Alain " Leadfoot " RIVET
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Alain, comment en es-tu venu au blues ?
C'est plutôt vieux, ça remonte au début des années 60 juste dans la foulée du rock'n'roll.
Cela a commencé avec Bo Diddley, Chuck Berry qui sont des gens qui jouaient aussi du blues (Alain cite " In the wee wee hours " de Chuck Berry, Nda).

Après il y a eu les Rolling Stones, les Pretty Things qui jouaient pas mal de reprises de blues.
Je voyais souvent passer le nom de Mc Kinley Morganfield jusqu'au jour où j'ai également vu ce nom sur un album de Muddy Waters, j'ai donc fais le rapprochement.

Comment t'est venue l'idée de fonder un label, c'était une envie immédiate, que s'est-il passé entre temps ?
Le label est venu bien après. J'ai d'abord commencé à faire de la musique en tant que chanteur de rock et de blues puis de soul, puis de country-rock. Enfin je suis passé par toutes les étapes et déclinaisons des musiques voisines.

J'ai commencé à chanter sérieusement vers 1962-64. Le label est venu bien après puisque Dixiefrog a été fondé en 1986 avec Philippe Langlois. Nous sommes restés directement partenaires pendant 6 ans puis je me suis occupé plus de la scène et lui du disque.

J'ai fais un retour au disque plus récemment avec un sous label, comme Atco a pu l'être pour Atlantic, qui s'appelle Voodoo et où je sors des gens que j'aime bien.

En tant que tourneur, que penses-tu de la raréfaction des salles alors qu'il y a de plus en plus de bons groupes en France et en Europe ?
Je trouve cela extrêmement dommage dans la mesure où il y a 4-5 ans cela se passait beaucoup mieux.
A ce moment là, je pouvais faire venir un artiste américain peu connu et arriver à lui trouver une semaine de tournée. Maintenant c'est hors de question, je ne peux même plus amener ce même artiste pour une seule date.

Il y a même aujourd'hui des artistes connus pour qui je n'arrive pas à trouver un seul concert….
C'est vrai qu'il y a de plus en plus de bons groupes français et pour eux ça doit être difficile car à part le circuit des bars et quelques festivals il n'y a pas d'autre alternative.
Ce n'est pas un style musical qui permet vraiment de vivre, il doit y avoir 3 ou 4 groupes en France qui doivent réussir à en vivre.

Quelle est ta plus grande fierté parmi les gens que tu as découvert ?
Découvert est peut être un grand mot car parmi les gens avec lesquels je travaille certains étaient déjà très connus comme Wilson Pickett, Bo Diddley, Jimmy Rogers, Junior Wells etc…
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Dans les gens moins connus, il y a des gens que j'ai pu mieux faire connaître grâce à mon label justement.
Je veux parler d'Amos Garrett qui est pour moi l'un des plus grands guitaristes qui existe mais qui n'est pas un type carriériste. Comme il ne cherche pas à faire une carrière personnelle, il a fallut le pousser un peu.
Il y a aussi Joanna Connor, Tom Principato qui sont des artistes exceptionnels mais qui ont une audience réduite aux Etats-Unis, mais cela est en train de se corriger.

C'est pour mieux faire connaître ces artistes que tu as eu l'idée de fonder les trophées France Blues ?
En effet, l'idée était de donner une émergence plus claire à la scène française en connexion avec les scènes étrangères.
Ce qui n'est pas évident car en France on a tendance à méconnaître les autres scènes. A part quelqu'un comme Jacques Périn (rédacteur en chef de la revue Soul Bag, voir interview sur ce même site, Nda) qui, à travers certains de ses collaborateurs, connaît et reçoit beaucoup de disques de groupes étrangers et européens.

A titre d'exemple, peu de gens ici connaissent les disques des groupes suédois alors qu'un mec comme Sven Sweterborg, par exemple, est un chanteur guitariste d'une cinquantaine d'années qui est vraiment génial et qui est au niveau des tous meilleurs américains. Il a la classe de Kim Wilson en tant que chanteur et en tant que guitariste il est de la classe d'un Charlie Baty (Little Charlie & the Nightcats, voir interview sur ce même site, Nda).
On peut aussi citer les allemands de BB & The Blues Shacks qui font un très bon blues jump. Il y en a beaucoup d'autres qui ne sont pas connus ici, j'essaye de leur ouvrir un peu la porte.

Que devient Leadfoot Rivet (nom d'artiste du tourneur Alain Rivet, Nda) ?
Il continue quand même, il a quelques titres d'enregistrés avec quelques invités.

J'avais espéré sortir mon deuxième album maintenant mais il n'est toujours pas terminé, j'espère qu'il le sera avant la fin de l'année parce que je fais comme tu le sais pas mal de trucs donc je n'ai pas toujours le temps de m'occuper de moi….

 
Interviews:
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Les liens :

Interview réalisée
au Cylindre de Larnod
le 1 mars 2002

Propos recueillis
par David BAERST et Jean-Luc

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