Mathieu Pesqué
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Mathieu, en préambule à cet entretien, peux-tu me dire de quelle manière le blues s’est installé dans ta vie ?
Le blues est entré dans ma vie de façon assez naturelle…
Lorsque j’ai commencé à jouer de la guitare, il y avait des jam sessions consacrées à cette musique dans ma ville natale (Pau). En tant que débutant, j’ai voulu me « frotter » à cette scène afin de voir quelles étaient mes possibilités. Donc le groupe qui animait cette jam, tous les mardis, m’a fait monter sur scène un soir. Il permettait aux musiciens invités de choisir leurs morceaux …mp
C’est de cette manière que le virus est entré en moi, un peu par hasard en fait…

Quand as-tu précisément commencé à jouer de la guitare ?
C’est vraiment le hasard car, au départ, je voulais faire de la batterie !
Cependant, une année, mon père m’a offert une guitare pour Noël. Je me suis donc senti un peu forcé de pratiquer l’instrument. J’ai acheté des partitions et je me suis mis à travailler tout seul chez moi, au casque, pendant plusieurs années.

Tes influences musicales sont assez diversifiées. Tu te revendiques aussi bien du blues traditionnel (Skips James…), d’artistes plus contemporains (Kelly Joe Phelps…) que de musiciens de folk (Greg Brown…). Peux-tu me parler plus largement de tes goûts ?
Je vais classer cela par catégories. En ce qui concerne le blues, mes préférences vont vers les musiciens qui se produisent de manière acoustique : Skip James, Robert Johnson, Bukka White, Lightnin’ Hopkins…
En ce qui concerne la folk et la country music il y a, bien sûr, Greg Brown (que j’ai vu et rencontré ici même, à Cognac, en 2008) mais aussi Bob Dylan dont je suis un fan inconditionnel.
J’essaye de mélanger ces deux univers musicaux afin d’en tirer mon propre style qui est très imprégné « blues-folk ». Une chose qu’il n’est pas toujours facile à faire accepter…

Avant de te produire sous ton propre nom, as-tu été membre d’un groupe ?
Oui, j’avais un groupe il y a une dizaine d’années. Comme nous n’arrivions pas à trouver de bassiste, c’est moi qui faisais la basse et le chant. C’était une véritable catastrophe donc, du coup, nous avons continué à deux guitaristes. Puis je me suis mis à accompagner, à la guitare, d’autres chanteurs vivants dans le sud ouest. Par la suite j’ai commencé à écrire mes chansons et j’ai décidé à me produire en solo (guitare acoustique et chant). Comme tout le monde j’ai débuté par les cafés concerts et les festivals en off. De fil en aiguille, des musiciens se sont joints à moi et nous avons travaillé ensemble sur mon premier disque qui est sorti en 2009. Depuis je compte quatre albums à mon actif…

Parmi toutes ces rencontres, l’une semble particulièrement importante… à savoir celle avec Nico Wayne Toussaint, dans le cadre de la Cantina à Pau. Peux-tu évoquer tes relations personnelles et musicales avec cet excellent harmoniciste ?
Nico est toujours un peu à droite et à gauche, il est donc devenu un peu difficile de le « capter ».
Sans nous voir très souvent, il nous arrive de nous croiser régulièrement. La dernière fois c’était sur un festival en février, à Niort.
Nous restons en contact par téléphone ou e-mail interposés.
Il m’avait invité sur son album « Blues Entre Les Dents »… Il a formulé cette proposition de jouer avec lui un jeudi soir. Je me suis retrouvé dès le lendemain en studio, sans avoir entendu les morceaux avant. Tout s’est fait dans la spontanéité, à l’ancienne. C’est une personne très instinctive doublée d’un musicien fabuleux et étonnant.

Tu as, aussi, pendant trois ans été l’accompagnateur de Frank Blackfield. Est-ce que tu peux revenir sur cette collaboration et me parler du « bonhomme » ?
C’est un chanteur-guitariste qui se produit dans un registre country-folk. C’est grâce à lui que j’ai commencé à partir en tournées. Il m’a confronté au vrai travail de musicien… et m’en a donné le goût !
Cela reste un bon souvenir même si je n’ai plus beaucoup de nouvelles de lui…

Tu apprécies de nombreux grands songwriters et tu écris, toi-même tes chansons. Quels sont les messages que tu souhaites véhiculer à travers elles ?
C’est une question piège…
Les thèmes que j’aborde sont assez simples. Il s’agit de descriptions de paysages et de sentiments.
Cela reflète nos sensibilités, ce que l’on peut ressentir lorsqu’on est éloigné d’un proche par exemple. C’est quelque chose de basique qui évoque des souvenirs à chacun d’entre nous. Il n’y a rien de vraiment philosophique dans mes chansons, en tout cas je ne crois pas…
Ce sont des messages universels et directs, propres à l’univers de la musique folk.

Comment pourrais-tu définir l’atmosphère musicale que tu crées ?
Je dirais qu’il s’agit d’une atmosphère simple et dépouillée…

Tu as enregistré, comme tu me le disais auparavant, 4 albums en studio à ce jour. Peux-tu me les présenter ?
Mon premier album est « A Secret Garden », il est sorti en 2009. Il ne devait d’ailleurs pas sortir à la base...
Je m’étais installé dans un petit home studio afin de travailler sur quelques chansons.
Au fur et à mesure, j’ai trouvé que ces titres prenaient une belle tournure donc je suis allé au bout de ma démarche avec des musiciens issus de la ville de Pau.
Le deuxième disque « Blues Bound » est le fruit d’une rencontre avec un harmoniciste nommé Roll Pignault. Il est beaucoup plus blues que le précédent qui sonne très folk. Nous l’avons fait en duo guitare/harmonica…
Puis il y a eu « Nightbirds » (sorti en 2010), qui est un CD à nouveau ancré dans la tradition de la folk music. Je regrette de ne pas avoir pu défendre cet album comme il le méritait, car j’étais encore beaucoup en tournée avec Roll.
Enfin, je viens de sortir « Here and There » (mars 2012) qui a été signé par le label V2lam Music. Pour le moment, l’accueil du public est vraiment superbe…
Je travaille sur un nouvel album qui devrait sortir avant la fin de l’année 2012. Ce disque me présentera accompagné de musiciens bretons que j’ai rencontré dernièrement. Il tirera à nouveau nettement vers le blues…

As-tu des attentes particulières pour ton avenir ?
Le fait de donner 3 ou 4 concerts par semaine serait une bonne avancée, c’est mon but !

Remerciements : Sophie Louvet et Christine Filippi (service de presse du Cognac Blues Passions), Bruno Migliano pour les photos

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 6 juillet 2012

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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