Son of Dave
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Pour commencer, Benjamin (son vrai état civil est Benjamin Darvil, Nda), peux-tu te présenter ?
Oui ! Je m'appelle Benjamin ou Son of Dave, car mon papa se prénomme Dave. C'est vrai…
Je suis originaire de Winnipeg, Manitoba, au Canada. Je suis anglophone, mais pas francophone.

Quand as-tu commencé la musique, t'es-tu orienté vers le Blues dès le début ?
Quand j'étais un petit garçon, j'ai décidé de jouer du Blues, oui !
J'avais reçu un harmonica dans ma chaussette pour Noël (rires).
Après cela j'ai commencé à jouer. C'était normal pour moi.

Quelles étaient tes influences musicales ?
Pour l'harmonica, c'est en écoutant un disque de James Cotton. Je devais alors avoir 12 ou 13 ans et le virus m'est venu. Je me souviens d'un Festival avec plusieurs milliers de personnes qui bougeaient au rythme de sa musique, c'était bon…

Dans mon adolescence, j'aimais beaucoup John Hammond Jr, Sonny Terry et Brownie Mc Ghee. Je n'ai jamais eu de bons disques de John Lee Hooker. J'en possédais un qui était très mauvais…

A l'époque il n'y avait pas Internet. Il y avait juste la radio de ma ville qui était orientée vers la musique Rock et le Disco. C'était dans les années 70. Il était très difficile d'écouter du Blues.

Sauf si tu avais la chance de tomber sur un disque de ce genre dans l'un des magasins de la ville. Dans ces années-là, c'était une grande chance de tomber sur un bon disque. Dans les 70's ou 80's, c'était rare. Donc tu écoutais ce disque très souvent en faisant attention à tout ce qu'il y a d'écrit sur la pochette.
Aujourd'hui c'est différent…

As-tu pris des leçons d'harmonica à l'époque ?
Non, j'ai appris par moi-même.

Quand as-tu commencé professionnellement, était-ce seul ou avec un groupe ?
J'ai commencé après l'école (rires).
J'ai passé ma vie à jouer de la musique à compter de mes 22 ans. J'ai joué avec mon propre groupe de Blues qui se nommait The Crash Test Dummies.
J'ai passé 12 ans avec ce formidable groupe. Cela m'a beaucoup appris. Puis plus de voyages, plus de tournées, plus de succès…

A tes débuts, comment se portait le Blues au Canada ?
Tous les garçons et les filles se retrouvaient dans un petit bar au coin d'une rue où on jouait du Blues. C'est là-bas qu'il y avait la meilleure musique que l'on pouvait entendre en ville. C'est là-bas que j'ai entendu le meilleur Blues. Je devais avoir 15 ou 16 ans. Je me débrouillais toujours pour jouer avec un groupe.

Même si j'étais trop jeune pour rentrer dans le bar.

Tu es Son of Dave, le fils de Dave, ton père est-il aussi un musicien ?
Pas exactement…
Un excentrique oui !
Il aime la musique et possède une collection de 78 tours qui n'est, certes, pas très importante en quantité. Cependant, on y trouve du très bon Jazz, du Swing, de la musique de Big Band, Fats Waller et beaucoup d'autres bonnes choses…

Comment décris-tu ta musique ?
Je n'ai pas à décrire ma musique, c'est ton job (rires) !

Y'a-t-il une part d'improvisation dans celle-ci ?
Je ne sais pas…
Chaque chanson est une improvisation que je développe, par la suite, chaque nuit.
Je créé souvent mes chansons durant les concerts…

" Blues du futur " serait une bonne définition de ta musique ?
Mon expression favorite est " Blues du jour " (rires)…
Je joue le Blues du jour, oui…

Qu'aimes-tu, dans la musique, aujourd'hui ?
C'est une bonne question …
J'aime la scène disco et électro française…
C'est quelque chose qui m'inspire et que je trouve très sexy et drôle…

Je ne sais pas vraiment qui sont les groupes, les artistes ou les DJ's mais j'aime vraiment entendre cela quand je suis dans des boites de nuit.

Il y a Daft Punk qui est, pour moi, ce qui se fait de mieux sur la scène électronique française actuellement. Même si cela date d'il y a dix ans, pour moi c'est moderne…

Connais-tu, aussi, des artistes de Blues français ?
Je connais Petit Vodo qui est plus un mélange de Blues et de Rock'n'roll, c'est un homme orchestre (un one man band, Nda). Sinon je ne me souviens pas exactement de tous les noms de ces artistes ou groupes français…

Je connais Hells Kitchen mais eux viennent de Suisse. Je les aime bien comme d'autres gens dont les noms ne me reviennent plus…

Quels sont les thèmes que tu aimes aborder dans tes chansons ?
J'ai quatre sujets qui reviennent, régulièrement, dans mes chansons. D'abord faire l'amour, puis boire, puis se battre et enfin… (Benjamin a un trou de mémoire, Nda).

Le quatrième est peut être fumer ?
Non ! Ca va avec boire (rires)…
Il y a donc faire l'amour, boire, se battre et je n'arrive pas à me souvenir du quatrième…je n'en trouve que trois (rires).

Pourquoi aborder le thème de la bagarre ?
C'est une partie de la vie…
C'est comme les marches militaires (Benjamin, en plein délire, se met alors à imiter une fanfare militaire allemande, Nda), c'est une partie de la musique…
C'est comme un sport qui se nomme le Rugby et qui a beaucoup de similitudes avec la bagarre.

C'est une forme d'énergie et je peux le transposer dans mes chansons. Il y a, donc, des titres qui traitent de bagarre, de boissons, d'actes sexuels et un quatrième genre dont je n'arrive pas à me rappeler.

Pourquoi as-tu décidé d'inclure des samples et des boucles à ta musique ?
Parce que… je ne sais pas !
Je suis un capitaliste et j'essaye de remplacer les gens par des machines. Je vire les hommes pour un petit esclave électronique (rires).

Tu ne souhaites plus travailler avec un groupe ?
Non, je ne crois pas…
Je l'ai fait pendant des années et, maintenant, c'est bon d'être seul…

La culture des années 50 représente-t-elle quelque chose d'important dans ton style, pour les vêtements par exemple ?
Je porte un chapeau depuis mon adolescence. Pour le reste je ne porte que des vêtements d'occasion, de seconde main…
C'est très fréquent dans certains pays comme l'Angleterre mais je crois que ce n'est pas très répandu en France.

Par contre, regarde, mes chaussettes sont toutes neuves (il me montre alors ses chaussettes, Nda). Je les ai achetées en France, elles sont pas mal !

Les chaussettes françaises, voilà qui pourrait être un bon sujet pour tes chansons !
Peut être pour mon prochain album oui…
Quoiqu'il risque de ne pas être évident de faire suivre une bonne chanson de bagarre avec un titre sur les chaussettes françaises, non…

Peux-tu revenir sur ta discographie ?
J'ai enregistré 4 ou 5 disques. Le seul que tu peux trouver est "Son Of Dave 02" qui est distribué dans les magasins français. Tu peux en parler à tes auditeurs…
Tu peux aussi le télécharger sur ITunes.
J'espère en enregistrer un autre pour l'année prochaine…

Aujourd'hui te produits-tu encore aux USA ou au Canada et, si oui, ressens-tu une grande différence avec la scène européenne ?
Je ne joue presque pas en Amérique où je n'ai du faire que deux shows. Au Canada je n'ai fait, en solo, qu'environ dix concerts. Par contre que ce soit en Europe, en Afrique du Sud ou au Japon j'ai du faire plus de 400 concerts. J'aime particulièrement l'Europe…

Quels sont tes projets ?
Un nouvel album l'an prochain et peut être une collaboration avec Petit Vodo et aussi avec Martina Topley-Bird. Ce serait un concert avec elle…j'espère !

As-tu autre chose à ajouter ?
Non, sinon merci pour cette excellente interview et pour les questions humoristiques.

http://www.myspace.com/thesonofdave

 

 
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myspace.com/thesonofdave

Interview réalisée au
Nancy Jazz Pulsations
le 14 Octobre 2007

Propos recueillis
par David BAERST
et Jean-Luc

En exclusivité !

 

 

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