Nublues
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Pouvez vous vous présenter ?
Il y a Paul Francis à la batterie, Ramon Goose à la guitare, Jay Nicholls au chant et Ed Vans à la basse.

Quand avez vous commencé à jouer ensemble ?
Jay : Nous avons commencé à jouer ensemble il y a deux ans. A la base c'est Ramon et Ed qui ont eu l'idée de fonder un groupe de " Hip-hop blues ".
Je vivais à Londres et j'ai décidé de partir pour aller les rejoindre car je trouvais que c'était un bon concept.

Ramon : Oui je voulais mixer la musique que mes parents écoutaient, le blues, avec la musique de ma génération, le hip-hop. J'ai trouvé que le mélange se faisait naturellement. Comme nous avons tous des sensibilités musicales différentes, cela tombait bien.

Paul : Nous ne cherchons pas à être un groupe de blues ou un groupe de hip-hop, vous cherchons tout simplement notre propre style.

Etiez vous amis avant de fonder le groupe ?
Jay : Nous existons depuis deux ans. Nous nous sommes formés et avons commencé à travailler presque immédiatement sur notre CD.
C'est la musique qui nous a réuni. Paul a rencontré Ed dans un Festival de blues dans le nord de l'Angleterre. C'est là que l'idée du concept est née, car nous avions besoin d'un batteur qui ai à la fois un groove hip-hop et un groove blues.

Quelles sont vos influences musicales ?
Paul : J'ai toujours été influencé par les artistes de jazz. Je suis notamment un grand fan de Winton Marsalis, j'aime aussi beaucoup Otis Redding, Les Red Hot Chili Peppers, Stevie Wonder, le fantastique Duke Ellington. J'aime toute la bonne musique.

Ed : J'aime tout ce qui a un bon groove, dans le hip-hop ou ailleurs. Je suis très attentif aux bassistes sur les disques, de ce fait j'apprécie particulièrement quelqu'un comme Sting.

Ramon : J'aime bien les groupes de hip-hop qui portent un message comme Public Enemy. Dans le blues je suis un grand fan de Muddy Waters, BB King, Son House, Blind Blake et tant d'autres.

Jay : La musique que je préfère et celle que je fais avec mes amis !
Mes influences sont diverses, dans le blues : Skip James, Robert Johnson, le style de Chicago mais aussi BB King. Dans le hip-hop, les nombreux groupes qui m'ont marqué ne sont peut être pas tous connus en France.

Que pouvez vous nous dire sur votre collaboration avec Chris Thomas King ?
Ramon : Après avoir enregistré l'album, nous avons envoyé des démos un peu partout. En Grande Bretagne, l'accueil a été mitigé. Par contre, en France, il y a eu un véritable coup de cœur de la part de la firme Dixiefrog qui a décidé de nous signer.
Nous avons aussi envoyé des copies aux USA, notamment en Louisiane au label de Chris Thomas King qui a adoré notre style et qui nous a fait bénéficier d'une grande campagne de publicité et de beaucoup de promotion.

A tel point qu'en Amérique, on parle d'une nouvelle " British invasion " après celle des années soixante avec des groupes tels que les Yardbirds ou les Rolling Stones.

Jay : Oui, grâce à Chris Thomas King nous sommes le premier groupe de blues anglais à signer sur un label américain depuis 24 ans. Depuis, la presse anglaise dit que nous faisons de la très bonne musique….

Avec votre style si spécifique, n'avez vous pas peur de choquer les puristes ?
Paul : Non, car notre style est nouveau. Nous faisons une cassure, nous sommes sur notre propre voie.

Ramon : En faisant cette musique, nous cherchons aussi à faire découvrir le blues aux plus jeunes qui n'y auraient jamais eu accès….

Jay : Il faut que les puristes soient conscients que le blues est une musique en perpétuelle évolution. D'ici quelques années tous les bluesmen de l'ancienne génération, comme BB King, seront partis. Ce sera alors aux jeunes groupes de faire en sorte que la flamme se perpétue dans les siècles à venir pour éviter que le blues ne meure.

Ramon : En Angleterre, les jeunes d'une vingtaine d'années ne savent pas ce qu'est le blues. Dans ce cas précis, le hip-hop peut leur permettre de découvrir le blues et ses géants comme Muddy Waters.
Paul : Le hip-hop découle du blues, cela vient de la tradition, c'est la même histoire qui continue.

Avez vous rencontré des vieux bluesmen, savez vous ce qu'ils pensent de votre musique ?
Jay : Oui, nous avons pu rencontrer de nombreux artistes comme John Mayall et le Chief de Chicago Eddie Clearwater.

Ramon : Nous avons rencontré beaucoup de monde " backstage " dans des festivals en Angleterre.

Paul : Oui, c'est un plaisir, grâce au travail de Chris Thomas King ces gens nous connaissent et nous respectent.

Que pouvez vous nous dire sur votre album " Dreams of a Bluesman " ?
Jay : C'est notre premier album. Chaque titre raconte une véritable histoire.

Ramon : Nous avons fait sur ce disque un mariage entre la technologie actuelle et un style roots. Nous avons utilisé des vieux instruments dans un studio très équipé et nous y avons ajouté du rap, du scratching. Ceci pour permettre aux jeunes de s'intéresser à notre style.

C'est une direction musicale que vous souhaitez conserver dans le futur, ou comptez vous davantage vous tourner vers le blues ou le hip-hop ?
Jay : Nous ne voulons pas nous séparer du blues, nous voulons créer un blues du 21eme siècle, un nouveau style qui puisse lui permettre d'évoluer et de continuer à survivre aux époques.

Quels sont vos projets immédiats ?
Jay : Nous allons continuer la promotion de notre album, en Amérique, au Canada ainsi qu'en Angleterre, en Allemagne, en Suisse et dans de nombreux pays en Europe.
Nous comptons beaucoup tourner.

Ramon : En tout cas nous adorons la France, c'est vraiment un plaisir d'être là, il y a un bon feeling.

Paul : Nous adorons ce pays, nous voulons apprendre la langue, acheter une maison ici…

Ramon : Epouser une française (rires)…
Ici, en France, vous êtes ouverts, vous n'avez pas peur des mélanges des styles ce qu'on ne voit pas beaucoup en Angleterre, sauf peut être St Germain qui mélange la dance music et le jazz.

Avez vous autre chose à ajouter, sur le mariage de Prince Charles et de Camilla par exemple ?
…silence perplexe…

C'est une plaisanterie évidemment…
(Éclat de rire général)
Paul : Non, nous n'avons rien à dire là dessus (rires)

Ramon : Ici les restaurants sont vraiment très bons.

Jay : Vous pouvez trouver notre album dans tous les magasins, nous passons demain soir dans l'émission de télévision Campus (émission de Guillaume Durand sur France 2, Nda).

Ramon : Nous avons d'autres passages prévus dans les semaines à venir dans différents programmes de télévision.
Nous avons aussi d'autres concerts et festivals de prévu et espérons revenir très vite !

Remerciements : Philippe Langlois et Sophie Louvet.

 
Interviews:
Les photos
Les vidéos
Les reportages
 

Les liens :

Nublues : le site

Interview réalisée à la Laiterie de Strasbourg le 2 mars 2005

Propos recueillis par David BAERST
En exclusivité !

 

Le
Blog
de
David
BAERST
radio RDL