Shake It Like A Caveman
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda : Aussi roots qu’Elmore James, Blake Burris revendique également un solide attrait pour le mouvement glam rock. Des éléments qui pourraient sembler antagonistes aux yeux de certains mais qui, pourtant, permettent de donner vie à un personnage scénique qui a pour unique but de faire se déhancher ses contemporains (souvent figés par un quotidien aussi morbide que violent). Nom de ce caïd de la guitare, de l’harmonica et de la grosse caisse (qui semble tout droit sorti d’un album d’heroic fantasy revu et corrigé à la sauce rock’n’roll) Shake It Like A Caveman. Avec ses pantalons de strass et ses lunettes noires taille XL, cet Arlequin au pays des bluesmen mériterait largement de devenir un gros bonnet du milieu du one-man band66

Blake, si on sait que tu es originaire du Tennessee, tu restes assez discret sur tes origines exactes. Peux-tu m’en dire plus sur celles-ci ?
Mon prénom est donc Blake et je suis connu, depuis quelques années, sous le sobriquet de Shake It Like A Caveman. Je viens de Johnson City qui est une ville moyenne d’un peu plus de 60.000 habitants. Elle est bordée de montagnes et de collines. C’est, non loin de là, à Kingsport exactement, que j’ai grandi

As-tu suivi un apprentissage musical spécifique alors que tu étais plus jeune ?
Je n’ai reçu aucune éducation (rires) !

Le Tennessee est l’un des berceaux des musiques américaines. Quels sont tes premiers souvenirs liés aux artistes issus de cet état ?
On y trouvait et on y trouve toujours beaucoup de musiques de la vieille école. Des gens qui y jouent du banjo, de la mandoline et qui sont très influencés par la musique des Appalaches et par la country music traditionnelle. On y écoute beaucoup des artistes tels que George Jones,Merle Haggard etc. Ce sont eux qui ont été, naturellement, mes premières influences.

A titre personnel, as-tu commencé à jouer tôt ?
J’ai réellement commencé à jouer de la guitare alors que j’avais 16 ans. L’année prochaine, cela fera 10 ans que j’ai lancé mon projet Shake It Like A Caveman…

Lorsque tu as commencé, était-ce au sein d’un groupe ou déjà dans un projet en solo ?
Le premier groupe dans lequel j’ai joué était un trio. J’en étais le contrebassiste et nous interprétions des musiques dansantes du bon vieux temps. Notre répertoire était axé autour du registre hillbilly…

La scène musicale du Tennessee est-elle toujours aussi riche de nos jours ?
Le Tennessee est un état tout en longueur situé à l’est des USA. Il est mitoyen de nombreux autres états qui ont participé à l’éclosion des musiques traditionnelles américaines (Mississippi, Kentucky…). Notre centre historique musical (et géographique) est Nashville (qui en est aussi la capitale). On y trouve de la musique partout et dans de nombreux registres différents dont, bien sûr, la new country. La partie ouest est frontalière avec le Mississippi et le son y est plus influencé par le rock ou par la musique héritée du label Stax de Memphis. On y entend de la très bonne soul, du rhythm and blues et du funk.

Peux-tu me parler de l’éclosion de ton concept Shake It Like A Caveman ?
J’avais un ami qui était dans un groupe et qui, un jour, m’a proposé d’ouvrir la soirée avant l’un de ses concerts. J’ai répondu par l’affirmative et j’ai commencé à expérimenter plusieurs choses en me produisant sur scène, notamment une nouvelle chanson intitulée « Shake it like a caveman ». J’ai constaté qu’au rythme de ma musique, les gens se sont mis à danser comme s’ils étaient de véritables hommes des cavernes. Je me suis écrié « wouah ! » et c’est ainsi que j’ai décidé que ce titre de chanson deviendrait mon nom de scène. Ma musique se résume à cela, elle est faite pour danser, se secouer et prendre du bon temps.

Qu’est-ce que tu préfères dans le concept du one-man band ?
C’est sympa car cela te facilite beaucoup la tâche pour voyager. En plus, tu peux décider de la direction musicale que tu veux prendre, sans avoir à en référer à qui que ce soit.

Dans le milieu des one-man bands, quels sont ceux que tu préfères actuellement ?
Il y a un one-man band que je trouve vraiment cool et dont le nom est Reverend Deadeye. J’apprécie aussi une homologue féminine zurichoise qui est Becky Lee. Aux USA j’aime bien Kick Ass Drum sans parler des français Chicken Diamond et mon pote Victor, plus connu sous le sobriquet de Dirty Deep. Ils sont tous formidables, on en trouve partout maintenant…

A ton avis, quelles sont les différences les plus notable entre un one-man band américain et un européen ?
En fait, je trouve que chaque one-man band est différent, quel que soit son origine. Je ne crois pas que cela soit lié à un pays d’appartenance. Par exemple, je trouve que les français ont un style qui se rapproche de ce qui se fait dans la région de Détroit ou dans le nord du Mississippi. Etre un one-man band est une chose très personnelle, très intérieure… Une forme de liberté qui fait, avant tout, rejaillir ta propre personnalité. Tu es libre de faire ce que tu veux…

Chez toi, aux Etats-Unis, es-tu proche de certains artistes en particulier ?
Je suis ami avec les gars qui constituent le groupe Left Lane Cruiser ainsi qu’avec Reverend Deadeye, dont je te parlais précédemment. Il y a, aussi, Crushed Out qui est un duo et qui pratique une musique teintée de sonorités des années 1950 et 1960…tout en conservant un esprit garage actuel. Il m’arrive aussi de me produire en trio (sous le nom de Shake It Like A Caveman Big Band). Dans cette formule, la personne qui se trouve aux claviers est mon ami Justin Stanton qui est membre d’un très grand ensemble de jazz fusion nommé Snarky Puppy. Ce groupe a gagné des grammys et tourne à travers le monde. Le batteur de mon concept à trois est L.V. Wood qui était mon voisin de palier à une époque.

Trouves-tu des handicaps liés au fait de se produire en one-man band ?
Non, c’est même plus facile de faire évoluer sa musique car tu peux commencer et arrêter quand tu en as envie. Tu n’es pas obligé de te plier aux désirs du bassiste ou du batteur qui pourraient te pousser à faire des changements que tu ne souhaites pas. Tu peux aussi expérimenter de nouvelles choses plus librement. Je ne trouve que des avantages au fait de me produire en one-man band.

Comment définirais-tu ton propre style ?
(hésitation)… Je ne sais pas… J’aime penser que chacune de mes prestations est une invitation à la danse. Comme c’est le cas dans des registres différents tels que la techno. Mon but est de faire bouger les gens et de leur faire passer du bon temps. Ma musique est une combinaison de vieux sons et de rythmes plus futuristes…

Combien de disques as-tu enregistrés à ce jour ?
J’ai fait deux disques, à mes débuts, qui étaient des autoproductions. Il s’agit de « Or Will It Take Everything » (2007) et « When You Smile I See Your Fangs » (2009). J’en ai sorti un autre,« Digital Football », en 2011 mais je passe le plus clair de mon temps en tournée. Lorsque je rentre chez moi, j’essaye de travailler sur de nouvelles chansons puis je repars sur la route. C’est pour cela que je ne compte que trois disques à mon actif à ce jour, deux CD et un vinyle. J’espère, bientôt, débuter l’enregistrement d’un nouvel album.

Comment ressens-tu l’intérêt que porte le public européen à ta musique ?
C’est vraiment formidable ! Cela fait 6 ans que je tourne régulièrement en France et j’y trouve, toujours, une hospitalité fantastique. La nourriture y est bonne et les gens font preuve d’un bel état d’esprit vis-à-vis de ma musique. Ils participent activement aux concerts, c’est très agréable !

As-tu des projets en passe d’être concrétisés ?
Oui, absolument. Je vais m’atteler à la tâche avec le trio et nous pensons enregistrer un album ensemble très prochainement. Je tiens aussi à poursuivre ma voie avec Shake It Like A Caveman afin de faire en sorte que ce projet se pérennise et dure le plus longtemps possible. Cela passera, bien sûr, par la sortie d’un nouveau disque très bientôt. J’aimerais que le processus soit rapide et que cet album soit prêt au printemps 2016…afin de pouvoir le présenter en tournée au plus vite.

Tu n’es pas qu’un musicien, tu évolues dans une vraie sphère artistique en réalisant les pochettes de tes disques et en fabriquant toi-même tes t-shirts. Peux-tu me parler de cet aspect de ta personnalité ?
Oui, j’élabore la partie visuelle de mes disques et je fais aussi beaucoup de posters. Tu sais, dans le passé, j’ai même travaillé comme charpentier, j’ai réparé des voitures etc. Puis j’ai décidé de concentrer toute mon énergie sur la musique. Ceci dit, j’aime toujours réaliser des travaux manuels, qu’il s’agisse de construction ou de faire des choses sur mon van. Je combine cela à mon activité artistique. Ce sont des expériences qui te permettent de vraiment savoir qui tu es, tout en travaillant ton blues…

Souhaites-tu ajouter une conclusion à l’attention de ton public français ?
Non, sinon le remercier pour son hospitalité et pour son soutien. Je suis très excité à l’idée de pouvoir le retrouver, le plus souvent possible, dans les années à venir…

Remerciements : Julien « Spao Panzer » et Victor « Dirty Deep »

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Interview réalisée
au Discobole
Colmar le 21 novembre 2015

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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