John PRIMER
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Tu es un spécialiste de la guitare " slide ". Qui t'a initié à cette technique ?
J'ai commencé ma carrière en jouant principalement au Theresa's Lounge où un guitariste nommé Sammy Lawhorn m'a appris les rudiments de ce style.
Par la suite, je me suis retrouvé dans le groupe de Muddy Waters et le style de ce dernier m'a évidemment énormément influencé.

Dans le cadre de ton passage ici, à Cognac, on t'a vu jouer en acoustique. Est-ce un style que tu comptes privilégier dans l'avenir ?
En fait cela n'a pas vraiment d'importance pour moi. Déjà, avant de venir à Cognac, il m'arrivait de jouer régulièrement en acoustique, même en public dans des clubs.
J'ai commencé en jouant sur une corde tendue sur un mur de la maison de ma grand-mère, on ne peut pas faire plus acoustique….
Au départ, le blues était une musique acoustique, c'est donc une composante que je souhaite conserver.
Mon but est de garder un équilibre entre la musique acoustique et la musique électrique et de continuer ainsi.

Penses tu que le blues est entre de bonnes mains aujourd'hui ?
Je suis entre de bonnes mains puisque je suis ici en compagnie de Matthew & Larry Skoller ainsi que de Little Smokey Smothers (Rires).

Il y a une nouvelle génération qui joue du blues, à Chicago comme ailleurs. Je trouve que ces jeunes abusent des pédales d'effets, ce qui me gêne car pour moi le blues ce n'est pas cela.

Lorsque j'ai commencé, le blues se jouait en acoustique. Cette musique se joue avec le cœur, passe par la tête et sort par les doigts, il n'y a pas besoin d'autre chose.
Le blues continuera à vivre tant que nous le supporterons, c'est la chose à faire.

Par rapport à la jeune génération, je fais tout mon possible.
Par exemple j'ai été un des premiers à aller enregistrer en Argentine, voyant qu'il y avait du travail et des possibilités d'évolution pour les jeunes, je les ai poussé à en faire autant.

A Chicago je suis le premier à " pousser " des artistes débutants, ma mission en tant que personne qui connaît bien le blues est de les aider à s'améliorer et à jouer cette musique encore mieux.

Et cette jeune génération, a t-elle un son spécifique ?
Ces jeunes gens, même ceux qui s'intéressent de très près au blues, sont très influencés par le rock, donc ils ont un son très rock. Comme ils sont jeunes, ils aiment le rock, le disco, ils ont beaucoup d'influences et pensent pas mal aux filles (rires).

Le jour où ils arriveront à se débarrasser de tout cela et qu'ils pourront se consacrer au blues, ils y arriveront très bien, il n'y a aucun problème….

Pourquoi n'as-tu pas plus enregistré pour des labels américains mais plutôt pour une firme autrichienne, Wolf Records ?
Au départ c'est le créateur de Wolf Records qui a contacté Magic Slim pour l'enregistrer lors d'une série de concerts.
A l'époque le CD n'existait pas, c'était encore des 33 tours.

On m'a demandé d'être le chanteur leader sur 2 ou 3 titres de cet album. Par le suite nous avons continué à travailler ensemble, c'était le tout début du label.
Ce que les gens ne savent pas c'est que je fais, au même titre que Magic Slim, parti des créateurs de Wolf Records.

Cela m'a permis de faire enregistrer d'excellents bluesmen de Chicago qui étaient oubliés par les maisons de disques américaines et qui, de ce fait, ont pu retrouver ne distribution normale.
Il est très important pour un artiste aujourd'hui d'avoir un CD à son actif pour pouvoir assurer sa promotion.
Cela était aussi notre but lorsque nous avons décidé de créer le label Wolf.

N'es-tu pas frustré par le manque d'intérêt de certains labels américains vis à vis des bluesmen traditionnels, comme par exemple Alligator avec Little Smokey Smothers ?
Oui, je comprends la position de Little Smokey Smothers (voir son interview à Cognac sur ce même site, Nda)….

D'un autre côté Alligator est une grande maison de disques et moi même qui n'ai jamais enregistré pour cette compagnie, je dois beaucoup à son patron, Bruce Iglauer.

Il m'a permis de travailler sur d'autres projets tels que des musiques de film etc…. Ces travaux me rapportent des royalties et rien que pour cela, je lui dois un certain respect.

 
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Les liens :

John PRIMER : le site

Interview réalisée au
Cognac Blues Passions
le 27 Juillet 2002

Propos recueillis par
David BAERST

 

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