Mason Casey
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Mason Casey et j'habite New York depuis 8 ans. Je viens de la campagne à l'extérieur de Manhattan et je joue du blues à l'harmonica depuis l'âge de 19 ans. J'ai déménagé à New York pour faire carrière dans le blues. Je suis très fier d'être ici en ce moment en venant de New York où je suis quasiment inconnu. Sortir des rangs de la scène du blues est très dur car des centaine de gens pratiquent cette musique pour essayer d'en vivre. Je suis donc très heureux d'être produit par Popa Chubby sur DixieFrog. C'est génial d'aller à travers le monde en jouant de l'harmonica. C'est ce que j'ai toujours voulu faire.

J'ai reçu mes premières influences en écoutant l'album "Hard Again" de Muddy Waters, produit par Johnny Winter avec James Cotton à l'harmonica. Quand j'ai entendu cet harmonica électrifié pour la première fois, j'ai su que c'est ce que j'allais faire. J'en étais obsédé et je le suis toujours, tout en continuant d'apprendre. Je ne cesserais jamais d'apprendre à mieux jouer de l'harmonica.

Vous connaissez bien la scène new-yorkaise ?

En comparaison d'avec Arthur Neilson, cela fait peu de temps que je joue à New York. Mon premier concert date de sept ans, je crois. Il a fallut recruter des musiciens, former un groupe, mettre en route tout le truc. Arthur Neilson est un des premiers musiciens que j'ai rencontré, avec Big Ed Sullivan. On se tiens les coudes entre nous. Ils apprécient mon style et cela fait des années qu'on travaille ensemble.

J'ai débuté au Damlich Bar qui est formé d'un ensemble de différents bars. Au bout d'un certain temps, ils m'ont invité à occuper la scène principale, qui est une place très importante dans le circuit des bars blues. Cela a l'air assez petit et débraillé mais c'est une très bonne scène pour le blues. Ensuite j'ai fait plusieurs bars à Manhattan: le Manisch Car Wash où j'ai rencontré Popa Chubby (c'est là qu'il m'a vu jouer) et dans un bar de l'East Village: le Rainbow. C'est un coin minuscule mais irrésistible. J'y ai joué quelques temps puis Popa Chubby a produit mon premier album " Refer smoking Man " puis " Soul on Fire " sur le label Dixiefrog.

Quelles furent vos collaborations, avec Wilson Picket par exemple?

J'ai eu l'honneur d'être invité à jouer sur son album par Wilson Picket par le biais de mon producteur John Tevon. Il s'agissait de chanter sur son album, de faire des chours dans son studio 900 à Manhattan. Wilson Picket m'a ensuite demandé de jouer de l'harmonica car il m'avais entendu jouer. Il a déclaré : " voilà comment un harmonica doit sonner ! Que voulez-vous jouer ? - Tout ce que vous voudrez". J'ai donc participé à la session d'enregistrement. Ce fut un des plus grand honneurs de ma vie d'avoir été invité par Wilson Picket lui-même à jouer sur son dernier disque, un honneur d'autant plus grand qu'il a reçu trois W.C. Handy Award, les Grammy Award du blues.

Quelle direction souhaitez-vous donner à votre musique dans le futur ?

J'aimerais mélanger de nombreuses influences. J'adore les musiques latines, cubaines qui peuvent influencer mon blues. Je ne pense pas que les harmonicistes doivent être limités par ce qu'ils connaissent ou qu'ils reprennent les styles et les riffs de leurs prédécesseurs. Dans le futur, je veux forger mon propre style en continuant à écrire des chansons. Je veux faire quelque choses de funky, introduire le côté dansant au blues. Si j'ai l'opportunité d'enregistrer un nouvel album, ce que j'espère fortement ; il sera funky et moderne. Sans trop de production, je le veux brut. Voilà mon futur : funky, brut et blues. J'ai encore beaucoup à apprendre.

 

 
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Interview réalisée le 9 mars 2002 à la laiterie de Strasbourg
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Propos recueillis par David BAERST Jean-Luc

 

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