Malted Milk
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST



Arnaud, depuis notre dernière interview datant de mai 2011 (voir ICI), le groupe Malted Milk a sorti l’album « Get Some » (Dixiefrog, 2012) qui était alors en gestation. Peux-tu revenir sur son élaboration ?
La réalisation de cet album s’est faite avec l’équipe qui est actuellement sur scène. Les compositions sont signées par différents membres du groupe (le batteur Gilles Delagrange, le bassiste Igor Pichon, le guitariste Yann Cuyeu…).       
Toutes nos influences y sont donc réunies.      
Ce disque est davantage marqué par la soul music que le précédent qui donnait encore la part belle au blues. Bien sûr, cette musique est toujours présente dans ce que nous faisons mais notre orientation s’est davantage affirmée dans la soul et le funk.

Comme les chansons sont signées par divers membre du groupe. Comment vous y êtes-vous pris afin d’harmoniser toutes ces compositions entre elles ?             
Il y a eu un gros travail au préalable, c’est-à-dire avant l’enregistrement en studio. Nous avons réalisé de nombreuses maquettes afin de savoir quelle couleur serait développée sur chaque morceau. Ceci afin d’avoir une idée globale de ce qui allait devenir notre album. Nous ne voulions pas que les morceaux n’aient rien à voir les uns avec les autres, nous souhaitions une identité commune pour tous.

Ce travail se réalise bien en amont car en studio nous devons faire preuve de rapidité et d’efficacité. Bien sûr, nous préfèrerions avoir la possibilité d’y passer plus de temps, comme les grands groupes qui y passent des mois et qui peuvent y répéter (rires). En ce qui nous concerne, nous avons mis en boite « Get Some » en dix jours. Cela peut sembler « long » pour un disque de blues mais si certains titres ont quasiment été enregistrés en live, d’autres (plus arrangés) ont nécessité un soin particulier.

Avant de passer par la case studio, avez-vous eu la possibilité de roder certaines de ces chansons sur scène ?          
Il y a 3 ou 4 morceaux qui ont été joués sur scène car ils étaient issus d’un EP sorti en amont de l’album. Tout s’est fait par étapes et cela nous a permis de réaliser un travail un peu « éparpillé » et non concentré sur un seul mois durant lequel nous n’aurions pas eu le temps de réaliser tout ce que nous voulions. C’était une bonne expérience…

Ce disque marque une nouvelle évolution musicale dans l’histoire du groupe. Comme tu le disais précédemment, il est davantage dominé par des musiques telles que le funk et la soul. Ce son qui vous caractérise de plus en plus va-t-il devenir, à termes, votre marque de fabrique ?     
Sincèrement, je ne le sais pas de trop…     
Nous sommes à l’écoute de beaucoup de choses et de beaucoup de styles de musiques différentes, toutes liées à l’univers afro-américain. Peut-être que le prochain album sera plus intimiste et acoustique… Je ne le sais pas encore, nous allons explorer des pistes. J’ai envie que l’on se lâche un peu, tout en prenant le temps de signer de nouvelles compositions.       
« Get Some » est sorti depuis un an, malgré la fréquence de nos concerts il va nous falloir rentrer dans une phase d’écriture régulière afin de pouvoir prendre le temps de bien faire les choses. Si parfois il est bénéfique de travailler dans l’urgence, notre envie actuelle est de poser les choses. A ce jour, je ne sais pas dans quel univers va se développer l’album. C’est encore assez vague mais nous y réfléchissons…

N’est-ce pas, en pleine crise du disque, trop frustrant de « devoir » en réaliser un nouveau tous les ans… ne serait-ce que pour pouvoir trouver des concerts ?       
(rires) Oui mais, malgré la petite forme du marché du disque, nos deux derniers opus ont réalisé des ventes honorables. Je pense donc que notre label a assez confiance en nous.Aujourd’hui, un disque reste quelque chose d’important.      
C’est aussi la diffusion de ce dernier qui est primordiale. Ne serait-ce que lorsqu’il passe de mains en mains. Puis il faut que les radios le diffusent, ce qui est plus simple lorsqu’on sort un CD physique avec l’appui d’un label, d’un distributeur et d’un(e) attaché(e) de presse.      

Aujourd’hui, j’ai l’impression que les groupes ne sortent plus d’albums avant d’avoir fait un EP ou mis en avant une ou deux chansons de ce dernier (même si ce n’est que sous la forme d’une vidéo). Cela permet aussi de toujours avoir une actualité régulière et de ne pas se faire oublier. Pas comme si on sortait un album tous les quatre ans…  Je pense donc que nous réitèrerons le fait de sortir un EP avant un album complet…   

Le marché du disque a beaucoup évolué par rapport à cela. J’ai l’impression que tout se joue sur un seul morceau. Il faut mettre beaucoup de travail dans cette chanson car c’est elle qui va servir de vitrine et qui va te permettre d’accéder à une diffusion et à un nouveau public. Il faut donc en tenir compte car nous avons, de plus en plus, envie de bouger et de tourner à l’étranger afin de développer différents réseaux. C’est pour cela que, pour notre prochain album, je pense que nous réaliserons notre premier clip. Il faut continuer à être dans l’air du temps puis, j’ai très envie qu’on le fasse tout simplement (rires) !mm


Est-ce également pour continuer à marquer les esprits et pour rester dans l’actualité que le groupe a décidé de sortir son premier 45 tours vinyle à la fin de l’année 2012 ?  
C’était plutôt un petit plaisir personnel (rires) !  C’était un « trip » de pouvoir écouter notre musique sous la forme d’un vinyle. Depuis cette expérience, nous nous sommes dit que notre prochain album sortira aussi sous la forme d’un 33 tours. Comme pas mal de potes, je me suis racheté une platine et je réécoute mes vieux vinyles…  que j’ai récupérés chez mon frère (rires) !         

Après tout ce temps à écouter du MP3, cela fait beaucoup de bien d’entendre du vrai son.   C’est une chose qui correspond aussi à notre démarche musicale qui reste très pure, aussi bien sur disques qu’en live.

Fort d’un bel accueil critique et public, l’album « Get Some » vous a aidé à franchir une marche supplémentaire en ce qui concerne vos concerts. Peux-tu évoquer les derniers grands moments scéniques du groupe ?      
Avant « Get Some » il y avait déjà eu « Jazz à Vienne », qui a été un évènement très important pour nous. Puis, nous avons fait de plus en plus de dates sur des réseaux différents (des théâtres aux scènes de musiques actuelles comme « Papillons de Nuit » en Normandie).  Nous avons aussi été à l’affiche de nombreux festivals, avec des jauges de plus en plus importantes, tout au long de cette année. Tout se développe tranquillement, ce qui n’est pas plus mal !

Durant certains de ces concerts, vous avez pu partager la scène avec de grandes vedettes. Je pense à Nile Rodgers & Chic ou encore à Maceo Parker. En plus d’avoir eu le plaisir d’ouvrir pour tous ces gens, avez-vous eu la possibilité de les croiser et de discuter avec eux ?  
Oui, nous avons discuté avec certains musiciens des groupes en question.  Maceo Parker nous a même fait une dédicace au début de son concert, ce qui nous a fait très plaisir ! Partager la scène avec des artistes qui sont nos influences et voir ces gens sur scène est très impressionnant, même en ce qui concerne Nile Rodgers & Chic, qui n’a pas d’impact majeur sur ce que nous faisons. Il faut avouer qu’il a livré un très bon concert, avec des excellents musiciens, une superbe rythmique et une section de cuivres d’enfer. Un show dont se dégageait aussi davantage d’émotion que je ne l’imaginais.      
   
Nous étions comme des gamins, près de la scène, nous disant « il y a encore du boulot pour nous » (rires) !C’est important de voir ces gens-là car leurs anecdotes peuvent être riches en enseignements pour nous. Quand tu entends que Maceo Parker repasse les chemises de ses musiciens avant de jouer, cela te marque car c’est la preuve d’un professionnalisme poussé à l’extrême.     Ses concerts sont encore très denses et efficaces, malgré son âge et la fatigue que tu peux percevoir lorsque tu le croises dans les coulisses. Tenir une telle régularité dans son travail artistique est une chose impressionnante.  Lorsque j’ai vu BB King, je l’ai trouvé beaucoup moins dans le coup. Il commence à être trop âgé et à avoir de plus en plus de mal à jouer de la guitare. Même si c’est toujours un plaisir d’assister à l’un de ses shows, je trouve cela un peu triste…

La notoriété du groupe ne cesse de grandir, y compris en dehors de nos frontières. Je pense que votre rêve à tous, doit-être de partir enregistrer ou tourner aux USA. Y avez-vous déjà songé, avez-vous des projets dans ce sens ?
Bien sûr, ce serait un rêve… Ceci-dit, il n’est pas aisé de se produire là-bas de manière « légale »…
  Nous avons des contacts sur place et aimerions y retourner. Notre souhait principal serait de passer par la Nouvelle-Orléans et, pourquoi pas, d’y organiser quelque chose.       Notre choix est de nous concentrer, pour le moment, au maximum sur la France et l’Europe. Par exemple, il n’est pas facile d’intégrer les scènes des pays de l’est. Ce marché commence à s’ouvrir pour nous et nous nous y glissons petit à petit.       
 
Nous n’avons pas signé de tube pour le moment. Du coup, nous ne nous retrouvons pas sous les projecteurs du jour au lendemain. Nous traçons notre route de manière linéaire. Je préfère ce type d’évolution « tranquille » qui nous permet de peaufiner nos spectacles avec le temps.     
Les jauges des salles dans lesquelles nous nous produisons augmentent. Nous commençons à jouer, sous notre propre nom, dans des configurations de plus en plus grandes… c’est très positif. Cela nous oblige aussi de continuer à travailler dur.        
Après la sortie de « Get Some » nous nous sommes remis en question.        

Maintenant, nous voulons faire évoluer nos concerts en de vrais spectacles, tout en conservant notre propre identité. Le but est de proposer plusieurs atmosphères durant nos gigs. D’ailleurs nous avons fait appel à une metteuse en scène avec laquelle nous avons travaillé pendant 2 ou 3 jours. Elle nous a donné le regard extérieur dont nous avions besoin.      
Elle nous a aussi donné des idées de dispositions scéniques etc…    
C’est une chose très intéressante et un travail que nous n’avons pas l’habitude de faire en tant que groupe de blues.     Nous allons aussi continuer à travailler sur les lumières. Un concert ne doit pas être qu’une action musicale, ce doit être un savant mélange entre les sons et le visuel.  Actuellement, j’ai même tendance à lâcher ma guitare, ce que je ne faisais pas avant, afin de mettre le chant en avant.         mm
Nous cherchons à faire preuve de variété dans ce que nous proposons au public.


Si le groupe a évolué musicalement et scéniquement, sens-tu également un changement au niveau de votre public. Est-il le même depuis vos débuts ou sens-tu qu’il s’est diversifié ?     
Depuis que nous sommes programmés sur des scènes de musiques actuelles (plus ouvertes au rock et à la pop) et que nous nous produisons dans des salles aux programmations variées (théâtre, jazz, humour…) nous sommes, en effet, confrontés à des publics différents. C’est intéressant car dans ces cadres précis, nous sommes face à des gens qui nous découvrent.      
Je pense qu’ils sont sensibilisés par ce que nous faisons car nous avons tendance à vendre beaucoup d’albums après ces concerts. C’est une chose très positive et ça nous fait vraiment plaisir.   C’est agréable de pouvoir conquérir un nouveau public chaque soir.

Peux-tu évoquer les projets de Malted Milk ?         
Nous allons continuer à tourner. De nombreuses dates sont déjà prévues pour 2013, y compris en Lituanie…      
Nous alternerons encore nos passages entre des salles variées et les festivals.    
Comme nous pensons aussi à notre futur album, cette année sera très dense.       
J’espère que nous pourrons commencer à intégrer certaines nouvelles chansons lors de concerts… Histoire de se les mettre dans les « pattes » afin qu’elles soient prêtes au moment d’entrer en studio.

As-tu une conclusion à ajouter ?          
J’invite simplement tes auditeurs et lecteurs à nous rejoindre sur la route, ainsi que sur notre site internet www.malted-milk.com sur lequel vous serez tenus informés de toute notre actualité…A bientôt !

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Interview réalisée aux
Tanzmatten – Sélestat
le 31 janvier 2013

Propos recueillis par
David BAERST

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