Xavier Pillac
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Nda : Xavier Pillac n’était pas programmé dans le cadre de la 19ème édition du Cognac Blues Passions. C’est dans les coursives du festival que je l’ai croisé et que nous avons décidé d’enregistrer, assis sur le gazon du Parc François 1er, cet entretien destiné à promouvoir son prochain album (sortie prévue fin 2012). J’espère avoir la possibilité de le revoir au même endroit l’an prochain, mais sur une scène cette fois-ci.

Xavier, comment as-tu découvert les musiques roots américaines et, plus particulièrement, le blues ?
Cela a commencé lorsque je me suis mis à écouter des groupes tels que Dire Straits ou encore Eric Clapton. J’ai rapidement constaté que ces gens sont très marqués par le blues, surtout en ce qui concerne Clapton. J’ai donc puisé dans les influences de ce dernier (Albert King, Freddie King, BB King etc…), qui m’ont beaucoup plu. Puis j’ai décidé, à mon tour, de jouer du blues.PILLAC

Je suppose donc que ton envie de jouer de la guitare est venue des mêmes artistes…
Oui, même si au tout début j’étais batteur. Par la suite je me suis mis aux claviers avant de réellement débuter l’apprentissage de la guitare alors que j’avais 15 ans. Je ne sais pas exactement pourquoi… c’est quelque chose qui m’a plu.

Etais-tu autodidacte ou avais-tu un professeur ?
J’ai commencé par prendre des cours.
C’était dans une école de musique de campagne, située près de l’endroit où j’habitais.
Cependant c’est lorsque j’ai décidé d’arrêter de prendre des leçons que je me suis vraiment mis à apprendre, en écoutant des disques et en jouant par-dessus.
C’est alors que j’ai repris un ou deux cours avec Jeff Magidson (guitariste américain originaire de San-Francisco, nda) qui, à l’époque, avait un groupe nommé John Doe. Depuis, ce dernier est devenu un bon ami. Nous nous croisons régulièrement et à chaque fois que je fais un nouveau disque, il me propose un morceau.

En dehors de lui quels sont les premiers artistes, issus de la scène locale, que tu as côtoyés ?
Sur Poitiers il y avait le groupe Sweet Mama ainsi que Meyer avec lequel je joue encore de temps en temps. Nous avions tous, assez régulièrement, l’opportunité de nous croiser. Puis, avec Jeff Magidson, j’ai aussi eu le plaisir de me produire au sein du Simon Shuffle Blues Band (groupe fondé par le batteur, désormais installé à Paris, Simon « Shuffle » Boyer).

A partir de quand as-tu décidé de te lancer dans une carrière sous ton propre nom ?
Je devais avoir 20 ou 22 ans…
Je suis parti quatre ans sur Poitiers pour faire des études en AES, un truc administratif qui ne veut pas dire grand-chose. C’est un peu la suite du Bac B… Donc j’ai fait cela sans trop savoir où ça me mènerait… et avec assez peu de motivation.
J’ai, malgré tout, obtenu ma maîtrise (Bac+4) avant de décider de devenir un intermittent du spectacle. Comme cela a marché, j’ai continué…

Pour toi, le fait d’être provincial, lorsque l’on veut mener une carrière artistique, est-il un obstacle supplémentaire ?
Je ne crois pas, je pense même que c’est une force !
Il y a, proportionnellement, plus d’endroits où se produire dans certaines villes de province. Sans parler de l’accueil…
Je vis, actuellement dans les Deux-Sèvres, un département assez central d’un point de vue géographique, à mi-chemin entre le nord et le sud... Cela constitue un avantage lorsque l’on voyage sur tout le territoire…

A compter de quand l’envie d’enregistrer des albums t’est-elle venue ?
Quand j’ai commencé à me produire, c’était avec un groupe que j’avais fondé et qui se nommait Crossroads. Les membres changeaient régulièrement. Tant et si bien que les musiciens m’ont proposé de continuer l’aventure sous mon propre nom. Nous étions justement en studio, en train d’enregistrer mon premier album. C’était en 2000...

Peux-tu me parler de ta discographie à ce jour ?
Ce premier disque « Faut Qu’J’aille Bosser » (2000) a été enregistré en français. Le deuxième « S’en Sortir » est sorti en 2004. Il est constitué à parts égales de titres en français et en anglais (et il s’agit à moitié de compositions personnelles, les autres morceaux étant des reprises).
En 2009 ou 2010 est paru mon album live (en trio).
En octobre/novembre 2012 sortira mon nouveau CD. Tous les titres y sont chantés en anglais. Les compositions originales et les reprises se partagent le gâteau. Si la base blues y est bien présente au départ, le funk est également de la partie. Ce disque est un mélange de plusieurs musiques américaines.

En tant qu’auteur, quels sont les thèmes qui te sont chers et que tu aimes aborder ?
C’est varié… Tous les grands thèmes classiques (espoirs, peines de cœur…) sont traités…
Je ne décide pas vraiment d’un sujet quand j’écris un morceau, ce sont d’abord les mélodies qui viennent à moi. Mon bassiste depuis douze ans, Antoine Escalier, a aussi écrit un morceau (que nous avons arrangé ensemble) du nouvel album. C’est vraiment un mélange de plein de choses…pillac

Quels sont les auteurs qui te touchent le plus ?
J’écoute plein de choses… aussi bien du blues, que du funk, que de la pop. Je n’ai pas vraiment de préférences au niveau des auteurs. Chez les français j’aime beaucoup les chansons interprétées par Alain Bashung. Ce sont des textes que je n’écrirai jamais, ni en anglais ni en français, car je ne possède pas cette qualité. A ce niveau là, j’apprécie aussi les chansons de Gainsbourg…
De manière générale, je suis davantage touché par les musiques que par les textes… C’est pour cela que je suis un grand admirateur de James Brown par exemple… Le groove a une fonction essentielle pour moi. Chez les américains, je suis aussi un inconditionnel de John Mayer qui sait allier diverses influences dans sa musique  (pop-rock-blues). Il y a, d’ailleurs, aussi de bons textes dans son oeuvre.

Le son de ton nouveau disque est beaucoup plus « étoffé » que sur les précédents (présence de cuivres etc…). Ne crains-tu pas d’avoir du mal à vendre cette formule, enrichie en musiciens, sur les festivals et diverses scènes ?
Sur l’album, nous sommes une base de quatre musicien (Alain Baudry à la batterie, Cédric Le Goff à l’orgue et au piano, Antoine Escalier à la basse, Xavier Pillac à la guitare et au chant).
S’il y a une section de cuivres sur le disque, je pense qu’elle ne fera qu’une partie des concerts en notre compagnie  (notamment ceux, évènementiels, organisés pour la sortie de l’album). Nous continuerons, en fait, à tourner dans une configuration à quatre musiciens. Il est vrai qu’il est plus facile de se « vendre » dans cette formule…
Nous tournons ainsi depuis deux ans (en dehors de quelques dates en trio) et cela fonctionne très bien !

T’arrive-t-il encore de te produire en solo (Xavier s’est longtemps produit dans une formule one man band, nda) ?
Cela ne m’est pas arrivé depuis très longtemps…
Avec Antoine Escalier (basse, grosse caisse, charley…), nous donnons parfois des petits gigs en duo. C’est, cependant, très rare (deux à trois concerts par an). Je préfère largement me produire avec mon groupe au grand complet…

Après les cuivres, aurais-tu encore d’autres idées pour aller encore plus loin dans ta démarche artistique ?
J’aimerais déjà travailler plus souvent avec une section de cuivres au grand complet, pas juste sur un disque. Je souhaiterais vraiment les avoir sur un maximum de concerts et, pourquoi pas, les faire participer à l’écriture d’un prochain album. Je tiens absolument à faire perdurer l’esprit de groupe de nous avons pu créer sur mon nouvel opus.

A une période où il devient de plus en plus compliqué de faire de la musique et d’en vivre. Quelles sont tes attentes pour l’avenir ?
Mon avenir est assez immédiat en fait… C’est mon nouvel album qui sortira fin octobre/début novembre 2012. Nous allons beaucoup démarcher avec ce disque, dans le but de trouver un maximum de concerts. Notre précédent CD (live) ne nous suffisait pas pour cela. J’aimerais d’ailleurs trouver un tourneur, car c’est un métier très difficile… qu’il n’est pas évident de concilier avec le fait d’être musicien (surtout quand on veut absolument se concentrer sur son art). Plus on passe du temps sur un disque, moins on en a pour trouver des concerts…
Puis, pourquoi pas, signer sur un label et retrouver une distribution comme c’était le cas avant…
Obtenir un ensemble « label-tourneur-distributeur » serait vraiment l’idéal… Cela nous aiderait à avancer et à continuer de travailler sur de nouvelles compositions, afin de commencer à élaborer un nouvel album dans quelques mois…

 

Nda : Une souscription est ouverte afin d’aider Xavier dans le financement de son nouveau CD. Si vous souhaitez soutenir cet artiste attachant, rendez-vous à cette adresse afin de pré commander le disque : www.xavierpillac.com/souscription

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Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 7 juillet 2012

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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