Trust
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Avez-vous l'impression que d'autres groupes ont pu prendre la place que vous avez laissée vacante ?

( Bernie) Non! Je ne conçois pas les choses comme cela. Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde.

Au niveau musical, est-ce que d'autres groupes ont pu apporter quelque choses en plus ?

(Bernie) Honnêtement, je ne suis pas suffisamment au courant de ce que font ces gens pour en parler. Je sais qu'ils existent, mais je n'ai pas écouté précisément leurs albums donc il serait malvenu de ma part de porter un jugement!

Le rock aurait-il des leçons à recevoir du rap ?

(Bernie) Non, je pense que le rap a une légitimité comme le rock'n roll. Tant qu'il est de qualité...

Pourtant le rap est plus agressif dans ses textes ?

(Bernie) Ah, mais chacun conçoit les choses comme il l'entend. Je dirais que dans l'absolu, il n'y a pas de limites. C'est une question de choix. Nous c'est notre façon de faire, on se contente de faire ce qu'on sait faire, point !

Quel accueil a reçu votre dernier album ?

(Bernie) Bon nous, on est heureux ! On a fait un album, on le joue. La scène, c'est un moment de vérité. Cet album, il nous ressemble. Il est ce qu'on était au moment où on  l'a fait. L'accueil, on est au dessus de 100.000 ventes donc on est très heureux. Il y a du monde dans les salles. On prend beaucoup de plaisir à jouer. Je pense que les gens prennent beaucoup de plaisir à nous voir donc pour l'instant tout baigne, quoi !

Êtes-vous satisfaits de l'accueil des médias ?

(Bernie ) Ca, les médias, ils perçoivent les choses comme ils l'entendent. L'essentiel, c'est notre exactitude à nous par rapport à ce qu'on fait. On ne fait pas de choses par rapport à des médias. On les fait surtout pour nous. Donc après, les gens, s'ils apprécient l'album... tant mieux! S'ils n'apprécient pas... tant pis! TRUST n'est pas un groupe qui s'est fait par les médias. TRUST est un groupe qui s'est fait par le public, par la scène, par la sueur. Dans l'absolu, qu'ils adhèrent ou non, cela ne change pas grand chose. On le sait maintenant.

Quelle est l'essence de l'album "Europes et Haines" ?

(Bernie) C'est pas nécessairement dans l'album, c'est toute la démarche. C'est l'envie et le plaisir d'être ensembles. Nous on prend énormément de plaisir à jouer et c'est vrai qu'il y a un côté sur la scène depuis qu'on a démarré cette tournée, qui est très jubilatoire. Je dirais qu'il y a vraiment une ambiance bon enfant. Vraiment ! Parce qu'on fait les choses sérieusement mais on ne se prend pas de tout au sérieux. Donc ça, c'est nickel, quoi !

N'est-ce pas aussi un test de retour ?

(Bernie) Non! C'est pas un test, y a pas de test. On ne s'est pas dis : on va faire un album, on va tester, voir... Non! Non! On a eu l'opportunité de faire ce disque, de le faire dans les conditions que nous on désirais...

Dans l'urgence ?

(Bernie) Non! Oh là là, pas du tout, pas du tout! Pas une seconde d'urgence. Non justement les conditions idéales pour nous étaient qu'il n'y ai pas d'urgence, pas de stress, le fait de ne pas être pressé, de prendre le temps de faire les choses optimum, au point où on en était musicalement. Et donc on l'a fait, on a eu l'opportunité de le faire, la possibilité de la faire. On l'a fait avec beaucoup de plaisir, beaucoup de travail aussi et donc pour nous le contrat est rempli! Quelque soit le destin du disque et de la tournée. Tout ça, c'est une histoire qui est d'une simplicité à mourir!

Bernie et Nono, vous n'avez jamais perdu le contact ?

(Nono) Bon si, on s'est un peu perdus de vue, parce qu'on avait besoin de s'aérer les méninges, chacun de son côté. La dernière séparation , on était fatigués de faire le truc, on avais envie de faire autre chose! Donc, ça a permis à Bernie de faire trois albums solo, de bosser dans le ciné. Moi j'ai un peu bossé avec Hallyday, j'ai fait d'autres projets, d'autres albums. C'est très bien, ça aère les méninges. Et puis par hasard on s'est revus, on a eu envie de rebosser. C'est aussi simple que ça!

(Bernie ) On bossait avant qu'on aie la proposition de Warner...

(Nono) On a fait l'album, il était presque monté, on avait pas de contrat. C'est vraiment parce qu'on avait envie de faire un disque.

( Nono) Evidement on n'a pas eu beaucoup de difficultés à avoir un contrat, c'est clair! Et puis à Paris les bruits vont très vite. Après quelques jours de boulot tout le monde savait qu'on bossait ensemble. C'était très simple.

Votre tournée privilégie les petites salles, pour quelle raison ?

(Nono) C'est volontaire. C'est le but recherché. C'est ce qu'on voulait faire.

(Bernie) C'est volontaire. Nous on s'est toujours considéré comme un groupe de proximité. On a toujours préféré jouer en province plutôt qu'à Paris. On a toujours préféré les petites salles aux grandes salles, alors qu'on a joué à Bercy et tout! On préfère jouer dans les endroits de 600, 700 places...

(Nono) C'est plus cool, le contact est direct. Y a pas 30 mètres qui nous séparent du public. Ils sont là, juste devant, c'est super!

N'était-ce pas frustrant de jouer en retrait, comme avec Hallyday, dans les grandes salles ?

(Nono) Non, si j'avais été frustré, je serais parti. Je prenais du plaisir à le faire. Je faisais autre chose à côté, je ne faisais pas que ça mais c'était un plaisir. Mais là, c'est un autre plaisir. Je prend beaucoup plus de plaisir à faire TRUST qu'à jouer avec Hallyday, c'est évident. TRUST c'est notre truc, notre groupe, c'est notre public.

Qu'est-ce qui vous énerve le plus ?

(Nono) Les mecs qui roulent à gauche sur l'autoroute. Ca, c'est énervant!

(Bernie) En ce moment on a décroché de tout ce qui se passe. Une tournée, c'est jouer, manger, dormir, voyager, faire la balance, jouer, manger, dormir...

L'album est quand même vachement revendicatif !

(Bernie) On a des colères et c'est notre façon de les purger. Mais ça ne vas pas au-delà. On a pas de chapelle, pas de clan, pas de parti, on appartient à aucun parti, on a jamais joué à aucun parti. Nos moyens d'informations sont les mêmes que les vôtres : la radio, la télé, les journaux et puis les gens dans la rue, les gens qu'on rencontre, les choses qu'on voit, qu'on entend. Il y a des choses qui nous sensibilisent et d'autres pas.

Nono, est-ce que le blues est quelque chose qui compte pour toi ?

(Nono) Le blues, c'est mes bases! J'ai commencé à aimer la guitare avec les guitaristes de blues, que j'aime toujours. J'ai toujours aimé le blues. On a toujours aimé le blues!

Est-ce que tu as fait des albums blues ?

(Nono) Non, je n'ai jamais fait d'albums blues mais il y a toujours un blues au moins sur les albums de TRUST.

Bernie, dans tes albums solo, tu as une sensibilité plutôt blues que rock, non ?

(Bernie) Ouais, mais c'est une sensibilité que nous avons toujours eu lui et moi. C'est un des terrains d'entente musicale qu'on a, parmi d'autres, mais celui-là en fait partie. Parce que c'est un genre musical qui est incontournable. C'est la base, et encore plus je pense, pour un guitariste! C'est un peu comme l'abécédaire. A l'école on t'apprend des lettres et je pense qu'en musique il faut savoir jouer le rock'n roll classique, le blues et nous on fait partie de ces gens-là! C'est incontournable comme style.

(Nono) C'est les racines en fait! Je préfère mille fois écouter B.B. King que Steeve Vai par exemple. Mais bon, c'est une histoire de goût.

Quels sont vos projets d'avenir ?

(Nono) Bon l'avenir c'est simple pour nous, on a prévu de faire des choses relax donc il y aura une vidéo "TRUST en concert", chose qui n'a jamais été faire, donc il faut combler cette lacune. On enregistre tous les concerts, donc il y aura un album live, je ne sais pas quand il sortira, puis trois albums studio.

C'est l'envie ou le contrat ?

(Nono) C'est dans le contrat. Cela dit si on a pas envie de les faire, on ne les fera pas... mais on va les faire parce qu'on a envie de les faire.

 

 
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le 30 janvier 1997

au Phoenix de Mulhouse
En exclusivité !

 

Propos recueillis par

Jean-Luc & Eric MULLER

 

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