Scrapomatic
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST



Pour commencer pouvez-vous présenter le duo Scrapomatic, ainsi que les musiciens qui vous accompagnent sur cette tournée ?
Mike Mattison : Je suis Mike Mattison, le chanteur de Scrapomatic.

Paul Olsen : Je suis Paul Olsen et je suis le guitariste de ce duo.

Mike Mattison : A la batterie nous sommes accompagnés par Duane Trucks, par Ted Pecchio à la basse et par Dave Yoke à la guitare.

Quelle est la signification du nom Scrapomatic ?
Paul Olsen : Nous avions, tout simplement, comme idée première de réunir nos prénoms afin de nous produire sous l’appellation «Paul & Mike». Cependant, cela ne nous satisfaisait pas entièrement…

De ce fait, nous avons opté pour un terme qui nous rappelle les chiffonniers de l’époque, les gens qui vivaient de bric et de broc (le terme « scrape » signifie éraflure en anglais, nda) et, par extension, les artistes drogués qui se produisaient dans la rue. C’est un peu ce que ce terme évoque pour nous…

En dehors de ce duo, vous menez des carrières exemplaires au sein d’autres groupes. Pouvez-vous m’en parler ?

Mike Mattison : Oui, j’ai rencontré Paul dans les années 1990 soit il y a environ 20 ans. Il avait cette idée de fonder le groupe Scrapomatic. Une idée qui a, finalement, vue le jour en 1999. Puis j’ai commencé à me produire, ce qui est toujours le cas actuellement, en tant que chanteur au sein du Derek Trucks Band… c’était en 2002.
Il m’est, également, arrivé de collaborer avec Susan Tedeschi qui est l’épouse de Derek. J’essaye de combiner tout cela et je prends autant de plaisir à travailler avec l’un ou l’autre de ces groupes
.
Paul Olsen : En ce qui me concerne, j’accompagne régulièrement divers artistes mais, en dehors de Scrapomatic, je me consacre essentiellement à des travaux d’auteur-compositeur, de producteur et de directeur musical.

Quelles sont vos grandes influences ?
Mike Mattison : Nina Simone est l’une de mes grandes idoles. J’aime aussi beaucoup Taj Mahal, et d’autres grands noms du blues comme Reverend Gary Davis, Sleepy John Estes et bien sûr Ray Charles ou encore Curtis Mayfield. Bref, j’apprécie tous les bons (rires) !

Paul Olsen : Mike oublie de citer Tom Waits !

Et Van Morrison dont vous avez repris un titre ?
Mike Mattison : J’aime beaucoup Van Morrison mais, c’est drôle, je ne l’ai découvert que récemment. Je suis admiratif de sa voix et de la diversité du travail qu’il produit, il est incroyable !

Quelle étiquette collerait le mieux à la musique que vous faites ?
Paul Olsen : Je crois qu’elle se nourrit d’influences diverses. Elle est née d’émulsions entre des sonorités qui sont parfois majoritairement composées de country ou de blues. Nous remontons aux racines du rock’roll, du rythm and blues ou de la soul music.

Est-ce une chose aisée d’arriver à naviguer entre ces différents styles, tout en gardant sa propre personnalité ?
Paul Olsen : Je pense que oui car nous aimons toutes les musiques roots américaines. C’est cela qui nous aide à composer notre propre style. Nous partons d’ingrédients variés afin de réaliser nos propres menus.

Que pense Derek Trucks du groupe, je crois qu’il vous vient en aide de temps en temps ?
Mike Mattison : Oui, je dirais même qu’il nous couve un peu du regard. La même sensation émane des autres membres du Derek Trucks Band. Ce sont des gens qui ont une grande culture et des points d’intérêts musicaux qui ne sont pas forcément les mêmes.

Ils m’ont permis d’élargir mon horizon en me faisant découvrir la musique classique, la musique africaine, la musique classique indienne et d’autres choses que je n’aurais jamais connues sans eux. De mon côté j’ai, aussi,  pu les sensibiliser à Nina Simone par exemple…
Entre nous c’est du gagnant-gagnant (rires) !

Comment ressentez-vous la popularité actuelle des musiques roots aux USA ?
Paul Olsen : Je crois que le public américain a, un peu, mis ces musiques sur le bas côté de la route. Dans la génération des personnes qui ont, aujourd’hui, 30 ou 40 ans il n’y a pas beaucoup d’artistes qui ont pu émerger. En Europe, ce n’est pas la même chose. Le public est appréciateur et s’intéresse aux musiciens et aux styles américains. De manière générale, ils aiment en savoir plus sur les cultures qui ne sont pas les leurs.

Est-ce la première fois que vous vous produisez en Europe avec Scrapomatic ?
Mike Mattison : Oui avec les Scrapomatic c’est notre première venue de ce côté-ci de l’Atlantique. Comme tu le sais nous avons déjà eu l’occasion de nous produire sur ce continent au sein d’autres groupes.

La France représente-elle quelque chose de particulier pour vous ?
Paul Olsen : Venir ici est un rêve qui devient réalité. Tous les artistes veulent un jour déployer leurs talents en Europe, c’est une telle opportunité pour nous…
Le fait de participer à de grands évènements français, par rapport aux Festivals américains, nous permet en plus d’apprécier la qualité de votre accueil et de votre nourriture (rires) !

Avez-vous eu le temps de découvrir quelques artistes français sur ce Festival ?
Mike Mattison : C’est vraiment formidable d’être ici et de croiser cette diversité de talents. Nous avons entendu beaucoup de très bons artistes…

Paul Olsen : Nous étions, malheureusement, très peu au fait de ce qui ce faisait en France auparavant.

A ce jour, quels sont pour vous les grands moments vécus avec ce groupe ?
Mike Mattison : Oh, Jésus…  Je crois que ce qui me rend le plus heureux est de pouvoir tourner et voyager dans le monde entier. Ne serait-ce qu’avec Derek Trucks, j’ai eu l’occasion de chanter de la Macédoine au Japon. Maintenant que je suis ici, je trouve que Cognac est l’une des plus belles villes qu’il m’ait été donné de voir dans le monde. Je m’estime très chanceux…

Pour vous, cela doit être plus excitant de pouvoir tourner avec votre propre groupe…
Mike Mattison : C’est différent…
C’est agréable d’avoir le contrôle comme nous pouvons l’avoir avec Paul. Ne serait-ce que dans l’écriture des chansons…
Nous avons tellement d’activités et avons tellement tourné l’un et l’autre, pendant des années, que j’en avais presque oublié le fonctionnement.

Cela a été très bon de retrouver ces automatismes d’écriture en sa compagnie. L’aspect créatif est vraiment très important mais, je le répète, j’adore me produire avec mes différents groupes… C’est un luxe de pouvoir cumuler tout cela !

Combien de disques avez-vous enregistré avec Scrapomatic ?
Paul Olsen : Notre premier album remonte à l’année 2002, il se nomme tout simplement « Scrapomatic ». En 2006 nous avons édité le disque « Alligator Love Cry » et en 2008 le CD « Sidewalk Caesars ». Nous sommes en pourparlers avec un nouveau label afin de sortir un nouvel opus l’an prochain. Nous avons des dizaines et des dizaines de titres en stock. J’espère que nous pourrons en sortir quelques uns au plus vite !

Avez-vous des thèmes récurrents dans vos albums ?
Mike Mattison : (rires) Les femmes et le crime (rires) !

Paul Olsen : Et un petit peu la boisson aussi (rires) !

Bref le plus important pour vivre une vie saine et équilibrée !
Paul Olsen : (rires) Oui c’est, un peu près, tous les domaines que nous « couvrons » (rires) !

Aimeriez-vous aborder d’autres styles musicaux dans l’avenir ?
Paul Olsen : Nous souhaiterions aborder des chosons de manière plus « country ». Nous voudrions, aussi, apporter plus d’instrumentations à nos titres en nous adjoignant les services d’une section de cuivres et d’un organiste par exemple. Nous ne voudrions pas nous contenter d’être un groupe de guitaristes. Nous adorons travailler de la sorte mais aimerions un peu étoffer la chose.

Quels sont vos projets ?
Paul Olsen : Dans un premier temps nous plonger dans l’enregistrement du prochain CD. Nous avons, au moins, 45 nouvelles chansons à exploiter. Elles ne demandent qu’à être enregistrées. Peut être pourrions nous proposer au public un double album, qu’en penses-tu Mike ?

Mike Mattison : Non, je réprouve cette idée (rires) !

Paul Olsen : Quoiqu’il en soit, j’espère que notre futur disque sera prêt pour l’été 2011.

Quand vous écrivez vos chansons, travaillez-vous beaucoup ensemble ?
Paul Olsen : Oui, parfois…
Cependant, le plus souvent, nous travaillons seuls et nous nous retrouvons afin d’en discuter. Nous finissons les morceaux ensemble si besoin. C’est une grande chance d’avoir une telle symbiose dans notre relation créative. Nos rapports sont vrais et authentiques, je réalise de plus en plus la chance que nous avons…

Quels sont vos souhaits pour l’avenir ?
Paul Olsen : Poursuivre tout ce que nous faisons actuellement. Aller, encore davantage, à la rencontre de notre public à travers le monde en accentuant nos tournées.

Mike Mattison : Revenir très vite à Cognac (rires) !

Paul Olsen : Oui absolument, c’est notre souhait numéro 1 (rires) !
Nous aimerions devenir un groupe que les gens reconnaissent pour sa contribution à la popularité des musiques roots américaines. Ou, en tout cas, pour son amour et son respect de ces sons qui traverseront encore les époques. Nous souhaiterions aider à garder la torche allumée le plus longtemps possible…

Avez-vous une conclusion à ajouter à cet entretien ?
Mike Mattison : Paul, je t’aime (éclat de rires général) !

Paul Olsen : Je t’aime aussi Mike !

Plus sérieusement merci à toi pour cet entretien et merci à Cognac pour l’accueil !

Remerciements : Noëlle Valluet (Blue Up)

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 31 juillet 2010

Propos recueillis
par David BAERST

En exclusivité !

 

 

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