D'où venez-vous et quand avez-vous commencé
à jouer de la musique ?
Je suis originaire de North Island, le plus petit état de tous
les Etats-Unis. Je me suis mis à la musique à dix ans quand
je suis allé à New York. J'y ai emménagé il
y a trente ans de ça. J'ai très vite appris à jouer
car les guitaristes étaient nombreux là où je vivais.
Entre mon père, ma mère, mon oncle et mon grand frère,
tous m'ont enseigné à jouer de la guitare.
Quelle a été votre première
sensation musicale ?
Le premier guitariste que j'ai vu se produire en public a été
Duane Allman. Ensuite je me suis intéressé à Johnny
Winter. A partir de là, je me suis intéressé aux
vieux guitaristes acoustiques. Tels Robert Johnson pour commencer, puis
Blind Willie Johnson, Tampa Red, Blind Blake et ainsi de suite ...
Quelles sont d'après vous les caractéristiques
du New York City Blues ?
A mon avis, le New York City Blues combine ensemble des éléments
très divers pour les fonder au blues. Personnellement, j'arrive
au New York City Blues en mélangeant du jazz, de la country et
du rock'n roll ainsi que des brides d'ambiances à la Tom Waits.
Ma musique ne doit donc pas être considérée comme
strictement blues, mais plutôt comme une combinaison de différents
styles proches du blues. Cela comprend aussi bien le rock que des musiques
plus anciennes, le jazz entre autres choses. Je pense que le New York
City Blues n'est pas un style très défini. C'est une attitude
ou un état d'esprit qui diffère des autres styles de blues.
Encore une fois, il y a le Chicago blues, le Texas blues, mais le New
York City blues se base plus sur une certaine âpreté de la
vie. Donc en ce sens, il est relativement similaire du blues des origines.
Comment avez-vous rencontré Popa Chubby
?
Popa Chubby, Arthur Neilson, Big Ed Sullivan et moi avons grandi dans
le même quartier de Brooklyn. Nous fréquentions les mêmes
clubs et jammions dans tous les coins possibles de New York.
Dans quelle situation se trouve la scène
locale à New York ?
A l'image de biens d'autres endroits aux Etats-Unis, nombreux sont les
clubs qui ont fermés leurs portes. Il devient de plus en plus difficile
de trouver des lieux pour y jouer. D'autant que les musiciens sont toujours
aussi nombreux. Les scènes ouvertes sont plus difficiles à
trouver, mais c'est encore possible. Le blues n'est pas reconnu au niveau
qu'il a pu connaître à une certaine époque. S'il n'est
plus aussi populaire, il se maintiens néanmoins grâce à
tous ceux qui continuent à le pratiquer.
Pouvez-vous nous parler de votre dernier album
"Free beer and chiken", paru sur Dixiefrog
?
"Free beer and chiken" est en fait mon huitième opus.
J'avais sorti les sept précédents sur mon propre label.
Après avoir écouté mes albums, Ted (alias Popa Chubby)
voulait tenter quelque chose de nouveau. C'est pourquoi nous avons enregistré
l'intégralité de l'album en prise unique. Je crois que l'enregistrement
n'a duré qu'une douzaine d'heures. J'avais écrit la plupart
des chansons la nuit précédent les sessions. A chaque fois,
il me conseillait d'utiliser des chansons de mes anciens albums, mais
je voulais utiliser un matériel neuf. J'écrivais les chansons
pendant la nuit, on les répétait une fois avec le groupe
et l'enregistrement suivait immédiatement. Tout est très
rapide et brut, comme je le voulais.
Quelles sont vos relations avec l'équipe
de Dixiefrog ?
Ce sont des gens formidables, avec une réelle passion pour la musique.
Ils ont la musique à coeur, pas comme dans les labels où
on vous traite comme de la barbaque. Philippe Langlois est très
intéressant et il s'implique dans notre musique.
Quelle direction souhaitez-vous donner à
votre musique dans le futur ?
Ma musique filtre avec toutes sortes de styles. Dans "Free beer and
chiken", j'utilise une guitare acoustique et une "lap steel
guitar". Je suis capable de jouer une quinzaine d'instruments venant
du monde entier. Ma musique n'arrête pas de changer. Je suis allé
à New York pour apprendre auprès des plus grands. Que se
soit du jazz, de la world music, le hip hop, le blues et le folk ... Je
n'arrête jamais d'apprendre, donc ma musique va constamment évoluer.
Je découvre sans cesse de nouvelles influences à explorer.
Quels sont les guitaristes de la nouvelle génération
qui ont votre préférence ?
J'ai entendu tant de grands guitaristes : Popa Chubby, Arthur Neilson,
Jimmie Vaughan, Duke Robillard, Ronnie Earl, Robben Ford. J'aime aussi
Keb' Mo, Guy Davis et les guitaristes acoustiques. J'adore jouer de la
guitariste acoustique. Probablement que je vais en jouer plus souvent
à l'avenir, en ajoutant peut-être des boucles et des stamples.
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