Stevie Cochran
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Stevie, quels sont les musiciens qui constituent ton groupe ?
Il y a Peter à la batterie, Tom Carey à la basse et aux chœurs et enfin moi-même à la guitare et au chant…

Peux-tu revenir sur tes origines et sur ton parcours ?
Je viens de New York, Long Island, où j'ai vécu toute ma vie. J'ai débuté la guitare en 1966 par le biais de mon grand père qui était un guitariste de Swing - Jazz de notoriété dans les années 1940. Il m'a offert une guitare alors que j'étais encore très jeune…

Je me suis davantage appliqué à l'apprentissage de cet instrument, surtout électrique, grâce à l'influence que les Beatles avaient sur moi. Ceci dit, j'étais également sous l'emprise de styles aussi variés que le Blues, le Rock, le Rock'n'roll, le Jazz…
J'ai vraiment pratiqué différents genres de musiques, je suis simplement quelqu'un qui aime la musique.

Tu as cité les Beatles mais quels étaient les autres artistes qui t'influençaient le plus ?
C'est vraiment important…
Cela a commencé avec les Beatles, les Rolling Stones puis avec Jimi Hendrix, Cream, les Allman Brothers, Jeff Beck…
Dans un autre registre, j'adore Miles Davis, Muddy Waters, Todd Rundgren, Frank Zappa qui est un des plus importants à mes yeux, John Lennon en solo, Joni Mitchel etc…

A quand remontent tes débuts professionnels ?
Cela date de 1973 quand j'avais 15 ou 16 ans…
J'étais déjà dans un groupe avec Tom Carey alors que nous n'étions que des adolescents. Notre collaboration remonte donc à 35 ans !
Nous jouions déjà dans le groupe du Lycée et après cela, nous n'avons jamais arrêté (rires) !

Tu as beaucoup d'influences variées mais, pour toi, quelle est la définition de ton propre style ?
Le fond de mon catalogue est surtout marqué par le Blues et le Rock. Il peut aussi être constitué d'un peu de Jazz, de Rythm and Blues, de Soul. C'est un espèce de mélange de tout cela mais l'origine en est le Blues. C'est comme pour Led Zeppelin ou des groupes comme ceux-ci qui sont partis du Blues pour créer leur propre musique.
Je suis très marqué par le Blues. Lorsque j'avais 18 ans, j'étais dans un groupe qui était spécialisé dans cette musique. Nous reprenions du Muddy Waters, du James Cotton, du John Lee Hooker…
J'ai même eu l'occasion de partager la scène avec tous ces gens à l'occasion de premières parties, j'étais alors très jeune…

Est-il facile pour un chanteur - guitariste comme toi de s'imposer dans une ville telle que New-York City ?
A New York City, il y a vraiment un nombre considérable d'artistes. Il y a très longtemps, je me produisais à Greenwich Village. Cela remonte à 1977...
Puis je partais sur la route pour une longue période avant de revenir. Il faut avouer que c'est difficile. Si tu es bon et que tu as de la conviction, tu peux éviter d'être éjecté du circuit. De plus, la situation du business de la musique - en général - n'est pas au mieux. L'endroit n'est plus aussi vivant qu'à une époque. Il est de plus en plus difficile de s'y imposer…

Comment cela se ressent-il au niveau des Clubs ?
Beaucoup de Clubs ferment, d'autres ouvrent…
Il y a beaucoup de musique à tout heure et dans tous les styles. New York reste encore une ville un peu privilégiée.

Pour toi il y a une grande différence avec l'Europe ?
Oui et j'adore venir ici !
L'une des plus belles choses qui soit arrivée dans ma carrière et de pouvoir me produire ici. La première fois que j'ai quitté les USA pour venir me produire en Europe c'était en 1986, en Angleterre. Puis j'ai fait une tournée avec Carolyn Maas, je jouais de la guitare pour elle, en Allemagne…

Ici l'ambiance et souvent très chaude et j'aime revenir le plus régulièrement possible. J'ai débuté mes tournées en Suisse, France et Italie en 1995. Je n'ai jamais arrêté depuis. Le public est formidable ici…

Il apprécie davantage la musique qu'à New York où il est très difficile de capter l'attention des gens. Il y a toujours beaucoup de monde partout. Les gens discutent, boivent et ne font pas toujours attention aux musiciens. J'aime vraiment le public européen qui respecte la musique et les musiciens.

Tu écris et composes la plupart de tes chansons, quels sont les sujets que tu aimes aborder dans celles-ci ?
J'y raconte un peu ma vie. Les choses qui se passent à travers le monde qui pourraient me heurter. Je fais aussi des chansons d'amour, enfin beaucoup de choses me poussent à écrire (rires).

Peux-tu me parler de ta production discographique ?
Nous avons commencé à enregistrer en 1981 avec " 45 ". C'était un album qui faisait référence à John Lennon. Nous nous demandions pourquoi il avait été tué. Ce devait être au départ un EP mais nous avions assez de chansons pour constituer un LP.
En 1995, nous avons enregistré notre premier CD… Depuis nous avons du en faire environ 25...

J'enregistre beaucoup de choses, que ce soit en studio, en live ou ailleurs….
Je travaille, un peu, à la manière de Frank Zappa qui enregistrait et conservait tout ce qu'il faisait. Maintenant nous nous sommes, aussi, lancés dans le DVD…

Quels sont tes meilleurs souvenirs depuis tes débuts dans la musique ?
Il y a différentes choses…
Je garde un excellent souvenir des concerts que j'ai donné en ouverture de ceux de Johnny Winter, il y avait aussi Rick Dirringer.

J'ai aussi eu l'occasion de me produire avant Bruce Springsteen à Asbury Park…
Enfin, j'ai eu la grande chance de me produire 5 fois au Montreux Jazz Festival. C'est une chose formidable et il existe même un DVD enregistré lors de mon dernier passage là-bas !
J'ai de très bons souvenirs de mes passages en Suisse, en France, Italie…

Que penses-tu du public français ?
Il est vraiment formidable !

Connais-tu certains artistes français de Blues ?
Pas vraiment, non…
J'ai signé avec le label MSI Bluetone qui est un partenaire de Dixiefrog Records. Je sais qu'il y a un gars sur ce label qui est vraiment très bon. Je ne me souviens pas de son nom mais je sais qu'il est aussi sur le label Bluetone.
Je crois que j'ai déjà eu l'occasion de le voir sur un Festival…

Quels sont tes projets ?
Je viens de terminer différentes choses. Par exemple un album que j'ai fait avec divers membres de ma famille qui sont aussi des musiciens. J'ai aussi enregistré un CD qui se nome " Time Machine " et je pense qu'un autre sortira cet été…

Souhaites-tu ajouter une conclusion à cet entretien ?
Non rien de particulier, que souhaiterais-tu me demander en plus (rires) ?

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Interview réalisée au
Caf' Conc' Ensisheim
le 1 mars 2008

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

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