Steve Hill
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Steve, en quelques mots, comment pourrais-tu te présenter à ton public français ?
Je m’appelle Steve Hill, je suis originaire du Québec. J’ai grandi à Trois-Rivières et j’habite à Montréal depuis une vingtaine d’années. J’ai commencé à faire des spectacles, dans les bars, à l’âge de 16 ans.
Deux ans plus tard, je gagnais déjà ma vie ainsi et était devenu un professionnel de la musique. On peut donc dire que cela fait un bon bout de temps (rires) !
Mon 7ème album va bientôt sortir…
Dans le passé j’ai fait beaucoup de blues. J’ai également joué une musique plus blues rock voire complètement rock…steve hill
Ces temps-ci, je suis totalement retombé dans le blues…

Justement, durant ton enfance, de quelle manière as-tu découvert le blues ?
J’ai commencé à jouer, à l’âge de 13 ans, après avoir entendu l’album « Disraeli Gears » du groupe Cream puis « Led Zeppelin II » ainsi que les disques de Jimi Hendrix.
Quand je lisais les interviews de ces artistes, je constatais que certains noms revenaient souvent. Il s’agissait de ceux de bluesmen comme Muddy Waters, Robert Johnson, Albert King etc…
De ce fait, très rapidement, je me suis plongé dans l’œuvre de ces derniers.
C’est une musique qui a changé ma vie… Se retrouver « embarqué » par Muddy Waters ou Howlin’ Wolf est une chose magique…
J’ai eu la chance de jouer avec beaucoup de ces musiciens, comme Hubert Sumlin que j’ai accompagné lors d’un spectacle. J’ai également joué en première partie de légendes du blues, à savoir : BB King, Buddy Guy, Ray Charles, ZZ Top, Luther Allison, John Mayall, Etta James etc…
Ce sont de superbes expériences …

De quelle manière as-tu commencé à jouer de la guitare ?
J’ai toujours rêvé d’en jouer mais, enfant, je n’imaginais pas que cela puisse se réaliser.
Je ne savais même pas qu’il était possible de se procurer des guitares électriques à Trois-Rivières (rires).
Heureusement j’ai connu des amis qui jouaient de cet instrument. Par leur intermédiaire, j’ai commencé à mon tour. Comme je te le disais précédemment, trois ans plus tard je faisais déjà le circuit des bars…

Etait-ce en tant que membre d’un groupe ?
C’était avec mon premier groupe qui se nommait The Fuzz Washington.
Puis j’ai commencé à faire des shows en solo, en duo et j’avais mon propre groupe de blues qui se nommait Steve Hill & The Blue Thing. Arrivé à Montréal, j’ai commencé à jouer avec Bob Harrison . Vers l’âge de 20/21 ans, j’ai réellement relancé ma carrière sous mon propre nom…

Comme tu me le disais, tu as rencontré de nombreuses légendes de l’histoire du blues. As-tu eu l’occasion de passer du temps avec elles, à titre personnel qu’as-tu retiré de ces expériences ?
Je n’ai, malheureusement, pas pu parler à tous les artistes dont j’ai fait la première partie.
Je n’ai même pas rencontré Ray Charles par exemple…
Par contre j’ai passé une quinzaine de minutes avec BB King. Il me disait qu’il fallait faire attention à son corps si on veut travailler longtemps. Il sait de quoi il parle, il a commencé sa carrière il y a 65 ans…

On peut compter à ton actif, une autre collaboration importante. Il s’agit de celle avec Nanette Workman, qui est une chanteuse très respectée dans le monde du rock. Comment l’as-tu rencontrée et de quelle manière avez-vous commencé à collaborer ensemble ?
Nanette était venue me voir en spectacle en 1999, alors que je sortais mon deuxième album.
Elle avait bien aimé ce que je faisais et, justement, voulait revenir au blues. Elle m’a donc demandé de réaliser son premier album dans ce registre « Roots’N’Blues », en 2001. Depuis cette première expérience, nous collaborons ensemble de temps en temps. J’ai composé trois chansons sur son dernier opus « Just Gettin’ Started » (2012) et j’ai joué sur « Mississippi Rolling Stone » (2005).
J’adore Nanette… Elle est à la fois une grande sœur, une mère et une excellente amie !

As-tu souvent eu l’occasion de travailler avec d’autres artistes canadiens, y’a-t-il beaucoup d’échanges entre vous ?
Oui j’ai collaboré avec de nombreuses personnalités de la musique québécoise. On peut citer Eric Lapointe qui est une grande star chez nous (quelques albums puis des tournées pendant deux ans et demi), Michel Pagliaro (3 ans de collaboration, un DVD « Live à Québec » en est le témoignage), Zachary Richard (quelques années de tournées) et on me retrouve sur de nombreux albums de Linda Lemay, Richard Séguin, etc…

Avec Zachary Richard, tu as abordé un répertoire plus « acadien ». Est-ce une musique qui t’intéressait déjà avant de le connaître ?
Oui, comme toute la musique de la Louisiane en générale… je l’adore !
J’étais parti en Louisiane à l’âge de 21 ans, je m’intéresse à cette culture depuis longtemps. Avec Zachary, j’ai vécu une très belle expérience. Dans son groupe, j’ai remplacé Eric Sauviat qui l’a accompagné pendant un bon bout de temps.

Tu as abordé des styles de blues différents (blues traditionnel, blues rock…) et des musiques plus proches d’un rock dur. De ce fait, comment définirais-tu ton style ?
Je fais un mélange de blues, de rock, de country et de southern rock. J’aime de nombreuses musiques différentes et j’écoute énormément d’artistes.
Ma musique est toujours enracinée dans le blues mais, comme tu le disais, je me suis aussi aventuré dans des musiques plus « hard ». Par exemple, en 2007, j’ai sorti l’album « Devil At My Heels » qui était vraiment dans cette mouvance musicale. Par la suite « The Damage Done » était plus southern rock alors que mon dernier album en date « Whiplash Love » met en exergue un côté country que je ne mettais pas en avant auparavant. Bientôt sortira mon nouveau CD « Solo Recordings Vol.1 : Alone Hungry & Mean » sur lequel j’ai décidé de me produire seul, comme lors de cette actuelle tournée. J’y reviens à un blues très roots, style auquel je me consacre beaucoup actuellement. De plus, c’est une musique qui colle parfaitement bien à cette configuration.

D’après ce que j’ai pu voir et entendre, durant ton soundcheck, tu joues en solo mais uniquement avec une guitare électrique…
En fait, je me sers aussi d’une guitare acoustique sur quelques chansons…
Je trouve intéressant de faire un spectacle solo en configuration électrique. Puis j’ai une grosse caisse, une charley et je fais des percussions avec les pieds. L’ensemble donne un son qui est bien rempli…

Quels sont les guitaristes, de la scène actuelle, dont tu te sens le plus proche ?
J’aime bien Derek Trucks…
Il faut dire que je joue beaucoup de guitare slide donc je le respecte beaucoup.
Sinon, en général, j’écoute surtout des enregistrements plus anciens…

Toi qui es un songwriter, où puises-tu ton inspiration ?
Je m’inspire de ce qui se passe dans ma vie. L’amour est une source inépuisable. Il y a tellement de façons de traiter ce sujet…
J’aime également les chansons consacrées à la route, car j’y passe une bonne partie de ma vie (rires). steve hill

J’ai vu que tu es aussi membre d’un groupe nommé The Majestiks…
En fait, j’ai formé ce groupe pour l’album « The Damage Done » qui, du coup, est signé Steve Hill & The Majestiks. L’autre guitariste du projet, Johnny Flash (actuellement à l’affiche du show « Viva Elvis », du Cirque Du Soleil, à Las Vegas), est le fils d’un musicien qui avait un groupe nommé The Majestiks. De plus c’est l’oncle de notre bassiste qui en était le batteur. C’est pour cela que nous avons nommé notre projet Steve Hill & The Majestiks.

C’est aussi une manière de prouver que vous rendez toujours hommage à vos racines…
Oui, ça c’est une chose qui est certaine !

C’est ta septième tournée française. Qu’apprécies-tu le plus dans le fait de venir te produire de ce côté-ci de l’Atlantique ?
Il est toujours appréciable de découvrir de nouveaux endroits…
D’autant plus que je connais le Québec de fond en comble.
J’adore la gastronomie française et le bon vin. Les gens sont très sympathiques, nous sommes toujours très bien reçus…

Tout au long de ces sept tournée, as-tu eu l’occasion de croiser la route d’artistes français de blues ? Connais-tu cette scène ?
Pas tant que ça…
Je me produisais souvent ici à la fin des années 1990 et au début des années 2000...
Je suis revenu l’an passé car Sony Music a décidé de distribuer « Damage Done » en Europe.
Je connais juste Paul Personne car j’avais fait sa première partie à Beauvais en 2004.
L’an passé il est venu me voir en concert (à La Luciole d’Alençon, nda), c’est un gars vraiment très sympathique !

Actuellement tu joues en solo. Est-ce, pour toi, un exercice plus difficile que celui de te produire en groupe ? En quoi cela est-il différent à ton avis ?
C’est une chose très différente en effet !
D’autant plus que, si quelque chose se passe mal, je ne peux pas blâmer le batteur ou le bassiste (rires) !
C’est donc plus difficile, mais j’aime vraiment cela car ça me demande de me surpasser chaque soir.
Je ne peux pas prendre la chose à la légère et m’appuyer sur le groupe. C’est beaucoup de travail mais quand ça fonctionne bien, c’est très valorisant !
C’est une sensation très intérieure, il faut vraiment que j’aille chercher les choses au plus profond de moi-même. Cela demande une concentration extrême, qui me permet de ne plus penser à rien d‘autre... Y compris à ce que font mes pieds, ma guitare ou ma voix. C’est un « trip » très intérieur…

Avant de te lancer dans cette aventure. As-tu écouté différents one man bands ?
Pas vraiment…
Par contre, je me suis replongé dans mes racines. J’ai réécouté Robert Johnson, Muddy Waters et des enregistrements de la firme Chess Records de Chicago.
Ce show s’est monté progressivement… Au départ, je ne faisais que taper du pied et jouer de la guitare. Puis j’ai ajouté la grosse caisse… Dernièrement m’est venue l’idée de prendre une tasse à café en plastique, d’y mettre de la monnaie et de me l’attacher à une botte…

Peux-tu me parler de tes projets ?
Je vais principalement tourner au Canada…
J’étais à New-York il y a trois semaines. Je vais y retourner fréquemment car il y a un superbe endroit, nommé le Living Room, où je devrais faire une résidence une fois par mois.
En juin, je donnerai des concerts à Toronto . Mon album sortira fin avril au Québec, je vais donc faire de nombreux spectacles en solo.
Sinon, je continue de faire des shows avec mon groupe puisque mon dernier album en date « Whilpash Love » (blues rock et rock) est sorti il y a moins d’un an.
Je mène donc de front trois tournées, car  j’ai également fondé un groupe de country music nommé Steve Hill & Mountain Daisies. Nous sommes programmés, cet été, dans quelques Festivals de country au Québec. Quand j’aurais du temps, je me mettrai à travailler sur un nouvel album.
Je le ferai dès que je pourrai me le permettre, car cela doit faire presque deux mois que je n’ai pas eu une journée de repos.
Avec ces trois projets, je contente tous mes appétits musicaux (rires) !

Dans la country music, de quelle école te sens-tu le plus proche ? Je te verrais plutôt rangé du côté des outlaws non ?
Oui absolument, les outlaws !
J’adore Waylon Jennings (Steve insiste plusieurs fois sur Waylon Jennings, nda) , Buck Owens, Gram Parsons…

Est-ce que tu as une conclusion à ajouter ?
Je tiens à te remercier pour cet entretien et pour faire la promotion de ma musique. J’invite les gens à me découvrir sur scène ou via mon site www.stevehillmusic.com
J’ai aussi trois pages sur Facebook. Vous pouvez donc vous tenir facilement informés de mon actualité.
En plus, je prends toujours beaucoup de plaisir à répondre aux gens !

Remerciements : Alexandre Alonso et l’incroyable Flétan (le roi des roadies !).

www.stevehillmusic.com
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Interview réalisée au
Caf’ Conc’ d’Ensisheim
le 20 mars 2012

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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