L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST | ||
Qu'allez-vous jouer ce soir ? Des morceaux de mon dernier album " Sould I've been home " mais je vais remonter jusqu'à un disque de 1985 qui s'appelle " Bad Influence ", faire un mélange de chansons récentes et de chansons plus anciennes. Comment avez-vous composé votre premier groupe dès 1974 ? Mon premier groupe a été monté à Washington avec un batteur et un organiste, avec comme but principal de jouer du blues et du rythm'n blues. Quel est le plus grand musicien que vous ayez rencontré ? Albert Collins ! En 1969, lors d'une soirée de remise de diplômes. Il était fantastique, tout le monde pouvais aller se coucher devant lui. Je n'avais que 15 ans la première fois que je l'ai vu, c'était très impressionnant. Que représente pour vous l'album " Showdown " avec Albert Collins et Johnny Copeland ? C'était fabuleux de bosser avec deux de mes héros. Albert Collins mettait beaucoup d'ambiance pendant les sessions. Ecoutez-vous d'autres musiques que le blues ? Oui, de Billie Holliday au reggae (Toots and the Maytalls) et bien sûr mes grosses influences parmi lesquelles le gospel (Dixie Hemmingbirds, the Five Blind Boys) et Howling Wolf. Qu'aimez-vous faire lorsque vous sortez du monde de la musique ? J'aime cuisiner, jardiner. J'ai beaucoup de livres de cuisine, j'aime la cuisine vietnamienne, italienne, espagnole. C'est une passion. Avez-vous apprécié les tournées avec des rock star comme Tina Turner, seriez-vous prêt à recommencer ? C'était de bons moments, j'avais beaucoup de succès. Même si je n'ai plus le même impact, j'ai une bonne assise et un groupe avec lequel je peux continuer à tourner et c'est ce que j'aime. Quelles sont vos influences majeures ? J'aime les joueurs de guitare blues, le gospel. Je reste ouvert à tout ce que je veux entendre. Quel est votre rôle dans le film " Animal House " de John Belushi ? C'est parti d'une plaisanterie, un lundi soir John Belushi est venu et ça s'est passé très vite. La musique acoustique vous intéresse-t-elle et pensez-vous y venir un jour ? J'aime la musique acoustique. J'avais une guitare acoustique quand j'avais 12 ans mais je ne sais plus où elle se trouve. Pouvez-vous nous parler de la scène blues à Los Angeles ? La scène blues de L.A. est très active, même si je ne la fréquente plus beaucoup. Il y a un festival de blues très important qui se déroule à Long Beach. Comment en êtes-vous venu à la guitare Fender ? C'était en 1979, j'ai entendu Phil Guy, le frère de Buddy, qui en utilisait une. J'était impressionné par la réverb' et à partir de ce moment, j'ai joué sur Fender. Votre style est-il unique par rapport à d'autres guitaristes ? On me l'a dit. Etait-il facile de sélectionner des morceaux sur la compilation consacrée à vos premiers morceaux ? Non, vu la discographie importante, nous avons choisi parmi les morceaux les plus connus. Je suis remonté jusqu'à mes enregistrements sur Hightones, c'est frustrant de manquer de place. Je n'écarte pas l'hypothèse de sortir une deuxième compilation afin de mettre d'autres chansons. Eric Clapton a dit que vous étiez le futur du blues. C'est un fardeau dur à porter. Me promener avec une telle étiquette ne peut que me limiter. Le but reste de faire ma musique, celle du Robert Cray Band. Il faut laisser jouer les groupes. Il y a beaucoup de groupes de blues aujourd'hui. Il faut qu'ils trouvent un label pour enregistrer. John Lee Hooker a dû attendre la fin de sa vie pour enregistrer des disques qui lui ont permis d'avoir du succès auprès du grand public. Le plus important, c'est que le blues soit toujours présent. Quelle a été l'influence de John Lee Hooker sur vous ? Il était unique, un homme merveilleux, très influant. C'est facile à expliquer : la façon dont il s'exprime, la profondeur de sa voix, son jeu de guitare. Sa musique venait de son cour, de son âme. Il est totalement irremplaçable. Il était unique. Comment pouvez-vous définir votre style ? Impossible de donner un nom à mon style. Il s'inspire de tout ce que j'entends. Je suis un guitariste fan de blues, mon jeu s'inspire de Jimi Hendrix, de Steve Cropper, de Curtis Mayfield, du gospel, du raggae. C'est une mixture de tout ce qui passe par mes oreilles. Le blues est une musique ensorcelante, c'est raconter des histoires, raconter la vie.
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Les liens : Cognac Blues Passions le 29 juillet 2001 Propos recueillis par David BAERST |
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