qu'elle vivra.
Cette musique est le point de départ de tellement de choses qu'on ne peut pas tirer un trait dessus.


 
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Interview réalisée à la Nuit du blues de Sarreguemines le 18 mai 2002

Propos recueillis par David BAERST et Jean-Luc
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