Nda : Tel ceux de Townes Van Zandt ou de Willie Nelson, Le visage le Zak Perry est aussi chapeauté que marqué par la vie. Les comparaisons entre ces trois artistes texans ne s’arrêtent, cependant, pas à ces aspects physiques ou vestimentaires.En effet, ces songwriters de talent partagent aussi l’art de décrire des situations (et le quotidien des habitants de l’état du drapeau à l’étoile solitaire) avec autant de beauté que de simplicité. Ainsi, la musique de Zak Perry, si elle peut se caractériser par de larges envolées électriques, peut aussi se poser avec délicatesse sur un nuage acoustique. Ceci afin d’aborder avec tout autant de profondeur des sujets qui, si ils peuvent paraître éculés, ont le grand mérite de respirer ici l’authenticité. Entre le Neil Young période « Harvest » et les Allman Brothers, l’artiste bénéficie d’une culture musicale qui lui permet de se sentir à l’aise au cœur d’un large spectre musical. Une capacité d’adaptation qui se reflète parfaitement dans sa déjà large discographie, qui s’est enrichie d’un nouvel opus en 2017…l’indispensable « Marrow ». Aujourd’hui accompagné par The Beautiful Things, Zak Perry n’a de cesse de parcourir les routes. Il a, d’ailleurs, effectué sa quatrième tournée européenne en juin 2018. Humble et peu disert sur sa propre existence, il s’est pourtant livré avec gentillesse au jeu des questions-réponses en amont de l’un de ces concerts. Un entretien enregistré juste avant minuit, dans une douceur ambiante et sous un ciel noir étoilé. Des éléments propices à la divagation des esprits et à même de nous transporter d’une rive à l’autre du Rio Grande.
Zak, peux-tu revenir sur la manière dont la musique est entrée dans ta vie ?
J’ai grandi dans une petite ville située dans le Missouri. Son nom est St. Charles… J’ai commencé à jouer de la musique alors que je devais être âgé de 14 ans. C’est à la même période que je me suis, également, mis à l’écriture de chansons. J’interprétais ces dernières et on peut dire que ce sont elles qui ont dictées la suite de mon existence.
A ce moment-là, dans quel univers musical baignais-tu ?
Probablement dans celui qui prédominaisdans mon environnement familial. Ma mère jouait du piano dans un garage tous les dimanches. Mon père chantait aussi à la maison… Puis j’écoutais les disques qui se trouvaient là…
T’es-tu, rapidement, retrouvé à jouer de la musique professionnellement ?
J’ai donné mon premier concert, en tant que professionnel, à l’âge de 16 ans. Il s’agissait, en fait, d’un petit contrat qui s’est soldé par un cachet de 35 dollars. Cette prestation s’était déroulée dans une école élémentaire.
As-tu connu de nombreuses expériences de groupes avant de former Ma Driver qui allait, rapidement, devenir le Zak Perry Band ?
En fait, mon premier groupe se nommait Zakenger. Je l’avais formé avec Gary Barrenger, qui était l’un de mes amis d’enfance. Je composais, chantais et jouais de la guitare à ses côtés. Bob Guion était notre bassiste alors que nous pouvions compter sur Todd Jannings à la batterie. Ensemble, nous avons enregistré 2 albums en 1991 et 1992.
Et dans quelles circonstances le Zak Perry Band a-t-il vu le jour ?
J’avais formé le groupe Ma Driver, à Austin au Texas. Nous avions signé un contrat avec une maison de disques qui a décidé de conserver le groupe lorsque des changements sont intervenus au sein de celui-ci. Nous avions besoin d’un nouveau nom et, comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, j’ai décidé de l’appeler le Zak Perry Band.
Il est vrai que tu en es le leader, chanteur-guitariste-auteur-compositeur. D’ailleurs, comment expliques-tu la notoriété des auteurs-compositeurs texans à travers le monde ?
Je ne sais pas exactement… Je suppose qu’il y a un côté mystique qui s’est développé depuis que les gens ont été touchés par les chansons de cow-boys. Les textes des songwiters texans doivent plaire car ils sont, souvent, le reflet de la vie des personnes qui les écrivent. Ce sont leurs propres prières…
A la vue de tes textes ou de ton état d’esprit, de quel songwriter te sens-tu le plus proche ?
Il y en a tant qu’il m’est difficile de n’en retenir qu’un seul. Mes préférences vont vers Neil Young et Kris Kristofferson. Dans un autre registre, je suis très influencé par Jimmy Page et Robert Plant. Ma musique est, en fait, la résultante d’un large spectre constitué d’influences diverses.
A titre personnel, qu’abordes-tu le plus facilement dans tes chansons ?
La vie et l’amour… Tout ce qui tourne autour de cela en fait. Bien sûr, je ne peux que m’inspirer de ma jolie femme qui se prénomme Catherine (rires) !
Tous les amateurs de musiques américaines connaissent la scène d’Austin. Par contre, ce n’est pas le cas pour celle de la ville de Galveston, où tu résides actuellement. Peux-tu me la présenter ?
Elle est un peu différente dans le sens où on y trouve encore des vieux cafés qui accueillent des musiciens. Ces derniers s’y produisent, souvent, en formule acoustique. Ce sont des endroits chargés de souvenirs, qui ont vu défiler des grandes sommités de la musique texane telles que Townes Van Zandt. Je pense que n’importe quel chanteur-compositeur peut encore y trouver sa place.
Tu apprécies des artistes qui se produisent dans de nombreux registres différents. Cela se ressent-il dans ton propre travail ?
Ma musique… Je ne saurais pas moi-même la qualifier. Mes chansons sont très différentes les unes des autres. Je ne peux vraiment pas définir ce que je fais, sinon de dire que c’est simplement ma musique.
Nous pouvons, malgré tout, en déduire qu’il s’agit d’un mélange entre différents styles de musiques américaines que nous apprécions ici…
C’est un mélange de country, de rock, de blues, de gospel… Toutcela se mari bien ensemble…
Tu es, actuellement, en pleine tournée européenne. Es-tu surpris de constater que ta musique y suscite de plus en plus d’intérêt ?
Absolument ! C’est relativement différent de se produire de ce côté-ci de l’Atlantique…ne serait-ce qu’en raison de l’état d’esprit des spectateurs. Ici, les gens sont beaucoup plus attentifs durant les concerts et ils achètent les CD à l’issue de chacun d’entre eux. C’est la quatrième fois que je réalise une tournée en Europe et, à chaque fois, c’est de mieux en mieux. Nous aimons vraiment beaucoup nous produire ici !
En France, il y a même un fan-club en ton honneur qui s’est créé…
Oui monsieur ! Il existe maintenant un fan-club français qui a été créé par des gens qui, au fil du temps, sont devenus de véritables amis. Je peux, également, compter sur le soutien de Fabrice Cat qui veille à ma destinée dans ce pays via sa structure Fab Cat Management. J’ai, aussi, la chance d’être endorsé par Keymusic qui est la plus grande chaine de magasins d’instruments de musique à travers l’Europe. Ce continent est vraiment bienveillant à notre égard !
Ton dernier album en date, « Marrow », est paru en 2017. Peux-tu me le présenter ?
Oui « Marrow » est un album que j’ai écrit et composé dans une maison en plein cœur des Montagnes Rocheuses. C’est, également, là-bas que je l’ai enregistré. Il est paru au moment de ma précédente tournée européenne et il vit son existence de la plus belle des manières. Nous avons même été contraints d’en faire represseravant de revenir ici. Il est, bien sûr, possible de le commander via internet, sur mon propre site officiel par exemple.
Peux-tu déjà m’en dire plus quant à ton prochain album ?
La plus grande partie de l’album est déjà écrite. Tout ce que je peux te dire pour le moment est le fait que j’attends de revenir sur le vieux continent avec impatience. En effet, je compte bien enregistrer ce futur disque en Europe.
Sur cette tournée, ce sont d’excellents musiciens européens qui t’accompagnent. Le fait de ne pas te produire avec ton groupe américain habituel te demande-t-il une certaine capacité d’adaptation ?
Mon groupe américain est à mes côtés depuis 20 ans. Nous nous connaissons par cœur et nous pouvons nous appuyer sur certains automatismes. Ceci-dit, je suis très satisfait de ces musiciens européens. Ils ont parfaitement su capter l’essence de ma musique. Bien sûr, c’est différentcar ils ne donnent pas forcément la même saveur à mes chansons…mais le résultat final est vraiment très beau.
Les musiques roots américaines que tu pratiques jouissent-elles encore d’une belle réputation sur ta scène locale, celle de Galveston ?
Wouah… Je ne sais pas… Elle est là (rire) ! Cette scène existe mais j’estime qu’elle mériterait d’obtenir davantage d’attention…
Le public s’y renouvelle-t-il ?
Cette scène des musiques roots américaines intéresse, il faut bien le dire, un public plutôt vieillissant. On y trouve, malgré tout, de nombreux jeunes. Cela dépend des individualités de chacun…c’est une question de goût…
Les musiciens de Galveston, même lorsqu’ils se produisent dans des registres différents,sont-ils proches les uns des autres ?
Il n’y a pas de grandes séparations entre eux. Beaucoup de gens cherchent, en effet, à travailler ensemble…
Souhaiterais-tu ajouter une dernière chose à l’attention de ton public français ?
J’aimerais simplement vous dire « merci beaucoup » ! Merci à toutes celles et tous ceux qui viennent assister à nos concerts et qui continuent de nous soutenir. Bien sûr, je tiens encore à saluer Keymusic (notamment Yannick du magasin situé à Valenciennes), Fab Cat Management. Merci aussi à ceux qui ont acheté mon disque et à ceux qui continueront de se le procurer via internet. L’artwork de cet album a été réalisé par Catherine Stroud, une talentueuse artiste de Galveston qui est très chère à mon cœur. Alors, procurez-le vous !
Remerciements : Christophe « Crazyk Tofff » Bedel
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