L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST | ||
Est-ce que New York
est devenu une ville d'accueil pour le blues ? Que souhaites-tu apporter au blues ? - Je veux prendre l'âme et la tradition du blues comme tremplin pour créer une prise de conscience du fait que la musique représente et permet tout. Ce qui est aussi important et impératif avec le blues est que c'est la musique de l'âme, des racines, ça vient du plus profond de ton être. Alors quand tu as un pouvoir sur cette émotion, cela peut aller très loin. Quelles ont été tes principales influences ? - Eh bien, j'ai grandi en écoutant beaucoup de rythm'n blues comme Otis Redding, Wilson Picket et puis des gens comme Jimmy Page, Jeff Beck, Jimi Hendrix. Ensuite je me suis dirigé vers du blues plus profond avec Willy Dixon, Muddy Waters mais je pense que pour moi, la révélation en tant que guitariste a été quand j'ai découvert Freddy King. J'ai alors compris ce que signifiait le blues avec B.B. King et Albert King, les trois rois du blues. On ne peut pas se lasser des trois King : B.B. Freddy et Albert. Ces gars ont vraiment écrit le livre de l'histoire de la guitare rock et du blues. Ils ont tout dit à ce sujet. C'est fantastique de les réécouter. Il y a eu tant de gens qui m'ont influencé mais maintenant il s'agit d'exprimer mon propre style et mes propres sentiments. Que penses-tu de l'explosion commerciale actuelle du blues? - Sit tu vois ça comme une explosion commerciale, c'est une chose positive, ça veut dire que de plus en plus de gens écoutent du blues. Il faut regarder ce marché commercial comme la représentation de la voix des gens. Si le blues connaît un boom, cela veut dire que plus de gens écoutent de la vraie musique qui vient des racines, ce qui signifie qu'ils en ont marre de la merde. Mais à côté de cela je pense que malheureusement l'industrie du disque tend aussi à corrompre le mouvement le plus pur qui soit et je trouve cela moche. Mais à mon avis il y a de très bons trucs aussi. Quelle est ta discographie ? - J'ai sorti en tout trois albums et ensuite un live. Le premier album a été enregistré en 1991 sous le titre " Chubby Time ", le deuxième en 1993 et s'intitule " Gaz Honey ". Ils ont été rassemblés ici, en France, dans une compilation " The First Cuts " pour le label DixieFrog. Après cela, j'ai enregistré un album pour OK Records " Bootsy and the Beast " qui a été réalisé par Tom Dowd. En novembre, nous avons enregistré l'album live " Hit the Hard One : Popa Chubby live" sur le label DixieFrog. Est-ce toi qui a décidé de faire ce live ou est-ce que cela correspond à un désir de la part de ton public ? - En fait, c'est les deux. Les gens n'arrêtaient pas de me demander quand est-ce que je sortirai un album live et c'était justement le bon moment. Je pense que ma musique est en constante évolution et il était temps de " documenter " ce moment précis dans l'histoire de ce que je fais, enfin pas l'histoire mais le côté live de ce que je fais. J'ai sentis que j'avais atteint un certain stade et qu'il était temps d'en faire une sorte de bilan et ensuite de continuer à progresser. Comment pourrais-tu qualifier ta musique et dans quelle direction veux-tu aller ? - Je veux être partout. C'est pourquoi j'aime faire de la musique car il y a plus de profondeur, plus de force dans les émotions, dans l'expression, dans les sentiments que dans n'importe quelle autre forme d'art. Avec la musique, c'est immédiat, c'est à l'instant même et c'est vraiment ce qui en fait toute sa beauté. Dans ma musique, je peux passer du fort au sensuel, le tout en même temps. Tu as fondé ton propre label " Laughing Bear ". Est-ce qu'il est si important pour toi de contrôler ta musique à tous les niveaux ? - Oh oui ! C'est vraiment très important. Je veux faire de la bonne musique en ayant pour but d'aller jusqu'au bout de ma démarche. C'est sur ce critère que je prend des décisions pour tout ce qui concerne ma musique. Alors que les gens qui sont dans les affaires ne sont plus intéressées que par l'argent. Moi ce qui m'intéresse, ce n'est pas l'argent mais plutôt d'introduire de la bonne musique dans le monde de la musique. Es-tu en train de préparer ton prochain album ? - Oh, il est déjà fini ! Il va sortir en novembre. Il va être très explicite et en même temps, il conservera les racines du blues, très pur. Il y aura plus de chansons avec des paroles plus dures. Vas-tu continuer à te produire autant sur scène, est-ce un vrai plaisir pour toi ? - Absolument, c'est tout ! J'adore jouer et j'adore le live. Malheureusement un concert ne dure que deux heures alors qu'il pourrait en durer quatre. Mais bon, c'est comme ça ! J'adore jouer chaque jour et chaque soir.
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Les liens : le 9 mai 1997 à la
Laiterie de Strasbourg Propos recueillis par Jean-Luc |
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