Nina Attal
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Nina, depuis notre précédente interview (voir ICI) en juin 2010, les choses se sont considérablement accélérées en ce qui concerne ta carrière. Dans un premier temps il y a eu la sortie de ton album « Yellow 6/17 » dont les compositions font la part belle au funk. Pourquoi as-tu choisi cette direction musicale, sachant que tu étais davantage considérée comme une artiste de blues auparavant ?
Il est vrai que je viens du blues, c’est par cette musique que j’ai commencé…
Ceci-dit, le fait de réaliser un album de blues ne m’intéressait pas vraiment. Il faut dire que dans ce registre, tant de choses ont déjà été faites par le passé… et de si belle manière !
De plus, ma culture musicale est assez large. Elle va de la soul au rock, en passant par le funk..
Je voulais vraiment mélanger toutes mes influences, proposer quelque chose qui me ressemble et qui montre une nouvelle facette de ma personnalité artistique.
C’est pour cette raison que j’ai pris cette direction.
Je me permets d’ajouter que cela est aussi un plus pour la scène. Avec les membres de mon groupe, nous dansons beaucoup devant le public. Le funk est très approprié pour cela !

Qu’évoque le titre de l’album « Yellow 6/17 », pourquoi cette mise en avant de la couleur jaune ?
Je me suis dit « ah tiens, si on mettait en place un code couleur pour nos albums » !
Avoir un disque d’une couleur différente à chaque fois pourrait être une chose sympa.
Pour celui-ci, c’est le jaune qui est privilégié car pour moi cette couleur évoque quelque chose de joyeux… je tenais à véhiculer de la gaité.
Le terme « 6/17 », quant à lui, correspond au numéro des plages au sein de ma propre discographie. En effet, mes cinq premiers morceaux se trouvaient sur mon E.P « Urgency » alors que sur « Yellow 6/17 » sont regroupées mes douze compositions suivantes.

En un an, tu as connu une très belle exposition médiatique (TV, radios, presse écrite etc…), comment expliques-tu l’intérêt de tous ces supports à ton égard ?
J’ai la chance de bénéficier d’un entourage professionnel très compétant. Leur « démarchage » a porté ses fruits et, avec mon groupe, nous avons pu participer à de belles émissions de télévision (Taratata par exemple) et de radio. Nous ne sommes pas encore un groupe « méga connu » et nous sommes avant tout des musiciens de scène. C’est ce qui nous porte et nous sommes, à longueur d’année, sur la route.
C’est ce qui fidélise le public qui vient nous découvrir, ou les gens qui nous connaissaient déjà via internet ou la radio. C’est en réunissant tous ces éléments que l’on arrive à retenir l’attention d‘un public.

Penses-tu qu’une telle médiatisation aurait été possible si tu avais continué dans un registre purement consacré au blues ?
Je ne le sais pas et je ne me pose pas la question…
Il est vrai qu’il y a, actuellement, un « soul revival » qui peut jouer en notre faveur.
D’une manière générale, les gens reviennent aux sources et aiment retourner aux concerts afin de voir de vrais musiciens et d’être confrontés à des sons plus authentiques. A ce titre, je pense que le blues peut aussi marcher… il n’y a pas de raison !NINA ATTAL

 

Tu parlais de concerts… Avec ton groupe vous êtes, justement, devenus une véritable « machine de guerre » sur scène. Travaillez-vous beaucoup l’aspect visuel de vos shows où laissez-vous la part belle à l’inspiration du moment ?
Ce sont des choses qui, au départ, sont un peu improvisées puis qu’on travaille au final. Des fois, en concert, il peut se passer des « trucs farfelus ». Lorsque cela retient notre attention, il n’est pas rare que nous les travaillions puis que nous les exploitions par la suite.
Il est vrai que nous aimons privilégier la spontanéité et cultiver cet esprit « impro » sur scène. C’est « fun » pour tout le monde, aussi bien pour les musiciens que pour le public. En même temps, les gens qui viennent nous voir se rendent également compte que nous travaillons beaucoup et que rien n’est fait « à l’arrache ».

La dernière fois que je t’ai vue sur scène, c’était au Festival de Jazz de Saint-Germain-des-Prés à l’occasion d’un concert de présentation de ton nouvel album. Depuis, avec ton groupe, vous avez accumulé les dates. Peux-tu revenir sur vos expériences les plus notables dans ce domaine ?
Pour évoquer les concerts les plus récents, il est vrai que nous avons fait beaucoup de belles dates cet été. Je garde un bon souvenir de certaines scènes en extérieure comme celle du festival Porto Latino en Corse. Nous y avons croisé des artistes tels que Catherine Ringer et nous y avons fait la première partie de Charlie Winston. C’était très sympa…
Nous avons joué dans le cadre du Festival de Jazz de Montréal, ce qui s’est révélé être une « expérience de dingue ». En effet, nous avons eu la possibilité de nous y produire devant un parterre de 50.000 spectateurs !
Je suis aussi passée à Montreux où j’accompagnais Marc Cerrone à la guitare. A cette occasion j’ai rencontré du beau monde… c’était cool !
De plus, nous avons été programmés, avec mon groupe, pendant toute une semaine au festival de Jazz d’Ascona en Suisse italienne. On jouait tous les soirs et, là aussi, nous avons croisé la route de beaucoup d’artistes.
On a vraiment fait beaucoup de choses en 2012, je ne te parle donc que des dates les plus fraiches.

Le fait de te retrouver musicienne de Marc Cerrone est une chose étonnante. De quelle manière as-tu été amenée à travailler avec lui et comment a-t-il découvert ton univers ?
J’ai un ami proche qui le connait bien. Il m’a proposé de me le présenter un jour. Je suis donc allé le voir dans ses bureaux parisiens où nous avons discuté. C’est un mec très sympa et naturel. Comme il cherchait une guitariste (mon côté fille qui fait de la funk a du lui plaire), il m’a proposé de l’accompagner pour cette date à Montreux. Cela s’est fait très simplement…

C’est donc une collaboration qui pourrait se renouveler à l’avenir…
Je ne sais pas encore si je renouvèlerai l’expérience, on verra…
En tout cas je l’ai fait et j’en garde un excellent souvenir.
Pour ne rien te cacher, mon projet avec mon propre groupe me tient vraiment à cœur et me prend déjà beaucoup de temps. Avec Philippe Devin nous préparons actuellement notre prochain album, ce qui va nous prendre beaucoup de temps. Nous verrons donc de quelle manière les choses se présentent…

Avant cet entretien, tu me disais que tu avais également eu la possibilité de rencontrer Quincy Jones à Montreux. As-tu aussi eu l’occasion de discuter avec Claude Nobs, le créateur de ce prestigieux festival, qui est toujours curieux de découvrir des jeunes talents ?
Je l’ai vraiment croisé « vite fait » et nous avons été présentés. Par contre je n’ai pas vraiment eu le temps de discuter avec lui. C’est un monsieur qui est très jovial… Il est très marrant, à la fin du concert il est même venu danser sur scène à nos côtés. Il a l’air très « open » et pas du tout compliqué…

Fin 2012 tu vas effectuer ta première vraie tournée hors francophonie, ce sera en Allemagne…
Appréhendes-tu cette nouvelle expérience et le fait de te retrouver devant un nouveau public ?

Oui, ce n’est pas évident car les gens ne nous connaissent pas du tout là-bas. C’est donc une chose délicate…
Peut-être vont-ils aimer, ou pas, mon côté « exotique » car je suis une française …
Il y a de l’appréhension mais je pense que tout va bien se passer. Nous jouerons dans des clubs de grandes villes telles que Berlin…
C’est une première expérience, il va donc falloir « chopper » le public allemand et faire en sorte qu’il apprécie notre musique !

NINA ATTAL

Tu me disais que tu allais, avec Philippe Devin, commencer à travailler sur un nouvel album. Peux-tu déjà me parler de l’orientation musicale qui sera la votre. Allez-vous rester dans ce créneau soul-funk ou pensez-vous pousser encore un peu plus loin vos recherches ?
A ce jour je ne sais pas encore…
En tout cas, ça ne partira pas complètement « ailleurs » car ces musiques sont nos vraies influences… C’est ce que nous aimons faire !
Puis il faut toujours avoir un œil rivé sur la scène pour la suite des évènements et prévoir des morceaux à cet effet. Nous avons plein d’idées et j’aimerais bien recevoir des invités sur ce disque.
Nous avons, d’ailleurs, déjà quelques idées de collaborations…
En tout cas, nous commencerons à jouer les morceaux sur scène avant la sortie de l’album…

Avec Philippe vous composez beaucoup. Continuez-vous, toutefois, à vous « attaquer » à quelques reprises sur scène ?
Dans le show actuel, il n’y a que des compositions à nous en dehors d’une ou deux reprises… c’est en fonction du temps qui nous est imparti. Nous avons travaillé des morceaux de Chaka Khan pour la circonstance !
Souvent, nous aimons également glisser une petite reprise de Prince ou de Stevie Wonder…
Nous remanions toujours ces titres à notre manière…

Outre ces projets sous ton propre nom (avec ton groupe), que ce soit sur scène ou sur disque,  es-tu souvent sollicitée afin de prêter tes talents à d’autres artistes ?
Il y a quelques personnes qui me demandent cela en effet. Des musiciens qui me suggèrent de chanter pour leurs projets ou des chanteurs qui souhaitent que je les accompagne à la guitare…
Aux Estivales de Montpellier j’ai, par exemple, partagé la scène avec le chanteur d’Electro Deluxe (James Copley, nda) qui m’a contactée afin de chanter avec son duo acoustique.
Je vais aussi enregistrer pour mon trompettiste, Vincent Payen, qui s’apprête à sortir un album avec son groupe Leeway.
J’ai plein de « petits trucs » prévus à droite et à gauche avec les amis !

Il y a environ un an, j’ai interviewé Ben L’Oncle Soul. Je t’avais évoquée en sa compagnie et il semble avoir beaucoup d’affection pour toi. Pourriez-vous travailler ensemble dans l’avenir ?
Nous nous sommes croisés plusieurs fois depuis que tu l’as vu, parfois lors de fêtes avec des amis communs. Nous avons donc pu discuter…
C’est quelqu’un de très sympa et de très talentueux.
Si on lui demande de chanter avec moi, j’espère vraiment qu’il acceptera, ce serait chouette…
Effectivement, c’est une personne à laquelle je pourrais demander cela. Après, il faudra voir s’il est d’accord ou pas car c’est une star Ben L’Oncle Soul. Il est très occupé, donc on verra (rires)…

As-tu une conclusion à ajouter à cet entretien, souhaiterais-tu évoquer une chose dont je n’aurais pas parlé ?
Je crois que tu as tout dit…
Je suis contente de t’avoir revu et j’espère que le concert de ce soir va bien se passer (c’est en fait une véritable déferlante musicale qui a balayé la scène du superbe Théâtre du Peuple de Bussang ce soir là, nda)…
Je ne peux que souhaiter qu’il y ait de plus en plus de gens qui viennent nous voir, nous écouter et nous suivre dans nos aventures musicales. J’espère aussi qu’ils apprécieront notre prochain album… et tout ça et tout ça (rires) !

Remerciements : Coline Passeron, Emilie Quentin et Yohann Feignoux (Nueva Onda)

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Interview réalisée au
Théâtre du Peuple
de Bussang
le 26 août 2012

Propos recueillis par
David BAERST

 

 

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