Nda : Après sept années passées aux côtés de son mentor Fred Chapellier (ainsi que des collaborations avec d’autres artistes tels que Paul Cox ou Dave White et la formation du groupe Grand Media Blackout), le guitariste Charlie Fabert a décidé de lancer l’aventure Rosedale.Un groupe qui doit beaucoup à la charismatique chanteuse Amandyn Roses, mais aussi à Phil Sissler (basse), Denis Palatin (batterie) et Pierre-Alain Goualch (claviers).
Un conglomérat de talents qui, à force de travail, est parvenu à propulser le combo sur les grandes scènes en moins d’un an. Une prouesse accompagnée par la sortie d’un premier album (« Long Way To Go » sur le label Dixiefrog-Borderline Blues) qui se place comme l’une des plus fortes sensations musicales de l’année 2017…et qui fait parler de lui jusqu’au Japon (où le disque est distribué) !
Un succès aussi soudain que mérité, qui n’occulte en rien l’humilité dont font preuve nos amis.Afin de revenir sur les débuts de cette aventure, Amandyn et Charlie étaient les invités de l’émission Route 66 du 28 juin 2017. Voici ce qu’il s’est dit alors…
Pourquoi avez-vous choisi ce nom de Rosedale, qu’évoque-t-il exactement pour vous ?
Charlie Fabert : Rosedale est, à la fois, un jeu de mots avec le nom d’Amandyn (Roses) et un hommageà l’histoire de Robert Johnson puisque, selon la légende, ce dernier aurait vendu son âme à la croisée des chemins…entre les villes de Clarksdale et de Rosedale. De plus, c’est un clin d’œil au morceau « Cross road blues » de Robert Johnson, qui cite Rosedale. Ce morceau a été repris par l’une de nos grandes influences, à savoir le groupe Cream. Led Zeppelin évoque aussi Rosedale dans sa chanson « Traveling riverside blues ».
Le son que vous produisez est la résultante parfaite de ces sources d’inspiration, il navigue entre blues roots et rock des seventies…
Charlie Fabert : C’est complètement cela ! Nous avons été contraints trouver un nom de groupe très rapidement et Rosedale est le reflet parfait de nos personnalités artistiques…et du son de notre premier album.
Dans un premier temps je souhaiterais, plus particulièrement, converser avec Amandyn. Peux-tu te présenter, quel est ton cursus musical ?
Amandyn Roses : J’ai commencé l’apprentissage de la musique par l’accordéon. J’étais alors âgée de 9 ans… Deux ans plus tard, j’ai vu pour la première fois une chanteuse sur scène. A l’instant T, j’ai su que je voulais chanter. J’ai « embêté » mes parents pour qu’ils me laissent prendre des cours de chant. Cela remonte, maintenant, à 18 ans… Depuis, j’ai eu l’occasion de faire pas mal de concerts en Alsace. De mémoire, j’ai tout quitté (boulots et autres) en 2013 pour partir à la Music Academy International de Nancy (MAI) afin de suivre une formation durant un an. Cela m’a permis de me concentrer à 100% sur la musique sans avoir à penser à autre chose. La même année, j’ai rencontré Charlie qui faisait une masterclasse avec Fred Chapellier. Nous sommes, rapidement, devenus très proches et nous avons eu l’idée de former Rosedale en 2016.
Avant de le rencontrer, connaissais-tu déjà Charlie de réputation ?
Amandyn Roses : Non, d’ailleurs je ne connaissais pas davantage Fred Chapellier. Je n’avais, en tout cas, jamais eu l’occasion de les voir en concert. J’ai adoré leur showcase à Nancy et suis devenue admirative du jeu de Charlie.
Etais-tu, cependant, déjà sensible au blues et au blues rock ?
Amandyn Roses : Oui mais, avant de rencontrer Charlie, j’étais plus intéressée par le rock et le blues rock. Je me suis plongée dans un blues plus pur à son contact, tout en continuant à écouter d’autres choses. En fait, la musique qui me correspond le mieux est le blues rock.
Tu évoquais la MAI de Nancy. Cette école a formé énormément de chanteurs et de musiciens. Elle est, bien sûr, très réputée pour la qualité de son enseignement et bénéficie de la présence d’illustres professeurs. En ce quiconcerne ton passage dans cette académie, quels étaient-ils ?
Amandyn Roses : J’ai, en particulier, appréciée Angie Berthias-Cazaux. Il s’agit d’un coach vocal d’origine américaine qui a, entre autres, travaillé avec Mariah Carey, Phil Collins etc.Durant tout mon cursus, c’est elle qui m’a le plus marquée. Il y avait également d’autres personnes, comme le parrain de la classe de chant Bruno Berberes…qui est Directeur de casting. C’est un milieu un peu différent mais ses conseils m’ont toujours été très précieux. J’aimerais, aussi, citer Vincent Baguian qui était mon professeur d’écriture. Cette dernière expérience était très intéressante car, à travers l’écriture,j’ai appris beaucoup de choses sur moi-même. Ces personnalités m’ont beaucoup marquée…
En quoi consistent exactement ces travaux d’écriture. Est-ce un travail « musical » dans le sens où on vous enseigne à écrire comme si vous chantiez ?
Amandyn Roses : Nous apprenions à mettre sur papier ce que nous ressentions et ce que nous avions envie d’écrire, avec des mots profonds et « percutants »…plutôt que d’utiliser des phrases « bateaux »…
Tu disais que tu ne connaissais pas Charlie avant de le découvrir durant ce fameux showcase. Qu’est-ce qui t’a frappée en premier lieu chez lui et qu’est-ce qui t’a touchée dans son jeu de guitare ?
Amandyn Roses : Cela va au-delà du jeu de guitare…ça ne s’explique pas vraiment… C’était un véritable coup de foudre musical et, en le voyant jouer, j’ai ressenti beaucoup de sincérité. J’ai du mal à l’expliquer mais je sais que, lorsque je l’ai vu, il s’est vraiment passé un truc. Il m’a touchée…
Je retourne la question à Charlie… Quand as-tu découvert les capacités vocales d’Amandyn, qu’est-ce qui t’a marqué chez elle ?
Charlie Fabert : Les mots authenticité et sincérité vont, je le pense, souvent ressortir durant l’émission. Notre union tourne autour de cela… La première fois que je l’ai entendue chanter elle interprétait une reprise de « I’ll take care of you » de Beth Hart. Sur ce blues, elle m’a montré à quel point elle est une chanteuse extraordinaire. Elle possède une impressionnante maitrise technique, mais elle dégage également quelque chose de fort. Cela est, à mon avis, encore plus important que la partie technique... Il y a des chanteurs que l’on a vraiment envie d’écouter lorsqu’ils chantent. Amandyn en fait partie…
Avez-vous modifié votre façon de chanter ou de jouer au contact l’un de l’autre ?
Amandyn Roses : Modifier non mais, pour ma part, j’ai vraiment la sensation que tout se fait vraiment à deux. Il y a un vrai feeling entre nous…
Charlie Fabert : On apprend toujours en jouant avec d’autres personnes. Je pense que le changement le plus marquant, au-delà du jeu, se situe dans la composition. Tous les morceaux que nous avons écrits, pour notre album, n’auraient pu coller pour personne d’autre. Les idées n’étaient pas préparées en amont et il ne s’agissait pas d’anciennes chansons que j’avais mises dans un coin. Rien n’est ressorti au moment d’écrire le disque. J’avais envie de faire des choses neuves…que je n’avais jamais faites. Tout cela est venu naturellement, au moment de créer les morceaux de Rosedale…
Nous venons d’écouter le morceau « Bad news », voilà un titre qui tranche avec l’image que vous dégagez…
Charlie Fabert : Oui, mais c’est du blues (rires) ! Peut-être que, pour le coup, notre prochain album débutera par un morceau titré « Good news ». Nous y réfléchissons encore, mais je ne suis pas certain que nous aboutirons sur cette idée !
Amandyn, tu es également devenue coach vocale…
Amandyn Roses : Oui, j’ai ouvert mon école de chant « La Spirale des Talents » il y a deux ans. Je travaille avec une cinquantaine d’élèves et j’interviens au sein de différentes structures (comme le Noumatrouff à Mulhouse et certaines autres en Suisse).
Pour en revenir au groupe, comment l’idée de le fonder est-elle venue à vous ? Vous attendiez-vous à le voir connaitre une ascension aussi fulgurante ?
Amandyn Roses : Pour la petite histoire, cela faisais un bon moment que je rêvais d’avoir un groupe composé d’une équipe de bosseurs…avec laquelle je m’entendrais très bien. J’avoue, cependant, que que j’avais laissé tomber l’idée depuis quelques temps… Puis, en 2016, j’ai eu l’occasion de jouer sur le Festival de l’Amitié à Altkirch. J’en ai parlé à Charlie et nous avons décidé de monter un groupe pour cette occasion. Le concert s’est superbement déroulé et nous nous sommes dit que nous pourrions en faire d’autres. Deux vidéos live, du concert d’Altkirch, ont été publiées et dans la foulée une dizaine de festivals nous a contactés afin que nous intégrions leurs programmations respectives. La surprise était grande et nous avons décidé de sortir un premier EP (contenant 5 titres dont une compo que l’on retrouve sur l’album) qui est sorti le 11 octobre 2016. Cette édition limitée à 300 exemplaires a, presque intégralement, été vendue en précommande. Nous ne nous attendions pas à un tel retour et nous sommes enchantés par ce qu’il nous arrive…
Ce n’était, malgré tout, pas un amusement au départ…vous aviez une idée derrière la tête…
Amandyn Roses : Nous avons pris cela au sérieux. A titre personnel, je ne m’attendais pas du tout à ce que nous ayons autant de retours positifs.
Charlie Fabert : Evidemment, nous avions envie de bien faire les choses. Je sais, par expérience, que lorsqu’on monte un nouveau projet il faut du temps pour le faire connaitre, pour trouver les bonnes personnes, pour commencer à démarcher, pour trouver des dates etc. Je suis donc le premier surpris par ce qui nous arrive. Je suis fier de ce groupe, il tient la route. J’ai participé à moult projets et je n’ai jamais connu un intérêt aussi impressionnant (autant de la part du public que de la part des programmateurs) pour un combo aussi récent. Nous venons tout juste de fêter notre premier anniversaire et nous avons déjà participé à des festivals très prestigieux. Nous avons, également, fait le New Morning…
Charlie, peux-tu revenir sur les compositions spécialement créées pour cet album ?
Charlie Fabert : Quand est arrivé le moment d’écrire des morceaux pour ce disque, je n’avais pas envie d’aller rechercher de « vieilles » choses que j’avais mises de côté. Tout s’est fait naturellement et ces nouveaux titres ne pouvaient fonctionner que pour ce groupe et dans ce contexte…avec la voix d’Amandyn. Tout s’est fait extrêmement vite car Dixiefrog nous a proposé de signer en décembre 2016 (alors que nous n’avions que deux titres d’écrits). Le label voulait que l’album soit enregistré, arrangé et mixé en janvier 2017. C’était donc une « course infernale »…
Cette urgence nous a permis de conserver une spontanéité que l’on retrouve sur le disque. J’ai, quasiment, composé toutes les musiques seul, en dehors des titres « Man, I don’t want you around » (composé par Fred Chapellier), « Soul Possession » (composé avec Larry L. Telford) et « Lost soul » (composé avec Richie Milton). Deux morceaux ont été coécrits avec Amandyn (« Man, I don’t want you around » et « New frontier »).
En tout cas, à l’écoute du disque, on a vraiment l’impression que Charlie a mis Amandyn dans un cocon. Ce matelas, ô combien confortable, permet à cette dernière de nous démontrer l’étendue de son talent…
Amandyn Roses : Depuis que j’ai commencé à chanter, j’ai eu l’occasion d’être accompagnée par de nombreux musiciens. Comme je l’ai déjà dit à Charlie, je pense que c’est la première fois que je ressens une telle chose. J’ai la sensation d’avoir trouvé ma moitié. En fait, il fallait que l’on joue ensemble. Je me retrouve totalement dans cette collaboration.
Charlie Fabert : Pour ma part, je vais faire une petite métaphore, je pense que le plus important n’est pas de construire à grande échelle, mais de trouver quelqu’un qui n’a pas le vertige et qui puisse y monter. Peu importe le nombre de barreaux que l’on y met, tant que la personne peut y monter…ça devient très facile à faire !
La présence de Fred Chapellier sur ce disque n’est, évidemment, pas une surprise…tant il fait partie de votre famille. Il y a, cependant, d’autres invités dont j’aimerais que vous me parliez…
Charlie Fabert : Il y a Larry L. Telford, qui est le clavier du groupe de rock sudiste américain Point Blank (très connu dans les années 1970-1980 et toujours en activité). Il a composé une bonne partie des morceaux de Point Blank. J’ai eu la chance de le rencontrer sur un festival en Angleterre, alors que j’étais en tournée avec Paul Cox. Nous sommes restés en contact et, sans que je sache vraiment pourquoi, j’ai pensé à lui pour ce disque. Je lui ai donc envoyé un message, en lui présentant notre projet et en lui demandant de nous écrire un texte. Je lui ai fait parvenir une démo de la musique et il m’a immédiatement rappelé (à 03h30 du matin car il ne pensait plus au décalage horaire). Il fourmillait d’idées et m’a proposé de nombreuses choses. Il s’est investit à 100% dans ce morceau et il nous a fait le plaisir de jouer dessus. Sur ce disque, nous retrouvons également aux claviers Nathalie Theveny-Sagaert (qui jouait déjà sur notre EP et qui a participé à nos premiers concerts) et Philippe Billoin qui est un ami de longue date (et avec lequel j’ai joué au sein de plusieurs projets, dont Grand Media Blackout)…
De quelle manière l’album a-t-il été enregistré, comment cet « état d’urgence » s’est-il traduit au quotidien ?
Charlie Fabert : C’est principalement pour Amandyn et moi-même que c’était une urgence absolue, car nous avons été contraints de tout faire au plus vite (écriture, arrangements, maquettes etc.). Nous n’avons pas vu le reste du groupe avant d’enregistrer. Sur scène, nous n’avions joué que deux morceaux qui étaient déjà écrits. Tous les autres morceaux, ont été joués pour la première fois au studio…le jour de l’enregistrement. Auparavant, avec les autres membres de Rosedale, nous ne communiquions que par e-mails interposés. Lors des sessions (qui se sont déroulées, sur trois jours, au studio Down Town à Strasbourg), tout le monde a apporté ses propres idées. Nous faisions une mini répétition avant chaque morceau, nous faisions tourner une ou deux fois et nous mettions en boite. C’est ainsi que l’enregistrement a été réalisé…
Après l’enregistrement est venue la période du mixage. On y retrouve, également, une pointure dans le domaine…
Amandyn Roses : En effet, nous avons eu la chance de faire cela avec John Rausch de Nashville. Ce dernier a, entres autres, mixé le dernier album en date de Beth Hart « Fire On The Floor » que nous adorons. Il a, aussi, été nommé aux Grammy Awards (en 2014) pour son travail aux côtés de Taylor Swift… Nous l’avons contacté par e-mail, afin de connaitre ses tarifs. Ces derniers étaient hors budget (voire très hors budget) pour nous. Du coup, nous avons tenté le tout pour le tout en lui renvoyant un message pour lui dire que nous n’avions pas les moyens…mais que nous rêvons de travailler avec lui. Le tout était accompagné de vidéos… Il nous a répondu en disant qu’il aimait beaucoup ce que nous faisons et qu’il avait envie de nous aider. Du coup, il nous a proposé un tarif très préférentiel...
Un titre comme « Before you » est interprété tout en finesse. On y retrouve même une batterie jouée avec des balais…chose assez nouvelle pour toi Charlie…
Charlie Fabert : Oui, nous voulions proposer des couleurs différentes sur cet album. Je ne sais pas comment est apparu ce morceau assez jazzy mais, comme pour le reste, ce devait être très naturellement. Nous voulions créer un contraste avec les morceaux plus rock et apporter un souffle au milieu du disque.
Amandyn cite souvent Beth Hart parmi ses influences vocales. A titre personnel je trouve que le titre « Before you » est digne d’Imelda May…
Amandyn Roses : J’aime, aussi, beaucoup cette artiste. C’est donc une référence qui me fait très plaisir (rires) !
Vous avez écrit ces morceaux en totale symbiose, même si Charlie en est le principal compositeur. Quels sont les sujets que vous avez tenu à aborder sur le disque ?
Charlie Fabert : S’il est vrai que j’ai signé la majeure partie des titres, j’estime que c’est davantage une collaboration avec Amandyn. En effet, sa manière de les interpréter (par rapport aux idées de base que j’avais) a franchement changé la donne. De par son talent, elle a pu les emmener dans d’autres directions. Le thème principalement abordé est (bien sûr) l’amour. Sinon le morceau titre du disque, « Long way to go », parle de la foi que l’on peut porter en soi ou dans ce que l’on fait. Le fait de vouloir se battre pour ses idées, de se dépasser ou de se sacrifier pour ses opinions…Pour « New frontier » c’est pareil, c’est le dépassement de soi et le fait de toujours chercher à devenir meilleur et de trouver sa place qui sont mis en avant…En dehors de cela, de manière générale, le disque évoque principalement les relations humaines.
Le fait de chercher constamment à vous dépasser est aussi ce qui vous a rapprochés. Vous me semblez semblables sur cet aspect…
Amandyn Roses : Exactement, mais je crois que nous sommes aussi différents que semblables. Nous avons beaucoup de points communs…et des points pas communs du tout (rires) ! Je pense que nous nous complétons.
Charlie Fabert : Ce qui est sûr, c’est que nous sommes à fond dans la musique. C’est quelque chose d’important qui rassemble le groupe. Nous sommes dans une guerre constante, mais uniquement face à nous-mêmes. Nous ne nous sentons pas en concurrence avec les autres artistes. Nous sommes les premiers à aller voir d’autres concerts et à placer d’autres groupes lorsque l’occasion se présente. Par contre, nous nous battons continuellement pour essayer de devenir meilleurs de jour en jour. De manière général, je pense que c’est ça le combat de la vie…
Bien sûr, en conclusion à cet entretien, je tiens à vous laisser le mot de la fin…
Charlie Fabert : Ce n’est pas la première fois que je viens (et je n’espère pas la dernière) et c’est toujours un plaisir d’être là. J’aimerais remercier deux personnes qui ne jouent pas sur l’album, mais qui ont été essentielles à sa création. Il s’agit d’Yves Lafosse et de Jean-François Roulin. Ils sont les deux coproducteurs du disque. Ils nous ont fait confiance et nous les remercions du fond du cœur. Bien sûr sans Dixiefrog-Borderline Blues (Philippe Langlois et David Isaac), rien n’aurait été faisable…
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