Sébastien Troendlé
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda : Sébastien Troendlé maitrise tout l’art du piano solo… Sans être accompagné par d’autres musiciens, l’artiste parvient en effet à nous offrir des spectacles aussi complets que didactiques. Des évènements qui réunissent toutes les générations et qui démontrent que le boogie est une musique on ne peut plus actuelle. Avec son nouvel album, « Boogies On The Ball » (label Frémeaux & Associés), Sébastien parvient à nous faire passer de la gaité à l’émotion (par exemple avec le morceau « Charlie’s boogie », qui rend hommages aux victimes des attentats) tout en nous rappelant que la carrière d’un musicien ne tient parfois qu’à un fil (« Tendinite blues » qui évoque une inflammation de la gaine d’un tendon du poignet, détectée la veille d’un concert et 15 jours avant l’enregistrement du CD cité plus haut).
Avec une carrière riche de plusieurs disques en solo, de spectacles (de la France aux USA, en passant par l’Espagne) et de nombreuses participations à des groupes (des albums avec Valium Valse, Famara, ou le Saint-Louis Blues Band…), notre homme pourrait s’estimer on ne peut plus satisfait. Pourtant (avec la collaboration du dessinateur Christophe Chabouté et de la scénariste Valérie Paumier), c’est avec une bande-dessinée que cet infatigable propagateur de la bonne parole signe maintenant son arrivée dans les bacs des libraires. Ceci avec un ouvrage, « Rag & Boogie » (Editions Les Rêveurs), qui s’avère indispensable à bien des égards…et qui met définitivement en exergue la liberté de penser de cet artiste singulier.

De quelle manière la passion du piano t’est-elle venue ?
Avant de m’intéresser au piano, j’ai fait mes classes sur des orgues électroniques (des synthétiseurs). J’avais, alors, 4 ans et je copiais mon père qui était musicien amateur. Il jouait de l’orgue et chantait les succès de l’époque (notamment ceux d’Alain Souchon, de Johnny, d’Eddy Mitchell et d’autres…).66

N’as-tu pas cherché, à un moment ou à un autre, à apprendre un autre instrument afin de te démarquer de l’influence paternelle ?
Cela aurait pu être le cas mais lorsque, tout petit, on m’a fait écouter du boogie-woogie et du ragtime…cela m’a donné de réels frissons ! Mes jambes se sont mises à bouger toutes seules et cela m’a réellement impressionné (aussi bien techniquement, qu’en ce qui concerne l’énergie dégagée par cette musique). Ces sons sont venus à moi, ainsi que l’instrument qui va avec…

Te souviens-tu des premiers artistes, se produisant dans un registre boogie-woogie, que tu as pu entendre ?
Comme j’habitais en Alsace, je me souviens que nous avions (c’était avant l’avènement du câble et du satellite) accès aux chaines allemandes de télévision. A l’époque, le samedi en deuxième partie de soirée, il y avait systématiquement des concerts qui étaient retransmis (ces émissions mythiques étaient « Ohne Filter Extra », « Rockpalast » quand il ne s’agissait pas carrément des rediffusions de « L’American Folk Blues Festival », nda). C’est à cette occasion que j’ai découvert une prestation de Dr. John qui se produisait en solo. Je me suis, alors, dit « Wouah, c’est exactement ce que je souhaite savoir jouer un jour ».

Est-ce ton père qui t’as appris les rudiments des claviers ou as-tu pris des cours par ailleurs ?
Il ne m’a pas appris les rudiments de ces instruments comme un professeur l’aurait fait. Je le copiais et, comme j’avais de bonnes oreilles, ces dernières captaient ce qu’il faisait. Je reproduisais ces sons ainsi. Cela sortait tout seul, j’arrivais à entendre les accords pour la main gauche et les mélodies pour la main droite. Ainsi, j’arrivais à me débrouiller. Un jour, alors que j’étais âgé de 4 ans, mes parents m’ont surpris alors que je jouais à l’orgue. Ils m’ont, immédiatement, inscrit à des cours de musique.

A cette époque là, il fallait savoir lire avant d’avoir le droit de prendre des cours de solfège et, surtout, d’avoir la possibilité d’accéder à un instrument. J’ai, cependant, obtenu une dérogation parce que je maitrisais déjà l’orgue. Au lieu d’attendre l’âge de 7 ans, j’ai donc pu commencer les cours de musique vers l’âge de 5 ou 6 ans. Par la suite, les professeurs privés se sont succédés jusqu’à mon arrivée à l’Ecole de Jazz de Bâle. C’est là que la formation sérieuse a démarré…

Tu avais déjà, à ce moment-là, acquis un feeling naturel. Ce feeling est-il toujours resté primordial à tes yeux…surtout par rapport à l’aspect technique ?
C’est la chose qui compte le plus ! Etre diplômé d’une école de jazz n’apporte absolument rien. Lorsque quelqu’un cherche un pianiste, il ne lui demande pas où il a étudié. Il va, d’abord, lui demander de jouer et si aucun feeling ne passe…rien ne passe. C’est ce que j’essaye de transmettre aux élèves à qui j’ai l’occasion d’enseigner. Il faut, par ailleurs, trouver son propre feeling car il n’y en existe pas un générique. Chacun doit trouver le sien…

Le jazz est une musique qui est basée sur l’improvisation. Cela s’apprend-il en école ?
Oui… D’ailleurs le premier réflexe, lorsqu’un élève vient me voir et me demande de savoir improviser, je lui dis de se lancer. Je lui demande juste de jouer, même si cela peut paraitre être « n’importe quoi ». Le résultat se transforme, alors, en plein de petites informations. Il faut simplement savoir prendre du recul et savoir s’écouter. Cela n’est pas facile parce que, lorsqu’on est en train de jouer, il faut prendre en compte de nombreux paramètres et le plus dur est de s’écouter.
C’est une chose à apprendre en premier lieu. La construction d’un solo et la manière de transmettre une énergie (pour ne pas en dire trop) sont des aspects qui s’apprennent. Il y a de nombreuses techniques pour y arriver et cela demande beaucoup de travail. Puis, bien sûr, il faut privilégier le feeling avant tout…

Tu évoquais Dr. John, quelqu’un de très cher aux yeux de tous les amateurs de musiques afro-américaines. Quels sont les autres artistes qui t’ont marqué parmi les pianistes évoluant dans ce registre ?
De nombreux instrumentistes m’ont marqué mais, si je ne cite que quelques noms, cela va paraitre réducteur. Mes goûts s’étalent d’Oscar Peterson à Jacques Brel qui est mon artiste préféré. J’ai suivi tout ce que ce dernier a fait ; du cinéma à l’écriture, en passant par la composition. J’aime aussi Bob Marley, Alpha Blondy etc. Depuis que je suis gamin j’écoute de tout et j’aime énormément de choses. Cela ne veut pas dire que je joue de tout, par contre ces influences seront toujours très importantes à mes yeux. Ne citer que des pianistes, que nous évoquons dans cette émission, n’est pas forcément ma réalité…

J’aimerais faire référence au film « Whiplash » (réalisé par Damien Chazelle et sorti en 2014), qui se déroule dans une école de jazz. On y découvrir la relation tumultueuse entre un professeur et l’un de ses élèves. Pour satisfaire aux règles hollywoodiennes cela est forcément exagéré. L’enseignement du jazz est-il, cependant, de manière générale très strict ?
J’ai vu le film est, effectivement, cette relation est très exagérée. Cependant, j’ai bien aimé cette plongée dans une école de jazz…même si elle n’est pas forcément hyper réaliste. Je pense que tout dépend de la manière dont on vit les choses et comment on perçoit à la fois la musique et l’enseignement. Cela dépend aussi sur quel professeur on tombe. Pour ma part, même lorsqu’il y a un côté sévère dans un instrument, cela ne me dérange pas. Cela fait partie des « décors » et je n’ai jamais vécu la sévérité de cette manière.

Nous savons, maintenant, comment la passion du piano t’est venue mais on sait moins la manière dont tu t’es lancé dans une carrière professionnelle. Quand t’es-tu senti prêt ?
Je ne me suis jamais dit que j’étais prêt et je ne me sens toujours pas prêt. Je suis exigeant et travailleur, donc je vise toujours autre chose. Par contre, cette envie de vivre de la musique est venue alors que j’étais assez jeune. Mon père aurait rêvé d’être musicien mais ses parents ne l’avaient pas suivi dans cette démarche. Je pensais que cela était impossible mais c’était en moi depuis que j’étais tout petit.
Vers l’âge de 12 ans, en voyant Claude Bolling et son big band en concert, j’ai eu une révélation. Au milieu du show, tout le groupe a quitté la scène et il ne restait plus qu’une lumière fixée sur Bolling et son piano à queue. Il a, alors, interprété quelques ragtimes et quelques boogies. Il était fier de partager cela avec son public, car il rêvait de savoir interpréter ces musiques lorsqu’il était enfant. J’ai, alors, été traversé par de nombreux frissons et j’ai pris ses paroles comme un message d’espoir. Je me suis dis que cela pouvait être faisable et, sans vouloir l’avouer à mes parents, je me suis mis à rêver d’une carrière professionnelle.
Puis, je me suis inscrit à l’Ecole de Jazz de Bâle alors que je ne pratiquais pas le suisse-allemand. La professeur m’a demandé ce que je visais dans la vie. Avec mes quelques mots d’allemand, je lui ai expliqué que je voulais faire l’Ecole Professionnelle de Jazz. Elle m’a avoué qu’elle allait me préparer à cela et, en rentrant à la maison, j’ai dis à mes parents que j’allais devenir pianiste.

Y-a-t-il eu des rencontres marquantes, qui ont jalonnées le début de ta carrière professionnelle et qui t’ont conforté dans ton choix ?
Je vais, à nouveau, citer Claude Bolling… Cette personne m’a beaucoup marqué car en 2001 (après l’école de jazz), je suis allé vivre à Paris pendant 2 ans. Là, Pierre Schirrer (saxophoniste, clarinettiste et flûtiste de jazz réputé, nda) qui jouait avec Claude Bolling m’a présenté à ce dernier. Je l’ai donc vu, à la fin de l’un de ses spectacles, et j’étais tout tremblant. Au moment de notre rencontre, Claude Bolling m’a regardé mais ne m’a pas serré la main. Il a simplement dit, lorsque Pierre lui a annoncé que je venais me « faire les dents » à Paris, qu’il espérait que je n’allais pas me les casser…puis il est parti. Donc, il n’a pas du tout souhaité me motiver mais, sans le savoir, il l’a fait. Si on me dit que c’est trop dur et que je dois laisser tomber…cela me motive et je mets tout en œuvre pour parvenir à mes fins. Bien sûr, de nombreux musiciens m’ont fait saliver et m’ont donné le goût de faire du piano mon métier.

Le boogie et le ragtime sont, à la base, des musiques d’amusement. N’es-tu pas frappé par le fait qu’elles se pratiquent aujourd’hui dans des endroits, parfois, très conventionnels et dans des cadres pour le moins confinés ?
J’ai beaucoup joué en Europe… Dans certains endroits français et espagnols, je voyais des danseurs devant moi (il y a, d’ailleurs, plus de danseurs que de musiciens de boogie actuellement). L’ambiance était très festive. Je trouve que ça bouge pas mal à ce niveau là. Le public des festivals spécialisés dans le boogie est très actif. Je tourne aussi mon spectacle « Rag’n Boogie » dans les théâtres. Là, par contre, je retrouve ce à quoi tu fais référence. Ce qui n’empêche pas les gens de se manifester, même si la forme n’est pas tout à fait la même…

Le fait d’avoir suivi un enseignement consacré au jazz a-t-il été, pour toi, un avantage afin d’aborder toutes les musiques différentes que tu as pu pratiquer durant ta carrière ?
Pas forcément… Le fait d’avoir appris l’improvisation a pu m’aider dans mon groupe de reggae. L’improvisation n’est, cependant, pas réservée au jazz. On en retrouve même, sans qu’on le sache, beaucoup dans la musique classique. A l’époque de Mozart ou de Bach, il y avait déjà une partie très improvisée dans les concerts. Cela sert donc dans tous les styles…

Ton dernier album « Boogies On The Ball » est paru sur un label synonyme de qualité, Frémeaux & Associés. Comment cette rencontre artistique a-t-elle pu aboutir ?
Je n’en suis pas peu fier, car je suis totalement fan du catalogue que défend Frémeaux & Associés. J’avais envoyé l’album « Rag ‘n’ Boogie » au label en 2013. Ce dernier m’avait répondu (car il répond systématiquement à toutes les demandes) en me disant qu’il s’agissait d’une très belle maquette mais qu’il ne lui était pas possible de distribuer ce disque car il le considérait, avant tout, comme un très bel outil de promotion pour mon spectacle du même nom. Je trouvais cela bizarre et je l’ai recontacté en le remerciant…mais en précisant que je ne comprenais pas bien cette réponse.
J’ai, alors, appris que le fait de proposer un enregistrement en solo le gênait un petit peu, car cette musique se joue plus souvent dans une formule trio (avec basse et batterie). C’est alors que j’ai dis que c’était justement ce que je voulais défendre, car les formules trio se ressemblent toutes au bout d’un moment. A la demande de la maison de disques, j’ai envoyé mes arguments par courrier afin qu’ils soient défendus lors d’un comité. J’ai ajouté que, quelques mois plus tard, je devais rencontrer Claude Bolling car, sans le vouloir, c’est lui qui m’a donné quelques « impulsions » et qui m’a guidé dans mon choix de carrière. Je souhaitais, en effet, lui présenter mon travail et notamment mon spectacle « Rag’n Boogie ». Ne sachant pas si je bluffais, le label s’est renseigné et a compris que je ne mentais pas, que ma démarche était sincère. Quelques mois plus tard, j’ai appris que Frémeaux & Associés allait distribuer mon nouveau disque.

Beaucoup de gens ont du mal à différencier le boogie du rock’n’roll. Selon toi, quelles sont les différences notables entre ces deux musiques ?
Ces deux musiques sont, en effet, très proches (même si le rock’n’roll se pratique moins souvent en solo). Je cite souvent, en référence, le film « Great Balls Of Fire ! » (réalisé par Jim McBride, sorti en 1989) qui évoque la vie de Jerry Lee Lewis. Dans la premier scène de ce long métrage on le voit, enfant, assister en cachette à la prestation d’un pianiste noir de boogie dans un juke joint. Dans la scène suivante, on le voit (plus âgé) travailler sa main gauche. Ce qu’il fait est, alors, très proche du boogie. On peut parler d’une histoire de vitesse d’exécution…
Le boogie est, également, moins chanté que le rock’n’roll…c’est plus instrumental. Sur mon album, j’essaye d’effacer l’aspect show. Il y a de la technique mais c’est le feeling, les idées et les mélodies qui vont primer. Ceci dit, je suis très admiratif des artistes qui ne négligent pas le spectacle dans leur jeu. Je pense, plus particulièrement, à Jerry Lee Lewis ou à notre ami Jimmy Bock qui font cela à merveille. Par contre, à titre personnel, ce n’est pas ce qui me donne le plus de frissons. En résumé, pour répondre à ta question, je pense que le boogie est plus instrumental que le rock’n’roll…où la voix est davantage mise en avant. Sur cette dernière musique, on retrouve davantage d’instruments, ce qui lui permet d’être plus dansante…

En plus de ton dernier album, tu nous proposes une bande-dessinée dont tu as écrit la trame « Rag & Boogie », éditée par les éditions Les Rêveurs. Dans ce projet, tu as été accompagné par la scénariste Valérie Paumier et par le dessinateur Christophe Chabouté. Peux-tu me présenter cette histoire dont tu es à l’initiative ?
J’ai, effectivement, eu l’idée et écrit cette histoire des personnages Rag et Boogie. En 2010, j’ai monté le spectacle « Rag’n’ Boogie » qui est devenu un projet très global. Depuis sa création, trois versions du show ont vu le jour. Je fais, également, beaucoup d’interventions en milieu scolaire (écoles primaires et, depuis plus récemment, les collèges). J’ai, aussi, écrit une méthode de boogie, car je trouvais qu’il n’existait pas assez de partitions pour les vrais amateurs du genre. Y compris pour les professeurs qui cherchent des supports pour leurs élèves (les méthodes déjà existantes étant soit trop superficielles, soit trop complexes).
En préparant mon dossier pédagogique pour mes interventions scolaires, je me suis mis à chercher tous les livres qui existent à ce sujet pour les enfants de 6 à 12 ans (ragtime, boogie et jazz). Je tenais, en effet, évoquer l’esclavagisme et la ségrégation raciale avec des mots qui soient à leur portée. Je me suis rendu compte qu’il n’existait pas grand-chose et me suis dit qu’il fallait que je le fasse. A mon sens, c’est une chose très importante, car ces sujets sont malheureusement toujours d’actualité.
Avec la montée actuelle des extrémismes je tenais à démontrer aux plus jeunes (et aux plus âgés) que l’inconnu ne doit pas faire peur. Il est nécessaire que les gens soient conscients qu’il ne faut pas reproduire les erreurs du passé…et qu’il ne faut pas qu’ils oublient les faits qui se sont déroulés…
Les publications sur le ragtime et le boogie étant très marginales, il m’a semblé important de faire quelque chose. Christophe Chabouté m’a rejoint sur ce projet afin d’illustrer l’album et Valérie Paumier a scénarisé l’ensemble. Nous étions tous les trois d’accord pour dire qu’il fallait que cela existe…

Peux-tu me parler, plus en détails, de tes deux collaborateurs sur ce projet ?
J’ai découvert Christophe Chabouté par une amie commune (Mireille) que j’ai croisée par hasard à la gare de Saint-Louis, alors que je ne l’avais pas vue depuis de nombreuses années. Je déambulais avec un lampadaire destiné à une nouvelle scénographie du spectacle « Rag’n Boogie » (rires) ! Elle m’a, alors dit, que (via les réseaux sociaux ) elle était retombée sur un copain d’enfance devenu dessinateur de bandes dessinées. Elle a ajouté que son univers collerait bien à mon style musical et que nous devrions faire quelque chose ensemble. Elle a tellement insisté que j’ai fini par envoyé un album à Christophe. J’ai, aussi, évoqué avec lui mon projet de livre illustré.
Je tenais, pour parler aux enfants, que mes deux héros soient aussi des enfants (à savoir Rag et Boogie). Le but était d’apprendre l’histoire de leurs musiques, tout en évoquant la ségrégation raciale et d’autres choses. Christophe m’a suivi de manière immédiate. N’étant ni écrivain, ni auteur j’émettais certains doutes quant à ma capacité de me lancer dans un tel travail. Au contraire, il estimait que je connaissais si bien mon sujet que je devais me lancer. Il m’a dit de remplacer, tout simplement, mes touches de piano par un stylo. Pour m’aider à mettre en forme le résultat, il m’a conseillé la scénariste Valérie Paumier qui, elle aussi, a été très enthousiaste lorsque nous lui avons parlé de la chose. Nous nous sommes lancés à trois dans cette aventure, qui a vu le jour grâce à la maison d’édition Les Rêveurs.

Tu proposes des spectacles innovants et des concepts étonnants destinés à tous les publics. Peux-tu me les évoquer ?
J’aime pratiquer la chose de manière « légère », y compris dans la façon de m’adresser au public (lorsque je fais un récital simple, sans le côté spectacle). Je ne sais pas si je fais des choses innovantes mais le côté « entertainer » de l’époque des musiciens du début du XXème siècle m’a toujours plu. Il faut savoir animer une soirée en plus de savoir jouer d’un instrument. Je m’inspire donc de cet aspect, tout en conservant un message lié à l’ouverture d’esprit. Cela passe par la projection de vidéos d’archives.
Si j’ai toujours été nul en histoire-géographie, je suis en train de palier à tous ces manques et ces besoins. Ceci en me passionnant pour la recherche, ainsi que pour la transmission de ces savoirs. Sur scène, cela passe par un jeu de comédien que j’ai eu l’occasion de travailler à différentes occasions (notamment lors de spectacles pour le cabaret La Choucrouterie à Strasbourg).
Le fait d’arriver sur scène, de jouer des morceaux, puis de repartir me dérange un peu. J’ai appris la musique très tôt, mais aussi le contact avec le public…car j’animais des soirées privées avec mon père (mariages, anniversaires etc.). Ce goût de l’échange avec un public m’est donc très naturel. C’est quelque chose que je cultive au maximum et je mets tous les moyens en œuvre pour cela. J’ai créé (avec Manuel Etienne) un autre spectacle musical, en 2017, qui s’appelle « Billie(s) » qui est une vraie histoire. C’est vraiment le spectacle global qui m’intéresse !

Afin de conclure cet entretien. Peux-tu me dire ce que l’on peut exprimer avec le piano…qu’on ne peut pas exprimer avec un autre instrument ?
Spontanément, j’ai envie de te répondre…rien ! Je pense qu’on peut exprimer toutes les sensations avec tous les instruments et dans tous les styles de musiques. Ceci parce que c’est le feeling qui reste la chose la plus importante…

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Studio RDL - Colmar le 31 janvier 2018

Propos recueillis par David BAERST

 

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