Norbert "Nono" Krief
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Tu n'étais pas prévu au programme du festival de Cognac et te voici avec un nouveau groupe, est-ce que tu peux en dire plus ?

Nous n'étions effectivement pas prévus, mais on avais fait une soirée à Paris dans un club où il y avait le management du festival. Ils nous ont demandé de venir et on l'a fait, gracieusement, bénévolement, pour le fun. La formation qui est là, c'est juste une formation de copains. Ca nous branchais de venir à Cognac faire un peu de blues, donc on a fait une demi répétition la veille et on est venus pour s'amuser.

C'est une venue spontanée, on va en venir au blues puisque tu vas à l'aventure durant ces quatre jours. Est-ce que tu peux nous parler de tes goûts en matière de blues et est-ce vraiment une influence importante pour toi ?

Oui, le blues est de toute façon mes racines. J'ai commencé dans les années soixante-dix, grâce à mon grand-frère qui a six ans de plus que moi. Il étais fou de musique et m'a fait découvrir Muddy Waters, B.B. King, après Alvin Lee avec Ten Years After. J'ai commencé à la guitare en écoutant des bluesmen. Après, il y a eu Jimmy Page avec Led Zep' où il y avait aussi des racines blues ; Jeff Beck qui est le maître absolu pour moi ; Clapton, Hendrix, ce sont mes racines. Après, il y a une évolution qui se fait. mais je garde mes racines et mon jeu de guitare est toujours basé sur le blues et ce sera toujours comme ça. Le niveau est élevé dans la guitare aujourd'hui car il y a les " phénomènes " qui jouent vraiment très bien, des techniciens ! Mais moi il faut que ça me parle et ce qui me parlera toujours, c'est le blues.

En 1992 lors d'une série de concerts avec Johnny Hallyday à Bercy, tu as eu l'occasion de croiser le fer avec Luther Allison. Est-ce que c'est quelqu'un que tu connaissais déjà avant ou bien l'as-tu rencontré à ce moment ?

Luther Allison, je l'ai rencontré bien avant que je croise le fer (comme tu dis) sur Hallyday. On se croisait souvent à Pigalle dans les magasins de musique. On a sympathisé, on est devenus potes, on se retrouvait dans les clubs à Paris pour faire le bouf !
Pour ce fameux Bercy avec Hallyday, il venait jouer un blues avec nous et c'était un réel plaisir. C'est un personnage que tout le monde regrette aujourd'hui. Son fils a repris la relève, il est très talentueux mais Luther, c'était Luther. C'était un grand, grand, grand bluesman.

Patrick Verbeke que tu connais, m'a raconté un jour une anecdote. Luther faisait parfois jusqu'à 500 km en taxi pour rejoindre Johnny sur scène ! Est-ce vrai ?

Absolument ! Lorsqu'il était en concert à l'autre bout de la France. Il avait trop envie de monter sur scène avec Johnny Hallyday pour taper le blues. Pour cela, il était prêt à faire des centaines de bornes, juste pour " taper " un morceau.

Cette collaboration avec Hallyday, c'est une période importante de ta vie, vous avez joué sept ans ensemble. En gardes-tu de bons souvenirs ?

Ca me laisse d'excellent souvenirs. Quand je suis " rentré " chez Hallyday, j'avais signé un contrat d'un an ½ et je suis resté scotché sept ans. Quelque part, ça veut dire que je me sentais bien. J'ai beaucoup appris car ce n'est pas du tout le même concept qu'un groupe comme Trust. C'était une réunion d'une quinzaine de musiciens sélectionnés, donc un autre contexte mais très enrichissant. Ce que j'en retiens, c'est mon vécu au côté d'Hallyday car c'est un très grand bonhomme. C'est notre " King ", notre " Roi " et c'est un réel plaisir d'être sur scène avec lui parce qu'il est très généreux, il est " vrai ". Pour anecdote, lorsqu'on répète avec lui dans une salle de répét' où il n'y a que quelques personnes du staff, il lui arrive de se donner pendant deux heures comme sur scène, tu vois ! Il vit ça vraiment, il est sincère et c'est une grande expérience.

Johnny, Hugo, c'est des gens avec qui tu es toujours en contact ?

Tout à fait, j'ai revu Johnny il y a 2-3 mois et je suis allé voir ses derniers spectacles. Hugo, le l'ai croisé au concert de Jeff Beck, un concert extraordinaire. Jeff Beck en concert, c'est fabuleux, c'est le maître absolu, je le répète, j'insiste là-dessus !

Jeff Beck, c'est quelqu'un qui suis une formule originale en mélangeant guitare et " sons nouveaux " ?

J'adore ça, parce qu'il évolue ! Il faut savoir que Jeff Beck est une légende, autant que Jimi Hendrix. Il était même là bien avant, tu vois ! Il a commencé avec les Yardbirds : Jimmy Page, Jeff Beck et Clapton, les trois potes ! C'est une légende vivante, quand tu le vois sur scène, il a une fraîcheur, un talent incroyable. Je conseille à tout le monde d'aller le voir sur scène parce que ça vaut vraiment le détour ! C'est mon maître absolu.

Artistiquement parlant, est-ce une voie que tu aimerais suivre ?

Justement, je disais que ce que j'apprécie chez lui, c'est qu'il évolue bien avec le temps. On est en 2001, l'époque des machines, lui nage là-dedans. Je trouve qu'il évolue super bien. On aime ou on aime pas, mais moi je trouve ça mortel, comme on dit. C'est une voie que j'aimerais vraiment suivre, malheureusement Jeff Beck le fait tellement bien que je n'ai pas envie de le copier. Je suis quand même tenté d'être influencé.

Est ce que tu as autre chose à dire par rapport au festival, à ce qui se passe ici ?

Oui, je trouve que c'est fabuleux qu'il y ai des festivals comme celui de Cognac. Ca n'arrête pas du matin au soir ; quand une scène arrête, l'autre enchaîne 500 m plus loin. Ca joue de partout et on a la chance de voir de grandes pointures comme cette année : Canned Heat, Bill Wyman avec Albert Lee, Robert Cray, etc.Des gens que j'adore et à côté voir des jeunes pleins de talent, je trouve cela super. L'ambiance est excellente, d'ailleurs c'est pour cela qu'on est venu, juste pour le fun, pendant quatre soirs.

 

 
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Propos recueillis par David BAERST

 

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