L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST | ||
Pour
toi, qu'est ce que le groove actuellement ? Le groove c'est quelque chose d'universel qui vous fait bouger et aller de l'avant. Le groove vous prend au corps . Y a t-il aussi un côté spirituel
? Quelles sont tes influences ? Parmi les batteurs Art Blakey, Kenny Clarke, Buddy Rich, Alvin Jones et tant d'autres. J'aime beaucoup les artistes de la période be-bop. Dans les années 70, beaucoup de musiciens
de jazz se sont orientés vers le rock. Aujourd'hui, tu fais partie
de ceux qui s'inspirent des musiques afro-américaines au sens large.
Qu'est ce qui te pousse vers ce choix ? On me demande souvent pourquoi je joue du jazz car tout a été fait dans ce domaine. Ce que je réponds, c'est que lorsque tu joues du jazz - quelque soit le style - c'est quelque chose qui se passe sur le moment. La musique reste toujours fraîche même si tu joues un morceau qui a été enregistré des milliers de fois. A partir du moment où c'est toi qui le joues avec ton état d'esprit du moment, c'est toujours frais. Avec les générations nouvelles qui arrivent, il y a un autre aspect de la musique qui est celui de rendre hommage aux " anciens ". Si vous écoutez la musique telle qu'elle se fait aujourd'hui ; avec l'électronique et les samples vous pouvez entendre deux mesures qui reviennent et vous dire que cette musique vous plait car il y a quelque chose de familier dedans. C'est souvent des mesures de jazz qui sont très bien camouflées. C'est un hommage aux pionniers. Etant donné que tu es jeune, qu'est ce
qui t'a poussé à t'orienter vers le jazz plutôt qu'une
autre musique ? Comment est-ce que tu abordes les ruptures entre
tes albums à cordes et tes disques plus traditionnels ? Je trouvais qu'y ajouter des cordes comme l'avait fait dans le passé Chet Baker rendait les ballades encore plus belles. De surcroît, grâce à l'apport des musiciens, les arrangements de ces disques ont été particulièrement soignés. Cela avait été la même chose avec mon album de jazz
latino qui reprenait un concept déjà utilisé auparavant.
De notre côté nous avions joué à Cuba et nous
avons ramené des musiciens de là-bas. J'ai souvent entendu
des musiciens dire qu'ils essayaient de reproduire sur disque ce qu'ils
entendaient dans la tête. C'est ce que j'ai essayé de faire
sur mon album funk. Quelle place accordes-tu à la voix dans
ton uvre ? J'ai fais, de ce fait, mon dernier album avec de nombreux chanteurs de la scène R&B actuelle comme Erika Badhu avec laquelle j'étais à l'école. A cette époque elle écrivait des poèmes, dansait et je n'ai découvert que beaucoup plus tard qu'elle chantait. J'ai une anecdote à son sujet ; un jour je rentrais chez moi pour une fête des anciens de l'école où j'ai revu Erika, elle m'a fait écouter une cassette sur laquelle elle jouait avec 2 cousins qui faisaient du rap. J'ai trouvé ça super et juste après elle est devenue une grande star. Il est très facile de travailler avec certains chanteurs et beaucoup moins avec d'autres, cependant je suis très satisfait du résultat final. Remerciements: Un grand merci à toute l'équipe de la société Rémy Martin (et plus particulièrement à Tim Banks) pour la qualité de leur accueil et leur sympathie. |
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Les liens : Interview réalisée au Cognac Blues Passions
le 29 juillet 2005 Propos recueillis par David BAERST |
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