Mick Hart
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST


Mick, pour commencer as-tu trouvé ton foyer (en référence au titre de son dernier album " Finding Home " - Label Besides/Nda) ?
(Rires)
Bonne question !
C'est un titre plutôt énigmatique…
Les deux dernières années, je les ai passées à Lille, en France. Une ville formidable…
J'ai aussi un peu vécu à Paris en 2003.

Ce à quoi l'album fait référence est le fait que ta maison, l'endroit où tu es né, où tu deviens adulte, le voyage de ta vie qui passe peut, parfois, te faire te demander "Où sont maintenant mes origines?"...
Telle est la question. Je n'ai jamais, vraiment, trouvé une réponse en ce qui me concerne.
Je suis un gitan qui est fixé en France pour un moment...

Qu'as-tu trouvé en France ?
Des gens merveilleux, une culture merveilleuse....
Je connais beaucoup d'endroits, que j'aime beaucoup, dans le monde. En France, je trouve de très bonnes connexions. C'est stupéfiant et parfois, très émouvant, d'être confronté à cet accueil. Mon travail d'écriture de chansons a reçu une réception chaleureuse ici. C'est un grand plaisir (rires) !

Pourquoi as-tu décidé de quitter l'Australie, est-ce uniquement lié à la musique ?
Oui !
J'étais en tournée en Europe et, pour la première fois, en France en 1999. Soit il y a, environ, 7 ou 8 ans...
Vivre en Australie était une chose formidable mais il y a de longues distances à parcourir. De ce fait, tu ne peux jamais vraiment t'habituer à la culture d'un endroit ou d'un autre...

Tu peux en connaître une partie. Mais tu dois réellement y vivre longuement pour avoir de bonnes connexions et bien respecter la culture locale. Pour moi, il est très important d'essayer de connaître le langage et de vraiment comprendre le "feeling" des gens qui y vivent.
De plus, je faisais beaucoup de tournées en Europe. Que ce soit en Allemagne, en Hollande, en Belgique ou en Angleterre. C'était donc plus facile pour moi de vivre sur ce continent. Ma préférence est allée à la France !

Peux-tu revenir sur ton apprentissage de la musique ?
J'ai appris la musique alors que j'étais très jeune. Mon père était un formidable musicien qui pratiquait le piano. Il était membre d'un groupe. Dès l'âge de 4 ou 5 ans, il me permettait d'assister aux répétitions dans notre maison. J'étais toujours au milieu des instruments. J'ai très rapidement cherché, de moi même, à jouer de la batterie, de la guitare, un petit peu de piano, de la basse etc...

J'ai commencé sérieusement la musique à l'âge de 10 ans en prenant des leçons avec un professeur. Par la suite, j'ai beaucoup appris à l'oreille et à l'instinct.

Pour moi ta musique est, un peu, un mélange entre la musique de Bob Dylan et celle de Ben Harper. Est-ce, pour toi, une bonne définition ?
Oui, ce sont de bonnes références !
Plus spécialement en ce qui concerne "Finding Home", mon nouveau CD. J'ai, à ce jour, sorti quatre albums. Les premiers étaient, davantage, orientés dans un registre Rock avec un groupe complet autour de moi.
C'était un état d'esprit différent...

Je voulais créer plus d'émotion. C'est une chose que j'apprécie, particulièrement, dans les anciens enregistrements de Bob Dylan. Ses premiers albums sont rigoureux mais aussi très dépouillés, proches de l'os...
C'est un peu la même chose en ce qui concerne le travail de Ben Harper.
Donc ce sont de très bonnes références pour moi.

La France t'inspire-t-elle pour tes chansons ?
Oui beaucoup. Ce nouvel album est le premier CD que j'ai enregistré en dehors de l'Australie. J'ai, quasi entièrement, écrit ce disque en France. De nombreuses chansons ont été inspirées par ce pays. Je crois que le fait d'aller à la découverte de différents endroits te permet d'améliorer ton imagination. Je pense vraiment que c'est une chose très importante.

Quels sont tes sujets favoris ?
" Les filles françaises " (rires) !
J'écris en m'inspirant de faits réels qui ne sont pas, forcément, mes propres histoires. Ce sont des sujets personnels, l'amour, l'abandon, le désespoir...
Parfois j'évoque, aussi, la politique et la violence...

Sur ce dernier CD et le précédent, il y a des chansons sur les sans abris à travers le monde. C'est une situation qui existe sur toute la planète. J'y suis spécialement sensible depuis que je vis en France où j'ai réalisé que le problème est très important. La vie est une chose très intéressante mais qui, peut être, tellement compliquée pour certains...

Tu es, actuellement, en tournée avec Jeff Lang. As-tu encore des contacts avec d'autres musiciens australiens ?
Oui bien sûr !
Avec des gens comme Jeff nous formons une sorte de famille d'artistes "roots"...
Nous nous produisons en France depuis longtemps. Avec Jeff nous jouons dans les mêmes Festivals...
Dans nos styles, respectifs, de musiques "roots" il y a des choses similaires mais aussi des aspects complètement différents. Nous avons, cependant, un respect mutuel pour ce que nous faisons.

Bien sûr, John Butler est un très bon ami qui nous aide beaucoup. J'ai eu l'occasion de me produire en première partie de ses concerts, en France et en Allemagne, en avril 2007.
C'était extraordinaire, tellement incroyable !

As-tu, aussi, des amis dans la musique en France ?
Oui, plus spécialement depuis 6 ou 7 ans...
A chaque fois que je revenais, je rencontrais un nouveau public. Il se passait des choses intéressantes, notamment dans le milieu "underground"...
Ceci dans tout le pays, pas uniquement à Paris. Par exemple, ici, à Strasbourg je suis venu faire un concert à l'Université.
De ce fait, depuis deux ans, j'ai de bonnes connexions avec les étudiants. Cela m'a permis d'avoir un bon réseau "underground" de fans et aussi d'amis. A chaque endroit où je vais, je suis heureux d'y avoir des relations.

Il y a de grands artistes étrangers, américains par exemple, qui vivent en France comme le chanteur de Folk Elliot Murphy. Connais-tu certains de ces gens, en as-tu rencontré ?
Non, je ne le connais pas personnellement. Mais j'aime beaucoup Elliot Murphy !
Je n'avais jamais entendu ça, il vit à Paris ?
Wouah, j'aimerais le rencontrer, c'est incroyable ! J'ai besoin de réviser mes leçons...

Dans le même esprit, j'ai eu l'occasion de rencontrer, en Allemagne, un artiste qui y est très connu...
Oui, il y a des types formidables par ici...
Je pense qu'ils sont dans la même situation que moi. Si tu as l'occasion de pouvoir jouer loin de chez toi, je crois que l'Europe est un merveilleux endroit pour y vivre. C'est différent, intéressant, tu peux y trouver continuellement de l'inspiration. Tu peux y rester pour tourner et être très heureux...

Peux-tu revenir sur ta discographie et me parler de ton nouveau CD ("Finding Home"/) ?
Ce CD est mon quatrième album. Dans le passé, j'ai enregistré 4 ou 5 E.P's (des mini-albums) tout au long de mon parcours.
J'en suis très fier car il est très différent des précédents. Il fallait que je me remette en cause. J'ai essayé de faire quelque chose d'un niveau supérieur. Parfois il vaut mieux se limiter pour y arriver, en travaillant de manière très dépouillée.

Mon premier album était un mélange, un peu fou, de Folk et de Rock indépendant avec des violons et un groupe complet. C'était, aussi, un concept très intéressant. C'était une exploration dans les domaines du son et de l'écriture. Ma vraie passion est l'écriture; j'écris, j'écris et j'écris...
C'est un travail assez facile pour moi et j'adore ça !

La chose la plus difficile est d'obtenir de très bonnes chansons pour pouvoir les graver sur un disque. A l'avenir, j'aimerais faire le plus d'albums possible.
Je suis fier de cet album. Je considère que c'est une vraie chance d'avoir pu travailler de manière "old school" et assez "live" sans le groupe mais plutôt en formation réduite. Le son sonne très années 60, avec des prises réalisées dans une pièce et enregistrées telles quelles, sans rajouts. Un peu à la façon des anciens artistes de Blues...

As-tu de nouveaux projets ?
Oui j'ai monté en Australie un nouveau groupe appelé " Monkey Boy " avec un bon ami à moi. Angus Diggs est aussi un proche de Jeff Lang et un excellent batteur. Nous combinons d'une façon assez trash les facettes Blues & Rock de la musique des sixties sur l'album " Bananas and others things ".
J'espère, aussi, continuer à me produire dans ce cercle "underground". Egalement faire des Festivals afin de passer de bons moments. J'aimerais, aussi, enregistrer un nouveau disque car j'ai assez de matériel pour le faire.

Pour le futur, je souhaiterais continuer à faire des rencontres et à collaborer avec d'autres artistes. J'ai prévu de retourner en Australie après cette tournée, c'est à dire en décembre 2007. Ceci me permettra de commencer à enregistrer, un nouvel album, dès le mois de janvier 2008.

Veux-tu ajouter une conclusion ?
Je voulais simplement remercier tous les gens, dans ce pays, qui me soutiennent. Plus particulièrement dans les réseaux un peu plus "underground" où je bénéficie d'un réel support. J'ai pu aussi le constater grâce à Internet.

Je souhaite continuer à agrandir mon cercle de connaissances grâces aux concerts que je fais dans ce circuit. Cela m'aide à faire d'enrichissantes rencontres avec de nombreuses personnes et surtout avec les jeunes femmes françaises (rires).

http://www.mickhart.com.au
http://www.myspace.com/mickhartmusic


 
 
 
 

 

 
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Les liens :

mickhart.com.au

myspace.com/mickhartmusic

Interview réalisée à La Laiterie
- Strasbourg le 11 Décembre 2007

Propos recueillis par
David BAERST et Jean-Luc

En exclusivité !

Interview de Mick Hart

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