Cotton Belly’s
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

Dans un premier temps, Yann, peux-tu me présenter les musiciens qui constituent le groupe Cotton Belly’s ?
Yann Malek : Je suis le chanteur-harmoniciste des Cotton Belly’s. A mes côtés nous retrouvons Christophe Etienne à la basse, Michel Descamps à la guitare rythmique, Alexis Maréchal à la guitare et Romain Pamart à la batterie et aux percussions.cotton bellys

Dans quelles circonstances le groupe a-t-il été fondé, quelle est son histoire… Etes-vous tous des amateurs de blues à la base ?
Yann Malek : Au départ oui car l’équipe a beaucoup évolué depuis la création du groupe. C’est avec Michel, et un autre guitariste, que j’ai fondé Cotton Belly’s il y a quelques années. Nous étions tous les trois des vrais passionnés de blues, une musique qui nous a réunis autour d’un « boeuf ».
De fil en aiguille, notre configuration s’est étoffée puisque nous avons accueilli un bassiste et un batteur. Ces derniers ne viennent pas forcément d’un univers musical où le blues est dominant puisque Christophe est issu d’une culture pop-rock-funk, alors que Romain excelle dans le jazz et le reggae.
Alexis, le dernier venu, est un pur connaisseur de rock et blues-rock.

Le nom en dit long sur votre appréciation de cette musique, mais pourquoi avoir spécifiquement choisi le terme Cotton Belly’s ?
Yann Malek : Nous tenions à voir apparaître le mot « Cotton », il n’y a pas vraiment d’explication rationnelle à cela, nous le voulions (rires). Quant à « Belly’s », c’est un peu le fait du hasard, nous ne savions pas quoi ajouter à la suite…
J’ai vu ce terme, qui veut dire « ventre », dans un chanson . Me disant que le blues est une musique qui vient du ventre, j’ai constaté que cela pouvait coller au niveau de la symbolique car je savais qu’on me poserait cette question un jour (rires). Le terme « Cotton » est, bien sûr, une référence aux champs de coton et au « contexte culturel » de cette musique, puis « belly » car cette dernière vient des tripes….

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Quelles sont les influences dans lesquelles vous puisez votre son actuel ?
Yann Malek : Actuellement nous sommes un peu paumés car nous allons dans tous les sens (rires). A la base, c’est le blues rural qui a inspiré le groupe. Des artistes très roots comme Sonny Terry ou des harmonicistes plus électriques comme Little Walter. Nous avons mélangé cela a ce qu’ont pu produire, dans le passé, des musiciens tels que Blind Willie Johnson, Stevie Ray Vaughan etc…
Nous avons aussi été influencés par la musique avec laquelle nous avons grandi. Nous étions gamins ou adolescents dans les années 1990/2000. Donc, nous avons été élevés aux sons du rock, du hip-hop, du reggae et toutes les musiques un peu plus actuelles. Tous ces éléments font que notre blues sort des sentiers battus et qu’il est, un peu, teinté de modernité (rires).

En ce qui concerne les ballades, vous savez interpréter vos morceaux avec force et émotion. Vous privilégiez, aussi, souvent l’aspect festif du blues. Estimez-vous que ce côté de la « musique du Diable » est trop méconnu du grand public ?
Yann Malek : Oui, c’est pour lutter contre le stéréotype du blues. Il y avait un sketch là-dessus, avec un gars qui assimile uniquement le blues à un mec qui pleure dans un champs. Les gens croient vraiment que cette musique se résume à cela. Un type qui chiale tout seul parce que sa femme est partie…
C’est aussi une musique très festive, qui fait danser. Il ne faut pas oublier que le peuple afro-américain faisait aussi du blues pour oublier le désespoir et la souffrance. Il palliait à cet état en produisant des sons destinés à faire la fête.
Nous ne faisons pas que ça mais nous adorons ce côté festif. Nous le revendiquons et apprécions le fait de faire la fête avec (rires) !

Vous attachez, aussi, une part importante à l’image du groupe. Ne serait-ce que dans vos tenues de scène… Souhaitez-vous véhiculer un message de par cette « dégaine » ?
Yann Malek : Non, il n’y a pas de message particulier. C’est juste un « trip » entre copains car nous sommes, accessoirement, copains (rires). Le fait de porter une salopette vient du film « O’Brother » (réalisé par Joel Cohen et sorti en 2000, nda), nous voulions faire comme les protagonistes de ce long-métrage sur scène.


Nous avons pris cette décision il y a 6 ans et, depuis, c’est resté. Les nouveaux arrivants se sont, aussi, pris au jeu et tout le monde met une salopette sur scène.
Il n’y a pas de message mais, visuellement, ça apporte un petit quelque chose de sympa pour le public. Cela marche bien et ça nous plaît… A partir de là, inutile d’abandonner le concept !

En fait, à quoi votre « univers » est-il attaché ?
Yann Malek : Je ne sais pas (rires)…
Je ne sais pas si je peux, vraiment, parler d’un univers… je n’ai pas les autorisations (rires) !
Nous pouvons dire que nous ne sommes pas trop des gars de la ville. A ce titre, nous aimons les forêts, le calme et la nature en général. Il n’y en a qu’un, parmi nous, qui vient de Bagneux (Yann fait référence à Alexis NDA) mais on lui pardonne car il est nouveau (rires). De toute façon, il va bientôt déménager dans la forêt (rires) !
Nous sommes des mecs qui aimons le feu de bois, le calme et la simplicité… c’est ça notre univers !

 

Où puisez-vous votre inspiration lorsque vous écrivez de nouveaux titres ?
Yann Malek : Les textes, c’est une vraie mission… parce qu’il faut écrire (rires) !
J’aime bien chanter, pour cela il faut des paroles, donc il faut écrire… Chose qui n’est pas le « truc » que je voulais absolument faire mais je m’y colle malgré tout. Pour cela, je m’inspire de la « méthode blues » et évoque les « trucs » qui rendent un peu triste. Je mets cela dans les chansons. Ce sont des thèmes que j’aime partager car je sais qu’une partie du public se retrouvera toujours à travers ceux-ci.
Sinon, pour être honnête, on ne peut pas dire que je vais chercher bien loin mon inspiration (rires). C’est « j’me réveille un matin, ma femme est partie etc… » (rires).
Je cherche toujours ce qui me rend un peu triste et j’essaye de le mettre par écrit. Puis je tente de faire en sorte que ça me rende moins triste lorsque je le chante avec mes copains.
S’il y a des gens qui entendent ce que je dis… ça permet d’aller mieux aussi (rires) !

Vous avez aussi l’art de revisiter des grands classiques du blues. Vous le prouvez, notamment, sur scène. Comment vous-y prenez vous afin de retravailler ces titres à votre manière ?
Yann Malek : Je n’ai pas vraiment de réponse à cette question… Cela se fait naturellement, entre nous. Nous avons eu la chance de nous rencontrer et de trouver un son qui nous soit propre. Je prends cela comme une chance…
Dès qu’on se dit que l’on va faire telle ou telle reprise, on gratte les accords et je chante dessus. On met juste au point une petite structure…

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Romain Pamart : C’est une alchimie qui se créée autour d’un morceau. Ce sont souvent des chansons que je ne connais pas (ou très mal) au départ. Chacun est à l’écoute de l’autre. Le résultat donne un « hybride » d’un titre qui existait déjà, mais qui est complètement revisité à la « Sauce Cotton ». C’est un peu la touche du Chef…
Alexis Maréchal : Chacun amène sa touche personnelle, son propre son, sa manière de jouer et de percevoir les titres. De ce fait nous avons la caractéristique de produire des arrangements qui sortent de ce qu’il est habituel d’entendre.

En début d’entretien vous précisiez que vous venez tous d’univers musicaux assez différents. Pensez-vous que cela va jouer un rôle important dans l’avenir du groupe et dans ses futures directions artistiques ?
Yann Malek : Oui, cela va forcément jouer. De toute façon, personne ne peut faire autrement qu’avec sa propre culture… Nous avons un mec qui vient du blues-rock, un autre du jazz-reggae, un autre du rock seventies et encore un autre du pop-rock-funk… alors que moi j’écoute du blues…cotton bellys
De ce fait, ça va vraiment jouer sur notre direction musicale (rires) !
Je pense que notre deuxième album regorgera de sonorités qui partent un peu dans tous les sens. On va se « rockifier »… Notre son sera plus électrique et un peu moins blues rural… tout en gardant notre esprit original. C’est surtout dans l’esprit de nos compositions que ce sera plus rock.

Justement, pouvez-vous m’en dire davantage sur les projets du groupe ?
Yann Malek : Nous allons bientôt enregistrer ce nouvel album. Je ne sais pas encore quand les sessions se dérouleront exactement… Les compositions prennent forme et commencent à se construire « bien comme il faut ». Nous sommes assez contents du chemin que nous empruntons. Il y a un morceau « Feel down », que nous avons interprété dans ton émission de radio tout à l’heure (voir reportage ICI, NDA), que j’aime vraiment beaucoup.
Sur le premier album, il y avait une chanson nommée « Mambo ». C’est une sorte de blues-rock un peu « western » qui raconte une histoire totalement imaginaire. On s’est dit qu’il pourrait y avoir une suite, nous allons donc faire « Mambo II » sur le deuxième CD, le retour (rires) !
A ce rythme, il y aura bientôt « Mambo III » puis « John Mambo » (rires) !
Voila, ce sont des conneries comme ça, c’est encore abstrait mais je pense que le résultat sera rigolo.

 

Avez-vous une conclusion à ajouter ?
Yann Malek : Nous voulions dire que nous sommes très contents de travailler avec La Zick des Muses. Il s’agit de notre « boite de booking » qui est vraiment sympa et qui travaille très bien. Donc gros bisous à Anne si elle nous lit ou nous entend (repris en chœur par tout le groupe, NDA) !
Enfin, nous sommes sincèrement très contents de donner notre premier concert en Alsace. Surtout que les conditions sont un peu particulières (enregistrement effectué lors de la vague de froid de février 2012 NDA). Le blues par -15°, c’est vraiment sympa ! D’ailleurs, il y en a qui sont morts comme ça, car ils étaient trop bourrés pour pouvoir rentrer chez eux et se sont perdus…
Nous ça va, on est à l’hôtel juste à côté… nous allons donc survivre et vous n’avez pas fini de nous entendre !

 

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Interview réalisée
au Caf’ Conc’ d’Ensisheim
le 3 février 2012

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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