Alain Chennevière :
Les arts de l’Alligator aux murs du Paradis du Rock
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Alain Chennevière : Les arts de l’Alligator aux murs du Paradis du Rock.ac

Mouvement rebelle par définition le rock’n’roll semble, depuis son apparition, malmené en raison de son aspect mercantile.

En effet, après avoir foudroyé la société puritaine et « bien-pensante », combien de fois a-t-il mis un genou à terre, pressé tel un citron par des actionnaires et autres ronds de cuir sans vergogne… prêts à tout pour en soutirer le moindre dollar ?
Aujourd’hui encore, il devient difficile de traverser une rue marchande sans tomber sur une vitrine agrémentée des noms de vos artistes préférés.                                                      

Malheureusement, les visages de ces derniers y sont davantage représentés sur des mugs, parapluies et autres gadgets, que sur ces fameuses pochettes de disques devant lesquelles nous avons tous versé des litres de salive.
Si, hier encore, l’amour de cette musique pouvait se résumer à une écoute acharnée de microsillons usés jusqu’à la corde. Aujourd’hui, le simple fait de faire porter à son nouveau-né des combinaisons floquées du logo d’un groupe (se produisant, si possible, dans un registre « énervé ») semble contenter le « bon père de famille » lambda, en quête de personnalité…
Il reste, par ailleurs, assez paradoxale de vouloir à son tour imposer un code vestimentaire (quel qu’il soit) à sa progéniture, alors que des générations ont cherché à s’en démarquer depuis les années 1950/60...
Dans ce cas de figure, pouvons-nous encore parler de mouvement de rébellion ?

Bien sûr, cette récupération existe depuis le milieu des années 1950.                                       

Le 7ème art s’est, par exemple, très vite emparé du phénomène en proposant, à une meute de teenagers issus du baby-boom, des films (de « Rock, rock, rock! », « Rock around the clock », « Don’t Knock the rock » à « High school confidential », « Hot rod gang », « Carnival rock » en passant par « Go, Johnny , go! », « King Creole », « The girl can’t help it » etc…) qualitativement assez inégaux mais qui avaient au moins comme mérite de mettre la musique en exergue… et de contribuer au lancement d’un authentique mode de vie rock’n’roll !
Un état d’esprit qui allait vite se propager dans différents domaine tels que le graphisme, la mode, le dessin etc…

Loin de vouloir se présenter comme le chef de file d’une mouvance alternative « rock’n’rollesque », en phase avec son passé et bien ancrée dans son présent, force est de constater qu’Alain Chennevière est de ceux qui préservent avec sincérité l’intégrité de nos racines culturelles.                                         ac

Si, pour lui aussi, le cinéma semble être l’un des détonateurs de son engagement pour le rock’n’roll (voir son interview ICI), il y a bien longtemps que l’ancien chanteur des Alligators et du groupe Pow Wow décline sa passion musicale de diverses manières.                                                                                               

Ainsi, le dessin est l’une des premières et nombreuses cordes de son arc. Entre bandes dessinées et illustrations, son travail en la matière a fait les beaux jours de publications dont les noms appartiennent déjà à la légende (Pilote, Best, Métal Hurlant, Psykopat etc…).                                                                                                  

Depuis quelques années, c’est sous la forme d’œuvres plus personnelles qu’il continue de crier son amour. Ainsi ses tableaux revisitent souvent les heures glorieuses des pionniers du rock’n’roll, de la country music et du rhythm and blues (d’autres travaux étant liés à la culture amérindiennes ou à l’imaginaire SF).

Un tel talent se devait d’être mis en valeur dans un lieu à la hauteur de la démarche artistique du bonhomme. Ainsi c’est la boutique Rock Paradise (42 rue Duranton Paris 15ème), située à quelques encablures du premier local de répétitions de Pow Wow, qui lui a prêté ses murs.        

Une exposition en trois accords, dont le vernissage a eu lieu le 23 mars 2013.

Sans frime et sans chichis c’est Alain qui s’est chargé d’accueillir les invités, pour la plupart issus de son cercle d’amis (pour certains prestigieux comme Jean-William Thoury, Moustique, Grégoire « Mr Smart » Garrigues, Pascal Tassy, Laura Mayne etc…). Toutes et tous pouvant admirer les tableaux (parfois peints à l’aide de café ou de thé), en ayant les mains plongées dans les bacs à disques (l’endroit porte décidément bien son nom).
Après quelques signatures, photos, poignées de mains et autres généreuses explications quant à la nature de ses œuvres, l’artiste a comme il se doit conclu l’après-midi en musique.    
                                                                                                       
Oubliant ses pinceaux afin de saisir une guitare acoustique, Alain a présenté quelques-unes de ses nouvelles chansons, en tandem avec l’excellent Hubert # 06 dit The Hub (voir interview ICI).        

Des titres aussi finement ciselés que ses toiles et possédant parfois un caractère autobiographique (comme l’atteste la reprise de « In the ghetto » du King, revisitée en « ATupelo »).

Toujours à l’affût d’un nouveau talent, notre hôte ne s’est pas privé de présenter au public un jeune as de la six cordes… en la personne de Little Nico (dont le premier disque « Sally Wants To Rock » enregistré avec son groupe Jamy and the Rockin’ Trio vient justement de paraitre sur le label Rock Paradise). Ce prodige ne s’est d’ailleurs pas fait prier pour entamer, avec son illustre leader, une poignée de standards rendant hommage à Johnny Cash et Elvis Presley via Carl Perkins.                                              

Un final sous forme de déluge de bonne musique clouant définitivement le bec des plus sceptiques et attestant, s’il en était besoin, que le nom d’Alain Chennevière mérite plus que jamais sa place au sein du panthéon du rock français.                                                                              
Par son travail il démontre, en tout cas, que c’est aussi par la qualité que le rock’n’roll demeurera pour toujours (et par définition)… un mouvement rebelle !                                                             

David BAERST

http://chenneviere.metaproject.net

https://www.facebook.com/pages/Alain-Chennevi%C3%A8re-Solo-Songs/140085386051724

 

 
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