Otis Taylor
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Pouvez-vous nous présenter votre groupe ?
Mon groupe est composé pour ce soir d'Eddie Taylor à la lead guitar, Charles Mack à la basse et Otis Taylor à la guitare et à la mandoline.

D'où venez-vous et à quel moment avez-vous commencé à faire de la musique ?
Je suis né à Chicago puis j'ai grandit à Denver, au Colorado et j'ai déménagé à Boulder en 1967. J'ai commencé la musique par jouer du banjo à quatorze ans et demi. A quinze ans, je me suis mis à l'harmonica et à seize ans à la guitare folk. Donc mon premier instrument a été le banjo qui vient d'Afrique.

Quelles sont vos influences en musique ?
Les influences qui nous viennent ne peuvent venir qu'en dehors de notre propre culture. Comme par exemple quand des irlandais se mettent à jouer de la musique espagnole. Comment un français - car vous êtes français - pourrait être " influencé " par les frites ou les croissants ? Le blues fait partie de ma culture.

Quelle est la proportion de la culture africaine dans votre musique ?
Bien sûr, elle a influencé le blues dans son ensemble. Cette musique vient directement d'Afrique. Elle a donné naissance au blues américain. Les premières personnes à avoir chanté cette musique étaient les esclaves africains. Tout cela est apparu dans le Sud.
Le blues fait partie de la musique africaine. C'est un rejeton sans expérience. Quand les africains sont arrivés dans ce pays, ils venaient de différentes tribus. Ils étaient descendus sur la côté, enlevés par les esclavagistes. Certains ont perdu leur famille, d'autres leurs chefs. Ils ne pouvaient pas se parler entre eux comme ils venaient de tribus différentes. En arrivant en Amérique, ils se sont forgés un langage commun et une musique propre. Le blues est né ainsi. Avec le blues est venu le jazz, le ragtime…

Pour vous, quels sont les points importants à soulever actuellement dans vos chansons ?
Ce n'est pas particulièrement important. Ce sont juste des sujets de chanson. Ce n'est pas à moi de décider ce qui est important, mais à mes auditeurs. Ce sont toujours eux qui décident ce qu'ils veulent prendre dans ma musique.

Pourquoi avez-vous été enregistré si tard ?
J'ai commencé à faire de la musique il y a 19 ans, puis j'ai arrêté. La musique est une chose et les affaires en sont une autre. Moi, j'ai laissé tomber le " music buisness ". Vous comprenez ? Je jouais du piano, du cor et de la guitare, mais j'en avais marre de toutes ces affaires.

Pouvez-vous nous parler de votre nouvel album ?
J'espère que vous allez l'acheter ! Voyez par vous-mêmes. J'ai parfois du mal à parler de ma propre musique. Mon prochain disque sortira en mars et il sera encore différent.

Dans quelle situation se trouve le blues actuellement ?
Les gens s'intéressent plus à la réussite et négligent le côté artistique. Ils voudraient que l'on continue à jouer du Robert Johnson. Or, seul lui en était capable. Si vous voulez faire du blues, il faut savoir écrire. Sinon, il faut au moins posséder une voix originale pour faire vivre le blues.

Quels sont vos projets pour le futur ?
Rien pour le moment. J'ai achevé tous mes projets. J'ignore totalement dans quelle direction je vais aller. Vous en avez une idée ? Qui peux bien savoir ? Comment savoir ce qui va advenir dans un an ? Je suis un artiste, je peux vous fournir une réponse à la noix, si vous avez envie. Pourquoi donc ? J'en sais foutrement rien ! C'est déjà tellement dur de sortir un album et de le produire soi-même. Je ne pense qu'à me reposer.

 

 
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Les liens :

Le site de Otis Taylor

Interview réalisée au Nancy Jazz Pulsations le 17 octobre 2003

Propos receuillis par David BAERST et Jean-Luc
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