Mickaël Jérôme Browne
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Pouvez-vous vous présenter ?
Je viens de Montréal, mais je suis né aux Etats-Unis d'où mes parents sont partis quand j'étais très jeune. De ce fait, j'ai passé la majeure partie de ma vie à Montréal où je fréquentais l'école française. J'ai commencé dans la musique " blues " vers l'âge de neuf ans. J'ai débuté par l'harmonica, puis vint la guitare. Je me suis mis plus tard au banjo et au violon. Par la suite, je me suis intéressé à toutes les autres musiques " roots ", plus particulièrement à celles du sud.

Par quel biais êtes-vous venu à ces musiques ?
Mes parents écoutaient beaucoup de genres musicaux, en particulier du blues et du folk. Ce sont des genres qui m'ont le plus marqué, mais je ne saurais dire pourquoi. Peut-être parce qu'à l'époque, j'ai eu l'occasion de voir beaucoup d'artistes en " live ". Des gens tels que Sonny Terry & Browne Mc Ghee, James Cotton, Lightnings Hopkins et Muddy Waters. A cette époque, j'avais moins de douze ans.

Votre environnement familial était-il musical ? Vos proches jouaient-t-ils d'un instrument ?
Mes parents ainsi que mes frères et sœurs jouaient peu car c'était plus une famille littéraire, mais ils appréciaient beaucoup la musique.

Vous êtes multi-instrumentiste, comment vous est venu l'amour de tous ces instruments à cordes (violons, banjos … ) ?
En fait, j'ai toujours eu une certaine facilité pour cela. J'ai essayé d'autres instruments tels que le piano mais je trouvais cela difficile et j'ai laissé tomber.

A quand remontent vos débuts professionnels ?
Assez jeune, j'ai fait mes premiers spectacles payants alors que j'avais quatorze ans. A partir de quinze ans, j'ai commencé à me produire dans la rue et ce pendant plusieurs années.

Comment définissez-vous votre style ?
Finalement assez varié. Par exemple, mon nouvel album est moins blues que country, voire cajun. Dans le futur, il sa pourrait que je fasse un album plus rythm'n blues.

Vous faites beaucoup de pédagogie. Quelle est la réaction des jeunes face à votre musique ?
Finalement, les jeunes ont juste besoin d'être exposés à cette musique. Un grand nombre d'entre eux s'y intéresse. Par exemple, j'ai fait un programme à Ottawa qui s'appelle " Blues in the Schools " qui leur permet de connaître les musiques qu'ils ne voient jamais à la télévision.
Histoire de leur ouvrir les yeux face à quelque chose de nouveau pour eux, même s'ils ne vont pas nécessairement devenir de gros fans de blues.

Vous qui vous produisez sur tous les continents, ressentez-vous une différence entre les différents publics ?
Partout les gens sont réceptifs mais ils ont des réactions diverses. En Amérique, les gens prennent plus cela pour acquis, mais les réactions sont bonnes partout.
J'ai remarqué qu'en France, les spectateurs dansent moins qu'en Amérique, mais ils écoutent attentivement.

Etes-vous nombreux à défendre ce style musical aux U.S.A ?
Un renouveau se produit depuis quelques années. J'espère que cela va continuer et qu'il ne s'agira pas uniquement d'un phénomène de mode. Le marché pour la musique est de plus en plus fragmenté. Il y a dix ou quinze ans, ce que les gens écoutaient était plus uniforme.

Vous collaborez régulièrement avec Eric Bibb. Pouvez-vous nous parler de lui ?
J'ai rencontré Eric au festival folk de Galgary en Alberta, il y a environ trois ans. Il est très sympathique. Je lui ai donné mon CD et le lendemain, il l'avait déjà écouté. Nous nous sommes rencontrés dans un " workshop " (atelier musical) parmi d'autres artistes.
Un an plus tard, j'ai reçu un appel téléphonique de sa part. Il m'informait de sa venue au Canada l'été suivant, l'occasion donc d'enregistrer ensemble.
C'est un gars très ouvert. Lorsqu'il est sur la route, son but consiste à rencontrer le plus possible de musiciens. Les résultats sont toujours très intéressants.

Quels sont les autres musiciens que vous appréciez sur la scène actuelle ?
J'aime beaucoup Alvin Youngblood Hart. Je l'ai aussi rencontré il y a quelques années. Récemment, nous étions tous les trois avec Eric Bibb à Memphis où nous avons enregistré quelque chose en studio.

Pouvez-vous nous parler de votre discographie et plus spécifiquement de votre dernier album ?
J'ai réalisé trois albums, le dernier en date ayant été fait avec un groupe que j'appelle " Twin Rivers String Band ". Les Twin Rivers sont les rivières jumelles (le Saint-Laurent et l'Ottawa) qui se rejoignent à Montréal ;
Je connais ce groupe depuis longtemps. Ils jouent un genre de musique nommé " Old Time Country " que j'aime beaucoup. J'en ai profité pour mettre en valeur mon répertoire au violon et au banjo.
Mes deux premiers albums, bien qu'électriques, étaient plus proches du blues.

 
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Interview réalisée à l'Hôtel François 1er de Cognac par David BAERST
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