Viktoria, peux tu te présenter ?
Oui, mon nom est Viktoria Tolstoy, j'ai actuellement 30 ans.
J'ai toujours chanté tout au long de ma vie, j'adore particulièrement chanter du jazz. Je suis très heureuse, je suis une personne spontanée et je ne sais pas quoi dire d'autre (rires)….

Quelle a été ton éducation musicale ?
Je n'ai pas vraiment eu d'éducation musicale, bien que mon père soit un jazzman. Nous jouions ensemble dès ma petite enfance. Je chantais tous les jours à la maison, c'était ça mon éducation.

Cette attirance pour le jazz est donc due à ton père ?
Oui, il m'a fait écouter beaucoup d'artistes différents.
De surcroît le jazz est la musique qui te permet d'avoir le plus de liberté et de laisser une place à l'improvisation ; ceci me convient, c'est parfait !

Peux tu nous parler de la scène jazz suédoise ?
Cela se passe vraiment très bien pour le jazz en Suède.
Il y a tant de talents, musiciens ou chanteurs dans ce pays.
Nous y trouvons de bonnes écoles qui permettent d'avoir une bonne éducation et ce particulièrement dans le domaine du jazz.

Y a t-il un son spécifique ?
Oui, je crois que nous avons un son unique en Suède.
Ceci, parce qu'il y a de nombreux compositeurs et musiciens qui viennent de ce pays.
Ce sont des mélodies faciles, simples à suivre.
Nous avons un très beau " langage " musical qui, je le crois, est très spécial.

Quels sont tes musiciens préférés ?
J'en ai tellement…, dans tous les styles musicaux, pas simplement dans le jazz.
Je pense que c'est pour cela que ma musique est très " ouverte ".
J'aime Chaka Khan, Prince, Thoots Thielmans, Keith Jarret.
J'écoute même du hard rock comme Korn, Ozzy Osbourne (rires).

Quand as tu commencé professionnellement ?
J'ai commencé en enregistrant mon premier album à l'âge de 19 ans.

Peux tu nous parler de ta collaboration avec Esbjörn Svensson (leader du power trio E.S.T, Nda) ?
Nous nous connaissons depuis 10 ans et jouons beaucoup ensemble depuis toutes ces années, nous tournons aussi ensemble.
Je pense que c'est une personne fantastique, un grand compositeur doublé d'un excellent pianiste bien sûr.
Lorsque j'ai fait mon précédent album " Shining on you ", il m'avait proposé de m'écrire des musiques, j'en était vraiment très heureuse !

Que peux tu nous dire sur ton dernier CD ?
Mon dernier album se nomme " My swedish heart ", on y trouve uniquement des compositions d'auteurs suédois (Anders Jormin, Lars Danielsson, Jacob Karlzon et évidemment Esbjörn Svensson, Nda).
Certaines de ces compositions datent des années 50-60, nous y avons ajouté des paroles uniquement pour moi car au départ la plupart de ces musiques étaient dépourvues de textes.
Je suis très fière d'avoir fait ce disque car il me permet de faire découvrir au monde le meilleur du jazz suédois.

Comment travailles tu en studio ?
Les arrangements sont très peu travaillés à l'avance, car je souhaite conserver un maximum de spontanéité.
De ce fait nous travaillons, avec toute l'équipe, quand nous sommes déjà en studio, la plupart des arrangements musicaux y sont alors écrits.

Quelles sont les chanteuses qui ont le plus d'influence sur toi ?
Dans un premier temps, Chaka Khan, je l'adore vraiment.
Il y a aussi Diana Washington, Nancy Wilson, Billie Holiday qui est la première chanteuse de jazz que j'ai entendue.

Que penses tu du " jazz revival ", avec les succès de chanteuses telles que Diana Krall ?
Elle est formidable ! Je crois qu'elle permet a beaucoup de gens de découvrir le jazz et de ce fait à d'autres jeunes artistes de s'imposer.

Connais tu beaucoup d'artistes de cette génération ?
Non, pas de cette génération, seulement de l'ancienne génération (rires).

Qui, par exemple ?
Monica Zetterlund, la grande chanteuse suédoise.
Sinon je côtoie d'avantage des musiciens que des chanteuses.

Est ce difficile de s'imposer dans le monde du jazz quand on est jeune, blonde et jolie ?
(Rires) Non, je ne crois pas cela.
Ce sont les journalistes qui le pensent et c'est un gros problème car lorsqu'ils me voient ils se disent " Oh non ! Elle, elle ne doit pas savoir chanter ".
C'est fatiguant, parfois, car je dois continuellement prouver que je ne suis pas juste une jeune blonde de Suède (rires).

Paris est une capitale du jazz en Europe, que représente cette ville pour toi ?
Oh, Paris pour moi c'est les jolis garçons (rires)…

Aargh, je ne vis pas ici, je ne suis pas parisien….
(Rires) Paris pour moi est comme dans les films, c'est une ville romantique. La vie y est très agréable au printemps et c'est le meilleur endroit où tu peux être en été. J'adore cette ville !

Et quelle a été ta réaction quand tu as joué ici pour la première fois ?
C'était vraiment très bien, le public était formidable, très ouvert et spontané. Les gens ont vraiment appréciés ma prestation et je suis très contente d'être de retour.

As tu quelques concerts de programmés dans les prochains mois ?
Oui, en mars mais je ne pourrai plus te dire où exactement (le 18 mars à la Cigale, Nda).

Qu'écoutes tu actuellement ?
Actuellement j'écoute très peu de musique….
Lorsque j'écoute quelque chose, c'est un vieux disque de Stevie Wonder ou de Prince par exemple.

Quelle direction comptes tu donner à ta musique dans le futur ?
Je ne sais pas vraiment et j'aime ça !
J'aime rester ouverte, je compte continuer dans le jazz car c'est une musique tellement riche et qu'il y a tant de choses à y puiser.
Nous verrons !

Quels sont tes nouveaux projets ?
Mon objectif est de faire un maximum de concerts à travers l'Europe, c'est le plus important pour moi.

En conclusion, peux tu nous dire ce que nous pouvons trouver dans ton " Swedish Heart " ?
(rires) Oh combien de temps as tu ?
Tu pourras surtout trouver beaucoup d'amour, de musique et d'animaux, j'aime les chiens, il y a beaucoup de chien dans mon cœur.

Aurais tu autre chose à ajouter ?
Juste que je suis très heureuse d'être à Paris et j'espère vraiment avoir souvent l'occasion de revenir chanter ici dans le futur.