Les Socquettes Blanches avec
Daniel Delannoy & Paolo Coccina
Daniel, peux tu présenter les Socquettes
Blanches ?
Daniel Delannoy : Le groupe est constitué par 5 musiciens ; le
dernier venu est le guitariste rythmique Tony (comme son auguste prédécesseur
Tony d'Arpa), le guitariste soliste Monsieur " Smart ", à
la basse mon vieil ami Paolo Coccina et le légendaire batteur Jean-Jacques
qui a joué dans le passé aux côtés de Gene
Vincent et Vince Taylor ainsi que ma modeste personne en tant que chanteur,
Daniel Delannoy.
Peux tu nous dire comment vous vous êtes
rencontrés et comment vous est venue l'idée de fonder les
Socquettes Blanches ?
D.D: La première rencontre a été avec Paolo, mon
vieil ami depuis toujours. Pour moi ce groupe, c'est un vieux rêve
de môme car je viens du même quartier qu'Eddy Mitchell. Je
l'ai connu, étant gamin j'ai vécu l'histoire des Chaussettes
Noires de l'intérieur, d'où bien des anecdotes.
Je n'ai jamais vu le groupe sur scène à l'époque,
d'où une grande frustration. Par contre, comme je le disais, j'ai
vécu cela de l'intérieur, je voyais les Chaussettes qui
venaient dans le quartier pour chercher Eddy etc
.
J'ai connu Claude Moine avant Eddy Mitchell ce qui m'a complètement
motivé. J'aime autant Eddy Mitchell, l'artiste, que Claude Moine,
l'homme. Ce n'est pas les mêmes
.
Les Chaussettes Noires étaient des vedettes
immenses à l'époque, comment se comportaient-ils avec des
jeunes fans comme toi ?
D.D : Pour eux c'était un immense tourbillon, leur histoire a démarrée
comme de la poudre magique. Même Claude (Moine alias Eddy Mitchell,
Nda) a qui je faisais dédicacer mes disques lorsqu'il était
de passage, très furtivement, chez ses parents pour changer de
vêtements probablement (car il tournait beaucoup à ce moment
là) était déjà un type vachement discret,
vachement sympa. Ils étaient tous, malgré le succès
qui s'était emparé d'eux, des garçons très
gentils, très sympas, des vrais rockers quoi.
Le fait de fonder un groupe autour de cette légende,
c'est une question que vous vous êtes posé ou c'est venu
naturellement ?
D.D : C'est assez curieux parce que lorsqu'il y a eu la rencontre avec
tous les membres. Tout le monde a eu cette idée là :
" Il faudrait faire un groupe comme les Chaussettes ! ".
J'avais rencontré Tony d'Arpa il y a une vingtaine d'années,
c'est là que l'idée est née dans ma tête.
Puis j'ai fais la bonne rencontre, celle de Paolo qui m'a présenté
les autres car c'est le roi du casting le père Paolo ! C'est né
comme ça et parti comme une bonne mayonnaise !
-Arrivée de Paolo Coccina dans le salon de l'hôtel-
Quelle a été la réaction
des Chaussettes Noires originales lorsqu'ils ont su qu'un groupe allait
faire revivre leur histoire ?
D.D : C'est un truc que l'on n'avait pas du tout calculé, vraiment
pas.
En fait l'approche a été très simple, on a fait l'Olympia
le 20 juin 2004 où Gilbert Bastellica et Paul Benaïm (respectivement
batteur et guitariste des Chaussettes Noires, Nda) ont joué avec
nous. Il y a eu une vraie osmose car nous venons de la même famille
musicale et nous sommes devenus très très potes. Pour nous
cet Olympia, ça a été deux choses, même si
les mots peuvent paraître " pompeux ", ça a été
reconnaissance et consécration. Depuis nous sommes très
potes, Paul m'appelle deux fois par jour au téléphone et
moi pareil !
Nous sommes des frères d'armes et nous nous produirons ensemble
du 22 au 26 février 2005 au Méridien.
Paolo Coccina : Pour anecdote il faut savoir que Paul Bénaïm
était venu nous voir au Méridien ou au Petit Journal Montparnasse
il y a quelques années et il ne s'était pas manifesté.
Par la suite il est revenu nous voir et là était enfin venu
à notre rencontre.
Donc des échos hyper positifs
P.C : Oui, Paul notamment a beaucoup apprécié. C'est pour
cela qu'on a pu leur proposer de venir nous rejoindre sur ce fameux Olympia.
Avez vous déjà eu un retour de la
part d'Eddy Mitchell ?
D.D : Eddy sur une radio concurrente et néanmoins amie a parlé
de nous il y a une quinzaine de jours dans des termes assez élogieux,
je dois dire que cela m'a beaucoup touché.
Je pense que c'est une question de temps, mais il y aura probablement
une rencontre un jour, cela serait un grand plaisir. Nous ne courrons
pas après car nous savons qu'il a bien d'autres choses à
faire, il a une belle carrière derrière lui et devant lui
.
Sur votre dernier album, il y a une chose extraordinaire,
c'est un titre inédit des Chaussettes Noires dont vous êtes
les créateurs, comment cela s'est-il passé ?
D.D : Ca a été très sympa, je suis passé par
la hiérarchie, la SACEM etc
. Trois semaines plus tard, sous
l'impulsion de Claude, j'ai reçu la partition. Ce qui était
marrant et ludique c'était de recevoir cette partition d'un mec
qui avait 20 ans lorsqu'il l'a écrit. Cette chanson n'avait jamais
été enregistrée, elle était au placard, tout
le monde en parlait mais personne ne connaissait le texte. On a essayé
de ne pas trahir l'esprit " chaussetteux " et je crois
qu'on s'en est pas mal sorti !
Vous souhaitez créer un son nouveau autour du répertoire
des Chaussettes ou recherchez vous un genre de mimétisme ?
D.D : Il y a un mot que l'on exclu, c'est le mot clone
.
Les Socquettes Blanches veulent créer leur identité. Nous
voulons continuer l'histoire des Chaussettes, mais modestement, avec nos
moyens. Nous le faisons avec sincérité, il n'y a pas d'autre
démarche.
Nous cherchons à perpétuer une légende et notre souhait
serait de franchir les frontières. Nous avons des connections au
Canada par exemple. C'est l'histoire de la terre, nous puisons dans le
passé pour ramener quelque chose de nouveau.
Quelle orientation comptez vous donner à
vos prochains disques, le répertoire des Chaussettes Noires n'est
pas inépuisable ?
D.D : Il se trouve que nous sommes tous un peu auteurs-compositeurs. Nous
voulons continuer l'histoire et ne pas rester axés sur un répertoire
de 60-70 chansons, d'ailleurs pour être objectifs tout ne nous plait
pas dans le répertoire du groupe. Nous voulons avancer et apporter
nos propres créations. Nous avons la chance d'avoir cette couleur,
nous sommes touchés par a poudre magique des chaussettes et j'espère
que cela va durer longtemps.
Avez vous des projets dans cette optique ?
P.C : Tu sais bien pour avoir passer le titre " Tu es belle "
à l'antenne, que nous avons des compositions originales bien à
nous. On compte bien continuer dans cette voie là, nous avons d'autres
morceaux en réserve mais nous attendons l'occasion de les présenter.
D.D : Et ça va faire mal !
Que tiendrez vous à ajouter qui vous tienne
à cur ?
D.D : On embrasse tous ceux qui aiment notre musique et nous espérons
séduire ceux qui ne l'aiment pas, mais nous on les aime quand même
!
P.C : Nous remercions tous les gens, comme toi, tous les passionnés
qui nous aident à maintenir la flamme car tu es bien placé
pour savoir que ce n'est pas évident.
Au fait, qu'elle est la réaction des vieux
fans des Chaussettes Noires face à votre musique ?
D.D : La réaction nous l'avons senti dès notre premier concert
le 26 février 2002 au Petit Journal Montparnasse car tous les gens
qui venaient nous voir ça les faisaient rire les Socquettes Blanches.
En fait, je le dis modestement mais un peu fièrement quand même,
au deuxième titre ceux qui avaient connu les vraies Chaussettes
étaient au garde à vous.
La vieille " Garde de Napoléon " s'est mise debout
et depuis un réseau de fans s'est créé, c'est grâce
à eux et grâce à toi mon cher David que nous pouvons
avancer dans notre musique.
Nous faisons de la résistance et en sommes heureux, nous sommes
ceux qui disent non !
Est ce que l'on peu imaginer pour le futur, par
exemple, un album original des Socquettes Blanches avec des invités
tels que Benaïm ou Bastelica qui viendraient prêter main forte
?
D.D : C'est curieux que tu poses cette question car on ne t'a rien dit
mais tu l'as deviné car la semaine prochaine au Méridien
nous allons enregistrer un album live avec eux.
Ce disque sera accompagné par un DVD.
Dans l'album suivant, il y aura énormément de compositions
personnelles et moins de reprises des Chaussettes Noires, mais ce sera
la même famille. J'espère qu'ils seront avec nous en studio
pour l'enregistrement.
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