En direct du Studio avec Olivier Gotti (2ème venue)
Si certaines situations ne tiennent, parfois, qu’à un fil…on peut dire que la destinée d’une bonne partie de la musique populaire américaine ne tient, quant à elle, qu’à un clou.
En effet, il parait que c’est en 1889 (alors qu’il se rendait à l’école) que le guitariste hawaïen Joseph Kekuku a trouvé l’un de ces bouts de métal qui se morfondait par terre, le long d’une voie ferrée. C’est alors qu’il aurait eu l’idée de le faire glisser sur les cordes de son instrument, découvrant par la même un nouveau son (et inventant ainsi « accidentellement » la technique de la slide). Cette dernière lui a permis d’entrer dans la légende et s’est répandue dans le milieu musical du sud des USA (essentiellement auprès de bluesmen issus du delta du Mississippi).
Qu’ils se nomment Son House, Tampa Red ou Blind Willie Johnson, tous se sont mis à utiliser divers objets qui leurs passaient par les mains (des goulots de bouteilles jusqu’aux canifs) afin de les faire vibrer sur les cordes de leurs guitares.
Ces spécialistes de l’open tuning ont donné naissance à bien des émules dont un certain Ben Harper qui, au début des années 1990, a replacé sous les feux des projecteurs l’invention de feu Joseph Kekuku (devenant de ce fait l’un de ses plus dignes héritiers).
Pour cela, l’artiste californien (qui dès son plus jeune âge, aimait se promener au milieu des guitares et des banjos du Folk Music Center And Museum fondé par ses grands-parents à Claremont) a pu compter sur l’érudition d’une famille déjà adepte de cet art. Naturellement, il a popularisé la guitare dite Weissenborn (du nom du luthier allemand qui créa ce modèle au début du XXème siècle) et il est devenu, à son tour, une référence suscitant bien des vocations…y compris en France.
C’est d’ailleurs dans l’hexagone que Ben Harper compte l’un de ses plus talentueux disciples. Un jeune homme originaire d’Aix-en-Provence qui, en l’espace de trois ans, a su s’imposer sur les scènes internationales (des clubs de Memphis jusqu’à l’imposant Théâtre Antique de Vienne).Je veux, bien sûr, parler d’Olivier Gotti (qui nous avait déjà rendu une petite visite le 17 mai 2012) qui nous est revenu le 28 mai 2014 afin de nous dévoiler son nouvel album en avant-première (« Little Boy Child » qui paraitra sur le label Black & Blue à la rentrée 2014) et de nous parler du long chemin qu’il a parcouru ces deux dernières années (avec, à la clé, d’inoubliables rencontres avec Ben Harper et Carlos Santana).Quel plaisir d’avoir pu lui laisser « carte blanche » pendant une heure, de l’entendre interpréter un morceau (« Undercover of the darkness ») en live, de l’écouter évoquer le talent de son luthier (Sébastien Cotton), tout en profitant de sa passion communicative et de son indestructible gentillesse.
Et oui mon cher Olivier, on ne peut pas dire que notre amitié ne tient qu’à un fil et qu’elle ne vaut pas un clou. Il faut, cependant, avouer qu’elle est également née le long d’une voie ferrée, alors que j’étais venu te récupérer à la sortie d’une gare (afin de t’emmener vers une salle de concerts).Une amitié qui perdure et qui n’a de cesse de se consolider, le long de la Route 66…
David BAERST
Remerciements : Jean-Pierre Vignola
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