Pouvez vous vous présenter ?
Il y a Paul Francis à la batterie, Ramon Goose à la guitare,
Jay Nicholls au chant et Ed Vans à la basse.
Quand avez vous commencé à jouer
ensemble ?
Jay : Nous avons commencé à jouer ensemble il y a deux ans.
A la base c'est Ramon et Ed qui ont eu l'idée de fonder un groupe
de " Hip-hop blues ".
Je vivais à Londres et j'ai décidé de partir pour
aller les rejoindre car je trouvais que c'était un bon concept.
Ramon : Oui je voulais mixer la musique que mes parents écoutaient,
le blues, avec la musique de ma génération, le hip-hop.
J'ai trouvé que le mélange se faisait naturellement. Comme
nous avons tous des sensibilités musicales différentes,
cela tombait bien.
Paul : Nous ne cherchons pas à être un groupe de blues ou
un groupe de hip-hop, vous cherchons tout simplement notre propre style.
Etiez vous amis avant de fonder le groupe ?
Jay : Nous existons depuis deux ans. Nous nous sommes formés et
avons commencé à travailler presque immédiatement
sur notre CD.
C'est la musique qui nous a réuni. Paul a rencontré Ed dans
un Festival de blues dans le nord de l'Angleterre. C'est là que
l'idée du concept est née, car nous avions besoin d'un batteur
qui ai à la fois un groove hip-hop et un groove blues.
Quelles sont vos influences musicales ?
Paul : J'ai toujours été influencé par les artistes
de jazz. Je suis notamment un grand fan de Winton Marsalis, j'aime aussi
beaucoup Otis Redding, Les Red Hot Chili Peppers, Stevie Wonder, le fantastique
Duke Ellington. J'aime toute la bonne musique.
Ed : J'aime tout ce qui a un bon groove, dans le hip-hop ou ailleurs.
Je suis très attentif aux bassistes sur les disques, de ce fait
j'apprécie particulièrement quelqu'un comme Sting.
Ramon : J'aime bien les groupes de hip-hop qui portent un message comme
Public Enemy. Dans le blues je suis un grand fan de Muddy Waters, BB King,
Son House, Blind Blake et tant d'autres.
Jay : La musique que je préfère et celle que je fais avec
mes amis !
Mes influences sont diverses, dans le blues : Skip James, Robert Johnson,
le style de Chicago mais aussi BB King. Dans le hip-hop, les nombreux
groupes qui m'ont marqué ne sont peut être pas tous connus
en France.
Que pouvez vous nous dire sur votre collaboration
avec Chris Thomas King ?
Ramon : Après avoir enregistré l'album, nous avons envoyé
des démos un peu partout. En Grande Bretagne, l'accueil a été
mitigé. Par contre, en France, il y a eu un véritable coup
de cur de la part de la firme Dixiefrog qui a décidé
de nous signer.
Nous avons aussi envoyé des copies aux USA, notamment en Louisiane
au label de Chris Thomas King qui a adoré notre style et qui nous
a fait bénéficier d'une grande campagne de publicité
et de beaucoup de promotion.
A tel point qu'en Amérique, on parle d'une nouvelle " British
invasion " après celle des années soixante avec
des groupes tels que les Yardbirds ou les Rolling Stones.
Jay : Oui, grâce à Chris Thomas King nous sommes le premier
groupe de blues anglais à signer sur un label américain
depuis 24 ans. Depuis, la presse anglaise dit que nous faisons de la très
bonne musique
.
Avec votre style si spécifique,
n'avez vous pas peur de choquer les puristes ?
Paul : Non, car notre style est nouveau. Nous faisons une cassure, nous
sommes sur notre propre voie.
Ramon : En faisant cette musique, nous cherchons aussi à faire
découvrir le blues aux plus jeunes qui n'y auraient jamais eu accès
.
Jay : Il faut que les puristes soient conscients que le blues est une
musique en perpétuelle évolution. D'ici quelques années
tous les bluesmen de l'ancienne génération, comme BB King,
seront partis. Ce sera alors aux jeunes groupes de faire en sorte que
la flamme se perpétue dans les siècles à venir pour
éviter que le blues ne meure.
Ramon : En Angleterre, les jeunes d'une vingtaine d'années ne savent
pas ce qu'est le blues. Dans ce cas précis, le hip-hop peut leur
permettre de découvrir le blues et ses géants comme Muddy
Waters.
Paul : Le hip-hop découle du blues, cela vient de la tradition,
c'est la même histoire qui continue.
Avez vous rencontré des vieux bluesmen,
savez vous ce qu'ils pensent de votre musique ?
Jay : Oui, nous avons pu rencontrer de nombreux artistes comme John Mayall
et le Chief de Chicago Eddie Clearwater.
Ramon : Nous avons rencontré beaucoup de monde " backstage
" dans des festivals en Angleterre.
Paul : Oui, c'est un plaisir, grâce au travail de Chris Thomas King
ces gens nous connaissent et nous respectent.
Que pouvez vous nous dire sur votre album "
Dreams of a Bluesman " ?
Jay : C'est notre premier album. Chaque titre raconte une véritable
histoire.
Ramon : Nous avons fait sur ce disque un mariage entre la technologie
actuelle et un style roots. Nous avons utilisé des vieux instruments
dans un studio très équipé et nous y avons ajouté
du rap, du scratching. Ceci pour permettre aux jeunes de s'intéresser
à notre style.
C'est une direction musicale que vous souhaitez
conserver dans le futur, ou comptez vous davantage vous tourner vers le
blues ou le hip-hop ?
Jay : Nous ne voulons pas nous séparer du blues, nous voulons créer
un blues du 21eme siècle, un nouveau style qui puisse lui permettre
d'évoluer et de continuer à survivre aux époques.
Quels sont vos projets immédiats ?
Jay : Nous allons continuer la promotion de notre album, en Amérique,
au Canada ainsi qu'en Angleterre, en Allemagne, en Suisse et dans de nombreux
pays en Europe.
Nous comptons beaucoup tourner.
Ramon : En tout cas nous adorons la France, c'est vraiment un plaisir
d'être là, il y a un bon feeling.
Paul : Nous adorons ce pays, nous voulons apprendre la langue, acheter
une maison ici
Ramon : Epouser une française (rires)
Ici, en France, vous êtes ouverts, vous n'avez pas peur des mélanges
des styles ce qu'on ne voit pas beaucoup en Angleterre, sauf peut être
St Germain qui mélange la dance music et le jazz.
Avez vous autre chose à ajouter, sur le
mariage de Prince Charles et de Camilla par exemple ?
silence perplexe
C'est une plaisanterie évidemment
(Éclat de rire général)
Paul : Non, nous n'avons rien à dire là dessus (rires)
Ramon : Ici les restaurants sont vraiment très bons.
Jay : Vous pouvez trouver notre album dans tous les magasins, nous passons
demain soir dans l'émission de télévision Campus
(émission de Guillaume Durand sur France 2, Nda).
Ramon : Nous avons d'autres passages prévus dans les semaines à
venir dans différents programmes de télévision.
Nous avons aussi d'autres concerts et festivals de prévu et espérons
revenir très vite !
Remerciements : Philippe Langlois et Sophie
Louvet.
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