Shemekia Copeland
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Shemekia, peux-tu présenter ton groupe?
Mais je ne sais pas qui c'est (rires) !
A la batterie il y a Barry Harrison, Jeremy Baum au piano, Arthur Neilson à la guitare et Eric King à la basse.

Aujourd'hui, pour une jeune femme comme toi, est-ce facile de chanter du blues ?
Non, bien que cela n'a pas été aussi difficile pour moi que pour des chanteuses telles que Bessie Smith dans les années 20 ou Koko Taylor plus récemment.
Elles étaient des pionnières, c'était très dur pour elles.
Aujourd'hui ce n'est pas évident mais les conditions de travail sont plus favorables, c'est donc plus simple de chanter du blues pour une jeune femme aujourd'hui qu'à l'époque.

Le fait de faire partie d'une famille très ancrée dans le blues t'a t-il aidé ?
Je suis originaire de Harlem ou le blues n'était pas la musique prédominante. Heureusement, mon père Johnny Copeland m'a aidé, il m'a donné confiance et m'a fait sortir de là.
Il a cru en moi et m'a aidé à mes débuts…je suis vraiment très attachée à la mémoire de mon père.
C'est grâce à lui que j'ai pu commencer à chanter.

Que peux tu dire sur la scène blues new-yorkaise d'aujourd'hui ?
C'est terrible, énormément de clubs ont mis la clé sous la porte. Certain, bien avant que je commence cette carrière….
Il y a même des clubs où j'ai joué à mes débuts qui sont déjà fermés. Il existe d'autres endroits, des cabarets qui sont des petits bouges souvent mal fréquentés.
La scène blues new-yorkaise va en s'amenuisant.

N'est tu pas tenté par une carrière à Chicago ?
Je suis une New-yorkaise ! (Rires)

Ton nouveau disque semble plus commercial que le premier, est une idée de ton management ?
Je suis une chanteuse de blues à la base, mais je n'ai que 22 ans. J'ai encore besoin de grandir et d'évoluer, pour cela je me sers de mes diverses influences, soul, rythm & blues, rock'n'roll, jazz classique etc…. Le management n'a rien à voir dans mes choix musicaux.
Ne soyez pas surpris si un jour j'intègre de l'opéra dans mes albums (rires) !
Par contre je ne ferai jamais du Britney Spears (rires) !

Dans les années 70, ton père a été le premier bluesman à aller dans ce sens en faisant des expérimentations avec des artistes africains ou des musiciens de free jazz, ne serais tu pas tenté de sortir des sentiers battus pour apporter quelque chose de nouveau ?
Oui, pourquoi pas aller à Cuba ou en Afrique ?
L'autre jour j'étais dans un concert où on m'a dit qu'une de mes chansons ressemblait à de la " easten music ", alors pourquoi ne pas explorer ces nouvelles voies. Je suis ouverte à cela également.

Envisage tu de plus t'impliquer dans tes compositions ?
Effectivement, il va falloir que j'évolue et que je grandisse car l'écriture dépend également de l'expérience.
D'ailleurs, peut être qu'en venant en France je trouverai l'inspiration en voyant de jolis garçons français (rires).

Comment se constitue ton répertoire sur scène actuellement ?
Je jouerai principalement des morceaux de mes deux premiers albums.

Au fait, quelles sont tes influences musicales ?
J'aime beaucoup les voix des chanteurs de soul music tels que Otis Redding, Sam Cooke, Marvin Gaye, Percy Sledge.
Les voix de mâles constituent l'essentiel de mon inspiration.

Tu donnes 250 concerts par ans, où trouve tu ton énergie ?
Mon énergie vient du ciel, j'ai la chance d'être jeune donc j'ai de l'énergie. C'est surtout cette influence divine qui me donne cette force.

Comment as tu appris à chanter ?
Il y a cette inspiration familiale.
Mon père, Johnny Copeland, passait ses journées à jouer de la guitare. Au bout d'un moment j'ai eu envie de le suivre et de chanter. Je chantais avec lui au quotidien, même en mangeant.

Ton premier album a été très bien accueilli en France, comment cela s'est-il passé aux USA ?
Très bien et mon deuxième disque s'est encore mieux vendu !

As tu une anecdote à nous raconter sur ta carrière ?
Je me suis produit à Montreux en Suisse au Festival de Jazz ou se produisait BB King. Je suis allé le voir au workshop où les gens pouvaient lui poser des questions. Il y avait beaucoup de monde et j'étais là toute timide, j'ai quand même lever la main et lui ai demandé : " veux tu te marier avec moi ? ".

Et qu'a t-il répondu ?
Quand ? (Rires)

 

 
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Les liens :

Interview réalisée au Cognac Blues Passions le 27 juillet 2001

Propos recueillis par David BAERST

 

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