Matt Smith
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

D'où venez-vous et quand avez-vous commencé à jouer de la musique ?
Je suis originaire de North Island, le plus petit état de tous les Etats-Unis. Je me suis mis à la musique à dix ans quand je suis allé à New York. J'y ai emménagé il y a trente ans de ça. J'ai très vite appris à jouer car les guitaristes étaient nombreux là où je vivais. Entre mon père, ma mère, mon oncle et mon grand frère, tous m'ont enseigné à jouer de la guitare.

Quelle a été votre première sensation musicale ?
Le premier guitariste que j'ai vu se produire en public a été Duane Allman. Ensuite je me suis intéressé à Johnny Winter. A partir de là, je me suis intéressé aux vieux guitaristes acoustiques. Tels Robert Johnson pour commencer, puis Blind Willie Johnson, Tampa Red, Blind Blake et ainsi de suite ...

Quelles sont d'après vous les caractéristiques du New York City Blues ?
A mon avis, le New York City Blues combine ensemble des éléments très divers pour les fonder au blues. Personnellement, j'arrive au New York City Blues en mélangeant du jazz, de la country et du rock'n roll ainsi que des brides d'ambiances à la Tom Waits. Ma musique ne doit donc pas être considérée comme strictement blues, mais plutôt comme une combinaison de différents styles proches du blues. Cela comprend aussi bien le rock que des musiques plus anciennes, le jazz entre autres choses. Je pense que le New York City Blues n'est pas un style très défini. C'est une attitude ou un état d'esprit qui diffère des autres styles de blues. Encore une fois, il y a le Chicago blues, le Texas blues, mais le New York City blues se base plus sur une certaine âpreté de la vie. Donc en ce sens, il est relativement similaire du blues des origines.

Comment avez-vous rencontré Popa Chubby ?
Popa Chubby, Arthur Neilson, Big Ed Sullivan et moi avons grandi dans le même quartier de Brooklyn. Nous fréquentions les mêmes clubs et jammions dans tous les coins possibles de New York.

Dans quelle situation se trouve la scène locale à New York ?
A l'image de biens d'autres endroits aux Etats-Unis, nombreux sont les clubs qui ont fermés leurs portes. Il devient de plus en plus difficile de trouver des lieux pour y jouer. D'autant que les musiciens sont toujours aussi nombreux. Les scènes ouvertes sont plus difficiles à trouver, mais c'est encore possible. Le blues n'est pas reconnu au niveau qu'il a pu connaître à une certaine époque. S'il n'est plus aussi populaire, il se maintiens néanmoins grâce à tous ceux qui continuent à le pratiquer.

Pouvez-vous nous parler de votre dernier album "Free beer and chiken", paru sur Dixiefrog ?
"Free beer and chiken" est en fait mon huitième opus. J'avais sorti les sept précédents sur mon propre label. Après avoir écouté mes albums, Ted (alias Popa Chubby) voulait tenter quelque chose de nouveau. C'est pourquoi nous avons enregistré l'intégralité de l'album en prise unique. Je crois que l'enregistrement n'a duré qu'une douzaine d'heures. J'avais écrit la plupart des chansons la nuit précédent les sessions. A chaque fois, il me conseillait d'utiliser des chansons de mes anciens albums, mais je voulais utiliser un matériel neuf. J'écrivais les chansons pendant la nuit, on les répétait une fois avec le groupe et l'enregistrement suivait immédiatement. Tout est très rapide et brut, comme je le voulais.

Quelles sont vos relations avec l'équipe de Dixiefrog ?
Ce sont des gens formidables, avec une réelle passion pour la musique. Ils ont la musique à coeur, pas comme dans les labels où on vous traite comme de la barbaque. Philippe Langlois est très intéressant et il s'implique dans notre musique.

Quelle direction souhaitez-vous donner à votre musique dans le futur ?
Ma musique filtre avec toutes sortes de styles. Dans "Free beer and chiken", j'utilise une guitare acoustique et une "lap steel guitar". Je suis capable de jouer une quinzaine d'instruments venant du monde entier. Ma musique n'arrête pas de changer. Je suis allé à New York pour apprendre auprès des plus grands. Que se soit du jazz, de la world music, le hip hop, le blues et le folk ... Je n'arrête jamais d'apprendre, donc ma musique va constamment évoluer. Je découvre sans cesse de nouvelles influences à explorer.

Quels sont les guitaristes de la nouvelle génération qui ont votre préférence ?
J'ai entendu tant de grands guitaristes : Popa Chubby, Arthur Neilson, Jimmie Vaughan, Duke Robillard, Ronnie Earl, Robben Ford. J'aime aussi Keb' Mo, Guy Davis et les guitaristes acoustiques. J'adore jouer de la guitariste acoustique. Probablement que je vais en jouer plus souvent à l'avenir, en ajoutant peut-être des boucles et des stamples.

 

 
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Jingle "Route 66"

le 10 février 2004 à la laiterie de Strasbourg

Propos recuillis par Jean-Luc et David BAERST en exclusivité

 

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