D'où viens-tu Neal, peux-tu te présenter?
Oui, je suis Neal Black, je viens de San-Antonio au Texas et j'ai aussi
vécu, par la suite, dans différents endroits dont New-York
City.
Quand as-tu commencé la musique ?
J'ai commencé à jouer alors que j'étais très
jeune, je devais être âgé de 7 ans. Cependant mon professeur
estimait que j'étais le plus mauvais élève qu'il
n'avait jamais eu.
De ce fait, je n'ai plus touché de guitare jusqu'à l'âge
de 16 ou 17 ans. J'étais un élève terrible au départ
et il m'a dit " ne reviens plus ! ". C'est pour cela
que je n'ai plus osé toucher à une guitare jusqu'à
mes 16 ou 17 ans (rires) !
Etait-ce au Texas ?
Non, c'était en Caroline du Nord où j'ai passé une
partie de mon enfance.
Pourquoi ton choix s'était-il porté
spécialement vers la guitare à ce moment là ?
Au départ je voulais devenir batteur mais la batterie était
un instrument qui était trop cher. A cette époque pour avoir
une guitare de qualité, il ne fallait débourser qu'entre
100 et 200 dollars. C'est pour cette simple raison que mon choix s'est
porté vers cet instrument
.
Peux-tu me parler de tes premiers groupes ?
J'ai commencé à jouer dans un groupe à l'âge
de 17 ans.
A cette époque nous utilisions une technologie primitive pour nous
enregistrer. Cette dernière nous permettait de créer un
multi-pistes archaïque. Pour moi il a toujours été
important de produire une musique originale.
La première chose importante que j'ai vu lorsque j'étais
jeune était un concert de Johnny Winter avec en première
partie le groupe Foghat. Le prix du billet à l'époque
était de 3 dollars, cela remonte à de nombreuses années.
Lorsque j'ai vu ce concert, j'ai voulu m'impliquer d'une certaine manière
dans la musique. Johnny Winter a toujours été une grande
inspiration pour moi.
Quelles ont été tes autres influences
?
Je suis un grand fan de Link Wray. Une autre grande influence pour
moi est un guitariste d'école, du conservatoire au Texas, il se
nomme Jackie King. Il y a aussi le guitariste de Jazz Herb Ellis
ainsi que Lenny Breau et Barney Kessell avec lequel j'ai
passé deux semaines à l'école.
Peux-tu me parler de tes meilleures rencontres
dans le monde musical ?
La liste est vraiment importante car j'ai eu l'occasion d' " ouvrir
" pour un nombre important d'artistes, dont certains étaient
vraiment des types biens.
Au Texas j'ai ainsi travaillé aux côtés de Stevie
Ray Vaughan avant et après qu'il ne devienne célèbre.
Il était très gentil, très généreux
et il est resté exactement le même homme après qu'il
soit devenu une star. C'était un homme très humble.
J'ai également été le guitariste de Johnnie Johnson
(pianiste de Rytm and Blues qui découvrit et accompagna très
longtemps Chuck Berry, Nda). Quand je travaillais avec lui, il était
très connu mais restait lui aussi très simple et généreux.
Il était très ouvert, très drôle et c'était
un réel plaisir de travailler avec lui.
Quand et pourquoi as-tu décidé de
t'installer en France ?
C'était après une tournée aux côtés
de Francis Campello et Vincent Deaune, en 2003 pour la promotion
de mon album " Dreams are for losers " qui venait alors
de sortir.
C'était une tournée très dure puisque nous avions
fait 25 concerts en 27 jours. Je connaissais déjà la France
car je suis sur le label Dixiefrog depuis 1993.
J'apprécie de vivre dans ce pays sur un point de vue professionnel
car ici je peux me permettre de partir 5 ou 6 jours en tournée
puis revenir chez moi pendant 1 semaine ou 2.
C'est plus agréable que de tourner pendant 3 ou 4 semaines puis
de devoir revenir aux USA. Le fait de vivre en Europe m'apporte plus de
facilités. J'ai, également, une grande estime pour le public
en France et en Europe. Ici les gens viennent pour écouter la musique
alors qu'en Amérique les groupes sont mis à l'arrière
des clubs pendant que les gens regardent le match de basket-ball à
la télévision.
Pour moi c'est un grand honneur de jouer pour le public européen
et spécialement pour le public français.
Ce public vient vraiment pour écouter la musique avec une grande
attention.
Combien de disques as-tu enregistré à
ce jour ?
Je viens juste de terminer l'enregistrement d'un nouvel album pour Dixiefrog.
De ce fait, le nombre d'albums enregistrés pour cette compagnie
se monte à 6. Il devrait sortir en Octobre 2006. J'avais commencé
à faire des disques pour eux en 1993-1994.
Comment s'est passée la rencontre avec
le " team " Dixiefrog ?
J'étais à New-York City où je faisais quelques concerts
lorsque j'ai rencontré une jeune femme qui cherchait des groupes
pour les faire venir en Europe. Elle m'a ainsi mis en contact avec Dixiefrog.
Pour moi c'est un plaisir de travailler avec Philippe Langlois
(Big Boss et créateur de Dixiefrog, Nda) car c'est vraiment
un type bien. C'est agréable quand un directeur de compagnie de
disques te téléphone juste pour te dire " Hey, comment
vas-tu aujourd'hui ? ". Ce n'est pas comme dans les majors
.
De plus c'est un très bon label.
Peux tu aussi me parler de ta collaboration avec
Leadfoot Rivet et Nico Wayne Toussaint au sein du groupe " Blues
Conspiracy " ?
Oui, c'est très fun !
Nous avons enregistré un album en 5 ou 6 jours, ce qui veut dire
que 95% de ce disque a été enregistré live en studio.
Alain (Leadfoot Rivet) est celui avec qui j'ai commencé
en Europe en 1993 car il a été mon premier tourneur.
Nous avons décidé, sur ce disque, de mettre tout le monde
sur la même ligne. Que ce soit Nico, Leadfoot, moi-même ou
les musiciens qui nous accompagnent. Tout le monde est mis en avant, pas
seulement Nico, Leadfoot ou moi.
Qu'est-ce que tu écoutes actuellement ?
J'écoute beaucoup de Blues mais j'essaye de ne pas être fermé.
Ceci pour conserver un état d'esprit frais pour mes performances
scéniques. De ce fait j'écoute beaucoup de choses différentes
dont Tom Waits, Link Wray ainsi que les WHO qui est mon groupe préféré.
Parfois j'aime aussi écouter Barbara Streisand qui a des chansons
incroyables sans chercher à être à la mode. Dans le
Blues j'écoute Blind Willie Johnson, dont le blues est vraiment
magique avec un son très primitif.
Sur scène, ton répertoire est-il
uniquement constitué de Blues ?
Non, mais tout ce que je joue est joué dans un registre Blues,
bien qu'il ne s'agisse pas forcément de titres de Blues. Par exemple
je fais " Clearny now ", un titre de Jimmy Cliff et Johnny
Nash dont je fais une version Blues.
Je fais la même chose avec des morceaux qui ont au départ
des origines plus Country & Western. J'aime faire des mix de Blues,
de Rock et de Country & Western.
Quels sont tes projets ?
Je viens juste de finir l'enregistrement de mon prochain album, je suis
revenu du Texas il y a à peine 5 jours.
Cet album sera plus Blues que le précédent, " Dreams
are for losers ", qui était davantage expérimental
puisque j'y avais cherché des sons différents, au Mexique
par exemple.
Les auditeurs risquent d'être surpris car les deux disques sont
très différents.
As-tu autre chose à ajouter ?
Non, juste que c'est un honneur pour moi d'être en France et d'y
jouer. Je suis très heureux et " Vive la France ! (Prononcé
en français, Nda) ", Ok !(rires).
|