Christophe Marquilly & STOCKS :
Poussière d'étoile ?
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Christophe, peux tu nous présenter
la nouvelle structure du groupe ?
Le groupe est constitué de Bobby Luccini à la batterie,
Sam Wilcox à la basse, Scamps à l'orgue et votre serviteur
Christophe Marquilly à la guitare et aux chants.
Peux tu nous parler des origines du groupe ?
C'était il y a un bout de temps
Nous avons commencé en 1982 en sortant un album live (" Enregistré
en public " Warner) en public chez nous à Lille.
En 1984 est paru notre deuxième album, celui-ci conçu en
studio (" Eclats de rock " CBS). Par la suite il y
a eu de nombreuses tournées, dont deux d'importance aux USA, puis
un break d'une dizaine d'années .
Enfin, l'occasion nous a été donnée de faire un troisième
album ( " 3 " Wagram) avec à la basse notre
bassiste précédent (Arnaud Delbarre aujourd'hui à
la tête de l'Olympia de Paris).
Nous avons invité monsieur Jean-Claude Camus lors d'un concert
à " La Boule Noire " à Paris. Ce
dernier à été séduit par notre prestation.
Il nous a dit qu'il recherchait un groupe comme le notre pour assurer
la première partie de Johnny sur la Tournée des Stades
Quelles sont tes influences ?
Le rock'n roll était riche dans les années 80, il y avait
beaucoup de groupes intéressants. Personnellement j'aimais beaucoup
la démarche artistique de Rory Gallagher. Je l'ai par ailleurs
bien connu et j'ai joué avec lui. C'était quelqu'un de très
énergique, un troubadour des temps modernes. J'adore AC/DC et je
suis un grand fan de ZZ TOP pour le côté rock-blues texan.
D'une façon générale, je suis assez amateur des " power-trio "
- c'est à dire des groupe constitués d'une basse-batterie-guitare.
Un exercice de style assez difficile où on a pas trop le droit
à l'erreur. Enfin quelqu'un comme Eric Clapton ne me laisse pas
insensible. Tout comme mon ami Norbert " Nono " Krief
(Trust) qui a un " coup de patte " remarquable
.
Comment expliques-tu la pénurie d'albums
du groupe : trois albums en vingt ans, c'est peu ?
Je mets pas mal d'énergie sur scène. J'attends également
pas mal des gens qui m'entourent, ce qui n'est pas toujours facile. Nous
ne sommes pas tous battis sur le même modèle.
Pour moi c'est tout ou rien, ce qui est assez difficile pour mon entourage
(y compris mes musiciens). Donc je m'entoure de gens qui me temporisent
un peu et qui travaillent sur la continuité. Mon principal défaut
est d'être impatient. De ce fait, je n'ai pas continué coûte
que coûte mon métier de musicien. Là j'ai pris une
bonne leçon, je l'ai retenue et maintenant ça va
.
Le groupe a réalisé deux grandes
tournées aux USA, comment cela s'est-il produit et quel a été
l'accueil sur place ?
L'accueil a été super car nous étions justement assez
proches au niveau de nos rythmique de gens tels que ZZ TOP, Johnny Winter
etc
Nous faisons du rock au feeling assez anglo-saxon tout en chantant en
français, ce qui les a séduit. On a fait une tournées
des " High School ", c'est à dire des universités
par l'intermédiaire d'un ami. Il a fait découvrir le
groupe à un tourneur new-yorkais qui souhaitait faire découvrir
le rock français aux américains.
Nous avons joués devant des salles de 2000-2500 personnes. En revenant
en France, je pensais que c'était gagné, que nous allions
enfin avoir une reconnaissance au niveau des médias. Encore une
fois, je n'ai pas eu ce que j'attendais. Comme j'étais dans une
période assez fragile, j'ai envoyé chier tout le monde et
j'ai décidé d'arrêter la musique.
Un 45 tours du groupe a été produit
par Nono Krief. Comment l'as-tu connu et quels sont tes rapports avec
le bonhomme ?
Nono fait partie de la même génération que moi. C'est
quelqu'un qui a connu énormément de succès. Il a
d'ailleurs joué avec Johnny. De ce fait, il est plus médiatisé
que moi.
Nous avons un grand respect mutuel. C'est quelqu'un que j'appelle lorsque
je veux un avis. Il me dit " Continues, continues "
et au final il a raison. Pour preuve : nous arrivons un peu à
tirer nos marrons du feu. STOCKS a fait une première partie de
TRUST à Lille, un super souvenir. Nono est resté très
humble. J'ai beaucoup d'admiration et de considération pour ce
type.
Tu étais récemment en studio avec
Steve Prestage pour travailler sur deux morceaux. Peux-tu nous en dire
plus ?
Steve a voulu remixer deux titre de l'album " 3 "
pour leur donner une patte un peu plus anglaise. Il a traité un
peu différemment les guitares. Il a un peu ressorti les voix. Cela
a été fait au studio Davout, les conditions de travail étaient
donc sympas.
Comment penses-tu transformer l'essai après
cette tournée des stades en ouverture d'Hallyday ?
J'aime bien cette phrase : " J'ai l'impression de récupérer
un peu de poussière d'étoile ". Là, on
a affaire à une très grande star qui sait tout faire et
qui chante depuis 1960.
Je pense que l'entourage de Johnny, technique et production, réalisent
la performance du groupe. On sent à leurs regards qu'ils nous encouragent
à continuer. Pour le futur je ne maîtrise pas. Ce qui m'intéresse
aujourd'hui c'est que le public soit content. Aussi offrir à Johnny,
bien qu'il n'a pas besoin de ça, un stade bien chaud et bien rock'n'roll
.
D'une façon
générale comment ressens-tu la scène rock française
actuellement ?
Il y a des choses très intéressantes comme MATMATAH pour
leur énergie brute. J'aime particulièrement les groupes
très " guitares " avec des bons textes en français.
Je suis touché par le côté performance et challenge.
Notre show est très physique mais je suis content d'être
revenu à un côté plus " ambiance "
sur le dernier album. Un titre comme " Fiora " est
très intimiste et me permet d'élargir ma palette.
Pour l'avenir penses-tu garder la ligne musicale
du groupe et conserver la formule " trio " ?
Tant qu'à faire, oui ! Toujours de la guitare, mais peut être
plus acoustique. Et canaliser l'énergie. J'aimerai à l'image
de Springsteen alterner entre rocks déjantés et morceaux
acoustiques enregistrés sur un huit pistes avec juste une nappe
d'orgue derrière. J'ai en réserve des titres un peu " ballades ",
très travaillés au niveau des textes, que je souhaite exploiter
pour élargir le registre du groupe.
Quels sont les gens avec qui tu aimerais travailler ?
Il y a des gens dans la musique qui m'impressionnent vraiment et que je
côtoie sans vraiment les solliciter. J'adore un mec comme Daran.
Je sais qu'il aimait bien STOCKS. Les artistes ont toujours des égos
assez importants. Nous n'osons pas trop aller les uns vers les autres.
C'est assez bizarre. J'ai énormément d'admiration pour Gildas
Arzel. Il a une grande capacité pour composer, il fait des choses
admirables et certains de ses titres m'ont bouleversé. Il m'a dernièrement
appelé car je voulais l'inviter sur une date de " la
Tournée des Stades " mais il n'était malheureusement
pas disponible.
C'est vraiment quelqu'un avec qui je souhaiterais travailler !
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