Quelles sont tes influences ?
Elle sont multiples et diverses. Dans le sens où, depuis tout gosse,
j'ai été influencé par pleins de trucs. J'ai vraiment
pas d'a priori par rapport aux blancs, aux noirs etc
Je suis parti
d'une culture à la base blues et rock'n roll, sans m'en rendre
compte. Pour moi, les étiquettes ne comptaient pas. Quand j'écoutais
Gene Vincent et Eddie Cochran, j'y prenait autant de plaisir qu'avec Little
Richard et Chuck Berry. Pareil, au début, quand j'ai découvert
les Stones et les Beatles avant eux. J'ignorais que les influences des
Stones venaient de Muddy Waters et de Chuck Berry. Les mots " rock "
ou " blues " ne signifiaient pas grand chose pour
moi.
Après est venue toute l'époque anglaise et des groupes comme
les Animals, les Yardbirds puis tous ses mecs ! Le Blues Boom anglais
avec John Mayall et évidemment la trilogie des guitaristes :
Eric Clapton, Peter Green et Mick Taylor. Là, c'était un
début par rapport à un son de guitare que je n'avait jamais
entendu auparavant. Parallèlement à ça, il y avait
Jimmy Hendrix. Presque la même année, tu t'en prends dans
la tronche à toute blinde ! Tu te dis : " qu'est-ce
que c'est ces sons de gratte ? " Après viennent
des moments où tu commence à comprendre que la musique qui
te touche s'appelle le blues. 
Même quand j'était attiré par les Doors et d'autres
groupes dans le genre. Les Doors sont pour moi un groupe de blues. Il
y a eu des influences et des imitations dans les années 80 avec
des mecs qui piquaient le côté superficiel des Doors sans
capter leur profondeur.
Quand j'ai su que cette musique correspondait à quelque chose que
j'avait à l'intérieur de moi : elle m'attirait et j'allais
vers elle
Elle correspondait à un " mood "
que j'avais dans la tête, à un truc. Donc là, j'ai
mis la tête dans la mine noir américaine. Même par
le biais du rythm'n blues : Aretha Franklin, James Brown, Otis Redding
et tout ça. Et on va forcément vers les trois King :
B.B., Freddie et Albert. Puis on remonte la filière : T-Bone
Walker et les chanteuses : Billie Holliday, Bessie Smith pour aller
jusqu'à Robert Johnson et même au jazz. Tu t'intéresse
à Charlie Parker et à un tas d'autres
Est-ce que Robert Johnson t'a marqué ?
Non, pas vraiment. Je l'ai redécouvert par après. Il est
évident que j'ai d'abord entendu " Love in vain "
par les Stones. Pareil pour " Crossroads " que j'ai
connu par les Cream, avant d'écouter Robert Johnson. Je n'ai pas
été très influencé par le blues acoustique.
Bien que j'apprécie énormément des gens tels que
Fred Mc Dowell pour son jeu de bottelneck. Il est évident que je
connais Big Joe Williams et d'autres comme lui.
C'est marrant d'ailleurs, parce que j'ai toujours vécu dans la
tendance campagne. Je suis un peu un " country boy ",
mais j'ai été élevé à l'électricité.
C'est ce qui me botte. J'aime bien les deux. Chez moi, j'aime bien tâter
d'une bonne gratte acoustique. Ça me plaît, des fois, une
ballade en acoustique, ou de la country. Je peux écouter aussi
bien Muddy Waters qu'Hank Williams. Je ne fais pas de différence.
Disons que la guitare électrique, ça me botte.
Comment as-tu commencé la musique ?
J'ai commencé par une guitare en carton que j'avais fabriquée
avec un manche en bois et des élastiques. Je faisait le con devant
ma glace à onze, douze ans. C'était mon rock'n roll à
moi à l'époque du twist en France. Mes premières
idoles ont été Johnny Hallyday et Eddy Mitchell. Quand j'ai
vu Hallyday se rouler par terre en chantant " Laisse les
filles " avec son blouson en cuir et sa chemise de dentelle,
ça changeait méchamment des Compagnons de la Chanson qu'on
avait l'habitude d'entendre !
Quand tu as joué avec lui au Parc des Princes
pour son anniversaire, c'était le pied total ?
Ah oui ! On s'était croisés entre 1980, 82. Je le connaissait
pour avoir déjà fait quelques trucs avec lui. Pour moi,
c'était vraiment marrant. Puis le temps a passé, il a uvré
de son côté et moi, j'ai aussi vécu ma vie. C'est
donc marrant à un moment de se retrouver, histoire de boucler la
boucle. Idem avec Eddy, qui est aussi un mec super et qui m'a invité
sur son album " Rio Grande " et qui m'a fait venir
à Bercy. Jojo qui m'invite pendant ses trois jours au Parc, tout
ça. Alors que mes deux premiers 45 tours, c'était Johnny
Hallyday et les Chaussettes Noires. La vie est amusante.
Mon premier truc a été la guitare tout simplement. Puis
un jour, ma frangine qui était musicienne, a ramené un batteur
à la maison. Là, j'était complètement esbroufé
par cette batterie jaune pailletée qu'avait ce mec. Je peux même
plus dire s'il jouait bien ou pas, je ne m'en rendait pas compte. Avec
mes yeux de gosse, ça m'a touché. J'ai donc voulu apprendre
à jouer de la batterie. En commençant par taper sur tout
ce que j'avait : à table, avec le couteau et la fourchette
Ma mère me disait : " t'as pas bientôt
fini ? " Bon, j'ai joué de la batterie pendant
une dizaine d'années.
Parallèlement à ça, des mélodies me trottaient
dans la tête. Un pote m'avait prêté une vieille guitare
classique avec laquelle j'essayait de relever les accords des chansons
des Beatles et des Stones. Je gratouillait, puis est arrivée une
période où je commençait à avoir des idées.
Je composait deux, trois chansons pour des potes, c'était le temps
des groupes. La gratte était toujours là, bien que mon instrument
principal restait la batterie. Jusqu'au jour (je ne me rappelle plus à
quelle époque) où j'ai senti que devant, il ne se passait
pas ce que j'attendais. 
Un jour, j'ai dit : " OK, je vais aller devant comme
guitariste rythmique, chanteur et je vais me trouver un batteur ".
En fin de compte, c'est comme ça que je me suis retrouvé
devant. Mais je ne pensait pas que la position serait si difficile à
tenir. Avant, j'était peinard à la batterie. Je me trouvais
très bien derrière, par rapport à ma personnalité.
Le fait d'être devant, avec d'autres gens autour, ça allait,
mais bon
Je ne m'attendais pas à me retrouver un jour au
premier plan, ce qui est un autre rôle à assumer.
Avant d'être au premier plan, tu as connu
des temps de galères
Je ne connais pas beaucoup d'exemples de gens connus du jour au lendemain.
Quand on regarde le parcours de mecs comme Jimi Hendrix : il a galéré
un paquet de temps comme accompagnateur. Derrière des gens qui
le brimaient pas mal, tel B.B. King qui lui rappelait qui est le patron,
quand le père Jimi tentait quelques excentricités. Je ne
veux pas m'étaler sur les galères. Je crois que c'est un
choix de vie, un parcours pour pas mal de musiciens. Surtout, dès
le moment où tu n'as pas envie de faire de concessions, ni compromissions.
Pendant longtemps, j'ai préféré aller bosser toute
la semaine à l'usine, être chauffeur-livreur et tout un tas
de trucs. Et le week-end, me retrouver avec mes potes pour faire la musique
qui me botte. J'ai refusé tous les baloches parce que je sentais
que ça me dégoutterais de la musique.
Donc, tu choisi une vie. Comme quand je suis parti de Paris pour aller
vivre du côté de Toulouse dans une vieille ferme pourrie
où je vivais avec 100 balles par semaine à faire du cannage
de chaises et du tout-venant. Tu sais que ce n'est pas une vie fastoche,
mais tu l'as choisie. Pour rester OK avec toi-même et tes envies.
Il y en a eues des portes de diable qui se sont ouvertes : " Viens
petit gars, on va faire de toi une star, tu verras ! ".
Mon but n'a jamais été d'être une star. Je leur disait
souvent d'aller se faire foutre. Ils me proposaient des sortes de pactes
que je n'avait pas envie de signer. Aucune envie de devenir un artiste
de variétés. Je me suis souvent retrouvé à
contre-courant des modes, que ce soit en solitaire ou avec des groupes.
Ou trop tôt ou trop tard
Là, ce qui se passe en ce
moment, je ne sais pas. Peut-être que le temps paye. J'ai l'impression
que pour une fois, je tombe au bon moment.
Et la renaissance du blues ?
Disons que ce renouveau du blues, on le sent quand même depuis quatre
ans. Par le biais de mecs comme Stevie Ray Vaughan, des tas de gens se
sont ramenés. Je me suis demandé ce qui se passait pour
que cette musique revienne à la mode. J'ai été à
des concerts. Il y a deux ans, quand je suis allé voir Buddy Guy
à la Cigale, c'était plein à craquer ! Je pense
que si j'y était allé six ou sept ans avant, il y aurait
peut être eu deux ou trois cent aficionados du blues. Peut être
que Buddy Guy n'aurait pas pu remplir la Cigale et serait passé
au New Morning, qui est une salle beaucoup plus petite. Dans la même
année, je me rappelle la reformation des Allman Brothers qui ont
remplit la Cigale. Je pensait tomber sur une tripotée de vieux
babs. Alors qu'il y avait des jeunes mecs devant la scène pour
demander des morceaux qu'ils connaissaient. Quand même, le côté
légendaire des Allman Brothers s'est arrêté après
la mort de Duane Allman vers 1973-74 à tout casser ! Donc,
tu te dis : " Bon, ben OK ! ". Après
toute cette vague " synthés, boîte à rythme "
qui a connu des choses positives, les gens avaient envie de retrouver
des choses vraies. Et d'entendre vraiment de la musique.
Parmi les bluesmen français : Bill
Deraime, Patrick Verbeke
Ce sont des mecs avec qui tu joues ?
Ce sont des potes, ouais ! On fait vite le tour des mecs " connus " :
Bill, Patrick et Benoît Blue Boy. Chacun avec son amalgame d'influences.
A côté aussi, il y a tous ces mecs qui jouent dans les rades.
Certains jours quand que je vais boire un coup dans un bar, j'entends
des gars qui joue vraiment bien. D'un autre côté, s'ils font
" I got my mojo working " ou " Little Red
Rooster " et tout le répertoire traditionnel du blues,
ça ne peut pas sortir du domaine des bars. L'avenir pour eux
et j'ai vraiment pas de conseils à donner est d'arriver
à trouver leur propre truc.
D'abord que ce soit en français s'ils veulent que cela sorte ici.
Parce qu'en anglais, on sait ce qui se passe pour les mecs qui chantent
en anglais. Je l'ai fait pendant pas mal d'années. J'ai toujours
alterné le français et l'anglais selon les époques.
Je me rappelle de mes groupes : Bracos Band ou Backstage. En anglais
parce que j'avais envie d'aller jouer à l'étranger. En Hollande,
en Suède, en Angleterre et dans le meilleur des cas, peut être
me retrouver un jour aux States ou au Canada.
D'autres groupes existaient à l'époque comme les Dogs et
Little Bob Story. Ils faisaient des trucs bien en anglais mais ils n'ont
eu ni vraiment une carrière à l'étranger, ni en France
non plus. P'tit Bob, s'il chantait en français avec sa voix,
sa personnalité
Moi, je trouve que ce mec-là aurait
fait un malheur ! Bon, il préférait faire son truc
avec l'idiome anglais et sa culture.
Je me suis rendu compte que c'est vachement plus intéressant d'écrire
dans la langue qu'on connaît le mieux. On redécouvre des
tas de choses. Un moment, moi aussi j'ai été tenté
de me barrer aux States. A une époque la fille de Johnny Cash,
et Luther Allison avec qui j'avais joué me disait : " Come
on, man ! Viens là-bas, tu vas voir ". Ca me
faisait rigoler. Qu'est-ce qu'il me trouve ? En tant que français,
je dois être exotique. Il doit me prendre pour le Maurice Chevalier
du blues. J'ai préféré rester là. Cela n'a
pas été facile mais c'est payant. Je trouve que le poids
des mots est tout aussi important que le poids de la musique.

En France, quand le public s'attache à quelqu'un, c'est sincère.
Aux States, c'est plus superficiel.
Peut-être. Puis disons qu'aux States, il y eu des grands auteurs
comme Dylan, Lou Reed, Springteen. Le reste
Quand j'ai vu Buddy
Guy à la Cigale avec Benoît Blue Boy, pendant un moment il
est resté vingt minutes sur : " Oh, Baby, I want
you, I need you, I wanna make love to you tonight " en se
baladant sur la scène. Benoît se retourne vers moi :
" Tu te rend compte comment on se fait chier pour pondre
des textes en français ! Si nous essayons ça en France !
Je te veux poupée, aller viens tout de suite, j'attendrais pas
cinq minutes de plus
On se ferait jeter comme de vieux rats
morts ! "
Comme un groupe de ma région " Tequila "
mené par Philippe Ménard.
Je connais bien Philippe Ménard. La dernière fois que j'ai
joué à Rennes, il jouait dans un rade, le soir. Je n'ai
pas pu aller le voir parce qu'il était tard. Mais je l'avait vu,
deux ans auparavant. Pareil, c'est un mec vachement bien, bon guitariste,
bon chanteur. Je sais qu'à l'époque il était très
influencé par Rory Gallagher. A un moment, il avait monté
un groupe " Cheval fou " ou " Nuage Rouge ",
un nom indien.
Mais si tu veux, c'est pareil. Il n'a pas eu de bol non plus, mais je
pense qu'il ne faut pas s'attendre à avoir de la chance. Faut y
aller. Evidement il y a aussi tous ces putains de moments de découragements
En France, c'est difficile de faire du blues en
français ?
Disons qu'il y a des clichés, des archétypes, mais aussi
des vérités qui te font dire : " Ouais,
le blues est fatalement noir américain ". Il vient
d'Afrique. Je crois que tout le monde connaît maintenant l'historique
du blues. Il ne sert pas à grand chose de la refaire. OK, si ces
mecs-là, dans ces moments d'esclavagisme, ont fait cette musique
de douleurs, de plaintes pour s'exprimer. Ils l'ont donné au monde
par là-même. C'est vachement bien que tu puisses l'attraper
au vol et s'approprier toi aussi une manière de parler de tes problèmes
existentiels ou de ton mal de vivre. A travers de cette musique, comme
pour le jazz et le rock'n roll. Même si le rock'n roll est parti
de Chuck Berry. Tous les petits blancs ont récupéré
le rock'n roll pour en faire un moyen d'expression des frustrations de
leur vie de tous les jours. 
Maintenant, on ne peut plus parler de blues purement noir américain,
même s'il existe toujours. Il ne reste plus grand monde des vieux
qui ont popularisé ce truc-là. J'ai appris que B.B. King
n'était pas en très grand forme. La dernière fois
que j'ai vu John Lee Hooker, il ne pouvait jouer qu'une demi-heure à
cause de la fatigue. Le flambeau se passe d'une autre manière.
On est à l'approche de l'an 2000 avec les guitares électriques.
D'autres conditions, d'autres manières de voir et d'autres mélanges.
Le français fait partie de ce train, de ce wagon-là. C'est
l'impression que j'ai et c'est ce que j'ai tendance à faire. Quand
tu es môme, tu avales plein de musiques, plein d'infos, plein de
trucs qui te bottent. Aussi bien au niveau des bouquins, des poètes,
de l'écriture et des auteurs de romans noirs, de films, de théâtre,
de peinture, de musique. Tout ça te rentre dans la tronche. Après,
en sort ce que tu veux bien en sortir. Là, on ne peut plus parler
de clichés. Pour un puriste du blues, je ne suis pas un bluesman.
Tant mieux quelque part. Je n'essaye pas non plus de m'affirmer comme
un bluesman français. Je m'en fous. Je fais la musique qui me touche,
que j'ai envie de faire. C'est vrai qu'elle est à tendance bluesy,
parce que c'est comme ça que je le sent. Je n'essaye pas de revendiquer
quoique se soit.
Tes collaborations, comment cela te vient ?
J'ai eu la chance d'être demandé, surtout pour la guitare
par Jacques Higelin, Jean-Louis Aubert. C'est intéressant. Tu croises
des gens et c'est vachement excitant. Quand on me demande de venir jouer
avec quelqu'un, je me met à son service, mais je ne suis pas un
musicien de studio. Je ne suis pas un musicien qui sait tout jouer. Je
sais faire un truc, et je n'en suis pas encore au bout. J'espère
faire encore pleins de progrès. Si on me demande, c'est pour avoir
une manière de jouer, un son. Faut pas me demander de la bossa
nova ou du jazz. Je n'en suis pas capable.
Pour l'album " Comme à la maison ",
tu as tout réalisé toi-même !
C'était rigolo ! Je ne l'avait vraiment pas prévu comme
ça. Sinon, j'aurais un peu mieux bossé la batterie. Je n'en
avait pas joué depuis des années. Pour moi, je faisait une
maquette pour montrer aux musiciens. J'ai directement fait ça sur
un 48 pistes dans un studio du côté d'Aix. Comme ça,
s'il y avait des choses à garder, je pouvais m'en resservir. Quand
j'ai entendu comment ça sonnait, j'ai trouvé ça marrant.
Je me suis bien marré à jouer de la basse, alors que je
ne suis pas bassiste. Prendre la batterie, la basse, faire des grattes,
des machins, des churs à la Beatles
Quand j'ai écouté,
ça sonnait comme un truc artisanal, une maquette.
Pour une fois, j'avais de bons moyens. Ayant signé chez Polydor,
il m'avaient filé un bon budget pour faire un album. En fin de
compte, je me suis amusé à faire un disque complètement
artisanal. En période de surproduction, j'en avait marre des trucs
parfaits, tirés à quatre épingles. Ça, c'est
un clin d'il. J'ai eu l'occase de la faire. Je ne sais pas si je
le referais plus tard. Comme souvent, je n'ai jamais envie de faire deux
fois la même chose à chaque album.
Surtout que celui-là a très bien
marché !
C'est le premier album pour lequel ils m'ont filé un disque d'or.
L'année dernière, alors que c'était dur toute ma
vie, j'ai reçu deux disques d'or. Un en janvier pour " Comme
à la maison " et un autre en novembre à l'Olympia
pour " Rêve Sidéral d'un Naïf Idéal ".
Pour moi, le disque d'or représente le choix du public. Pas de
jury de vieux croûtons qui décide de te mettre là
où tu es. C'est le public qui décide. Tu te dis : " Merde,
putain ! Cent mille personnes ont acheté mon disque ! "
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