Wes Mackey
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Pour commencer Wes, pouvez-vous vous présenter et nous dire d'où vous venez ?
Mon nom est Wes Mackey. Je viens d'une petite ville appelée Yamacy, dans l'état de Caroline du Sud.

Quelle a été votre éducation musicale ?
J'ai appris à jouer auprès de beaucoup de grands musiciens. Quand j'ai terminé mes études au lycée, je suis parti en Géorgie. Là, j'ai eu la chance de pouvoir rencontrer énormément de vieux bluesmen qui avaient fait partie de big bands.

Ils m'ont pris sous leur aile, en quelque sorte. Ils m'ont appris tous leurs trucs en prenant le temps de tout m'expliquer. Très rapidement, j'ai intégré un groupe. Depuis ce jour, je ne me suis pas arrêté de jouer. A plein temps quand je le pouvais, ou bien à mi-temps quand je n'avais pas le choix.

Mon groupe de l'époque accompagnait pas mal de grands guitaristes qui passaient en tournée en Géorgie. Spécialement à l'Université de Géorgie, où j'ai eu l'opportunité de partager la scène avec Muddy Waters, Jimmy Reed et John Lee Hooker. Bien entendu, je ne comptais pas vraiment comme un membre de leur groupe.
Simplement, ils ne voyageaient pas toujours avec leur groupe au complet et dans ce cas, ils choisissaient des musiciens locaux pour les accompagner.

Comme j'étais au bon endroit au bon moment, j'ai bénéficié de cette opportunité.
Et par la suite, j'ai déménagé au Nord, à New York. J'y ai joué avec différents groupes, puis je me suis mis à voyager de ci, de là. J'ai accompagné autant d'anonymes que de personnes connues.

Pouvez-vous évoquer quelle a été votre première guitare ? Je crois savoir qu'elle n'avait que trois cordes ?
Ça date d'avant mon arrivée en Géorgie. Ma toute première guitare, quand j'étais encore très jeune, n'avais effectivement que trois cordes. Les autres musiciens avaient des guitares à 4, 5 ou 6 cordes, mais pas moi (il fredonne une mélodie, NDLR). Là, je vous parle du blues du bon vieux temps. Voilà vraiment par quoi j'ai commencé. Pour moi, tout vient de là.

Dès que je suis parti plus loin, je suis devenu plus sérieux dans le choix de mes guitares. Au départ, je n'avais pas vraiment envie d'être musicien un jour. Sauf, qu'un jour, j'ai vu un gars jouer de la guitare tellement bien. Ce jour-là, j'ai compris que c'est ce que je voulais faire de ma vie. Tous mes amis se moquaient de moi. Ils me trouvaient trop vieux pour ça (je n'avais pas plus de dix sept ans).

Moi, je me suis dépêché d'aller en ville pour m'acheter une guitare au plus vite (je travaillais dans une boulangerie à l'époque). Je me souviens que c'était une Fender Jaguar, qui valait pas loin de trois cent dollars. Ce qui faisait déjà beaucoup pour une guitare à l'époque.

Pourquoi avez-vous décidé de vous installer au Canada ?
Je m'y suis rendu pour la première fois lors de l'Exposition de Montréal en 1967. J'ai tout de suite aimé le Canada, je m'y sentais bien. Finalement, je me suis fixé là-bas en 1971. Je me produisais dans tout le pays avec mon propre groupe. Nous faisions la tournée des grands hôtels, puis nous avons suivi le circuit des croisières.

Au bon d'un moment, j'ai eu envie de revenir à ce que je sais faire de mieux. Jouer le blues ! Imaginez que partout où je jouais, dans n'importe quelle configuration, cela sonnait toujours blues. Que j'interprète du jazz ou de la country, le blues ressortais tôt ou tard. Je suis donc revenu à mes racines : le blues.

Trois disques ont été édités alors. " Bluesman ", " Second chance " et le dernier vient de sortir : " Mr Blues ".

Est-ce que le Canada est un bon endroit pour le blues ? Est-ce qu'on y trouve beaucoup de clubs ? Connaissez-vous d'autres bluesmen américains installés dans le coin comme Mel Brown ?
Bien entendu ! J'ai déjà rencontré Mel Brown. Colin James également, qui vit à Vancouver. J'ai connu Long John Baldry, mais il nous a quittés depuis. Bien que je n'aie jamais eu le plaisir de jouer avec lui, nous nous sommes croisés à plusieurs reprises.
Un autre musicien vit à Vancouver - un ami très proche qui tourne souvent en Europe. Un pianiste de boogie woogie qui se fait appeler Kenny " Blues Boss " Wayne.

Pouvez-vous nous parler de votre discographie ?
Mon premier album s'appelle " Bluesman ", à cause de la chanson, pas à cause de moi. C'est la chanson titre de l'album : " bluesman, please don't hit the road again … " (il fredonne). C'est un de mes meilleurs amis qui l'a composée. Je parie que vous croyez qu'une femme l'avait écrite.

Ensuite, j'ai sorti mon album suivant : " Second chance " et enfin, " Mr Blues ". Je pense que c'est mon meilleur album. Il a été accueilli très favorablement par la presse. Cela ressort des interviews que j'ai données. Je ne prétends pas que c'était leur album préféré, mais tous m'en ont dit que du bien. C'est pourquoi je me retrouve ici, pour faire la promotion de ce disque.

Après toutes ces années, quels sont vos meilleurs souvenirs ?
C'est une question très difficile. Laissez-moi y réfléchir. (…) J'ai un trou ! Parmi tous mes souvenirs, je suis incapable de m'en rappeler un seul.

Je me souviens quand j'ai été engagé pour jouer à Paris. Cela remonte à deux ans auparavant. Je me produisais en tournée en Angleterre. Comme j'avais quelques jours de repos, je voulais en profiter pour rentrer plus tôt à Vancouver. Quelqu'un m'a parlé d'un club parisien qui pourrait m'engager. C'était le Quai du Blues, le Maxwell Cafe.

Une fois le programmateur en ligne, j'ai eu du mal à me faire comprendre tellement j'étais excité. Il consultait mon site web en même temps que nous discutions. Et il m'a demandé de venir immédiatement à Paris. Il avait besoin de moi dans les deux jours.
Quand je suis arrivé à Paris, je n'arrivais pas à y croire. J'étais enfin là pour jouer du blues ! Le week-end où j'ai joué, le public était très nombreux. J'avais un excellent groupe pour m'accompagner. Je me sentais si bien ! Cela semblait irréel.

Quels sont vos projets pour le futur ?
Actuellement, je travaille déjà sur mon prochain disque. Je ne vais pas le sortir cette année encore, car le CD est trop récent. Je commence seulement à recevoir des échos à son sujet. Il faut que je continue à travailler autant que possible. L'album suivant sortira l'année prochaine. J'ai déjà du matériel prêt, mais le nom n'est pas encore défini.

Celui-là sera certainement mon meilleur. On y trouvera plus de compositions originales. Je veux avoir un plus grand contrôle sur la production. Dans le passé, j'ai laissé d'autres personnes prendre la main. Cette fois, c'est mon tour !

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Interview réalisée au
Caf' Conc' d'Ensisheim
le 12 novembre 2006

Propos recueillis par
Jean-Luc et David BAERST

En exclusivité !

Interview de Wes Mackey

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